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Le mauvais exemple de Chantal Biya
(27/11/2006)
L’épouse du Président de la République du Cameroun se sert du Sida pour se faire connaître
Par Celestin Ngoa Balla

Autrement dit un club exclusif aux femmes des chefs d’Etats africains et visant à mener la lutte contre le Hiv/Sida au profit des femmes et des enfants. La fille qui a grandi au quartier Mvog Ada à Yaoundé ne part pas de rien pour conquérir le continent. A peine entrée a Etoudi, elle a lancé une fondation violant au passage la loi nationale n’admettant le titre de fondation qu’a des associations qui ont eu du temps de faire des preuves sur le terrain. Pris ainsi par ordre d’arrivée, le Catiba, par exemple, serait passé au rang de fondation avant l’arrivée de la deuxième épouse de Paul Biya.

La fondation Chantal Biya située en plein cœur de l’hôpital central de Yaoundé et qui efface – au propre comme au figuré – de la vue des gens le pavillon portant le nom de la défunte Jeanne Irène, ex-première dame, a pour vocation de recevoir pour des soins des enfants malades. A en croire le docteur Félix Tietche au New York Times, la Fondation Chantal Biya dont il est le directeur a actuellement en charge 200 enfants recevant des médicaments antirétroviraux contre le Sida.

Il y a d’autres places au Cameroun pour le dépistage du Sida et la distribution d’antiviraux, selon le ministre de la Santé publique Urbain Olanguena Awono au New York Times. Mais aucun autre que la Fondation Chantal Biya pour être a ce point au chevet des enfants. Car non seulement elle donne gratuitement et au complet les médicaments aux tout-petits touchés par le mal du siècle, elle assure par ailleurs la prévention du Sida de la mère à l’enfant.

Son point le plus fort est qu’elle est autorisée par le gouvernement, au contraire du reste des établissements hospitaliers du pays, de distribuer l’AZT un second type de médicament et plus efficace pour ce qui peut se faire actuellement pour combattre le Sida sur une personne touchée.

En prenant la tête du Cameroun en 1982, Paul Biya avait annoncé un leitmotiv appelé Le Renouveau, qu’il entendait traduire par la rigueur et la moralisation dans la gestion d’un Etat parti de la position de pays à revenue intermédiaire pour être aujourd’hui parmi les pays pauvres tres endettés à l’échelon de la banque mondiale. A y regarder de prêt, La fondation Chantal Biya est semblable au “ Renouveau ” de son mari : un exemple à ne pas suivre tout au moins dans le domaine de la lutte contre le Sida dont elle veut assurer le monopole au Cameroun.

Tous comme Anastasie Enongo

Et n’en déplaise au ministre Urbain Olanguena Awono qui avait osé monter sur la tribune de l’Onu, il y a quelques mois pour proclamer la nette régression du Sida au Cameroun, le gouvernement dont il est membre est complètement à côté du carreau dans la lutte contre le Sida. Un récent rapport de l’Onusida ne place pas le Cameroun en dehors des pays ou le Sida a plus que jamais le vent en poupe.
Selon les chiffres livrés par certains officiels camerounais et publiés par le New York Times, au moins 15 000 enfants sont malades de Sida et sans soins au pays de Chantal Biya.

Et quand bien même les malades du Sida arrivent à la fondation de la “Première dame au Coeur d’or”, ils sont dans un état critique où quasiment plus rien ne peut les sauver. Le New York Times pour l’illustrer, présente le cas de la petite Anastasie Enongo (cinq ans) qui, dépistée contaminée au mois de février, arriva a la fondation Chantal Biya pour le traitement seulement au mois d’octobre, maintenant qu’elle etait entre la vie et la mort.

Le même journal révèle que sur un échantillon de 368 femmes ayant subi depuis le début de cette année des visites prénatales a l’hôpital Saint Luc de Mbalmayo, 22 furent testées séropositives et 16 autres définitivement malades de Sida. Parmi ces porteuses du virus du Sida, 15 seulement prirent la dose du médicament nevirapine mais n’allèrent pas jusqu’au bout de leur traitement préventif pour épargner leurs bébés. Et comme si ce n’etait rien, pour la plupart, elles donneront le sein à leurs nourrissons malgré les conseils leur recommandant l’abstinence de cette façon de faire qui favorise la transmission du Sida de la mère à l’enfant.

Simple propagande médiatique

Pas étonnant donc que le Cameroun ne soit gratifié d’une bonne note par le nouveau rapport de l’Onusida. Ce rapport a de quoi faire passer l’envie de jouer les parangons à Chantal Biya et de l’installer plutôt sur le banc de l’école de certains pays africains accrédités d’avoir réussi à baisser la courbe des ravages du Sida dans les cercles de leurs jeunesses. Ces pays sont le Botswana, le Burundi, la Cote d’Ivoire, le Kenya, le Malawie, le Rwanda, la Tanzanie et le Zimbabwe.

Ce n’est pas difficile si Chantal Biya veut que le pays de son mari figure un jour parmi ces bons élèves dans la lutte contre le Sida. Elle doit faire prévaloir la lutte préventive sur toute l’étendue du territoire. Selon Vittorio Colizzi universitaire italien et expert du Sida, “la prévention en plus d’être efficace est si peu coûteuse et facile”. Elle pourrait amener le gouvernement de son mari à faire ce qui se fait dans des pays industrialisés en imposant le test de dépistage du Sida a chaque personne qui visite un hôpital pour quelque mal que ce soit .

L’autre domaine dans lequel Chantal Biya doit fermement œuvrer si elle veut convaincre de sa volonté à sauver son pays du Sida, est d’amener son mari à mettre sur pied une politique de prise en charge intégrale des malades de Sida avérées tres efficaces sous d’autres cieux. Car le tout n’est pas de distribuer gratuitement ou de vendre à vils prix des médicaments contre le Sida. Dans certains pays comme l’Inde, on vient de remarquer que plusieurs personnes de la couche pauvre sont décédées non pas par le virus du Sida, mais par le poison des médicaments qui etait sensé les aider mais qu’ils avaient consommé a jeun.

Tout au moins, en remettant donc le panier de la ménagère camerounaise au niveau qu’il etait quand il prenait le pouvoir en 1982, Le mari de Chantal Biya, fera certainement un pas décisif dans la lutte contre le Sida. Car avec un ventre bien plein, les femmes infectées suivront à la lettre les consignes des médecins pour se préserver et partant leurs enfants et leurs âmes sœurs. La loi par ailleurs doit interdire la répudiation des femmes contaminées. La liste de ces petites astuces contre le Sida est longue mais ne fait pas de place à la propagande médiatique dont les objectifs sont ailleurs que dans de la bienfaisance.




Source: Le Messager


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