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A la rencontre de Serge "Abad" Boumsong
(20/08/2006)
Bonaberi.com est allé à la rencontre de Serge « Abad » Boumsong, écrivain engagé, qui a notamment publié un recueil de poésies aux Editions Publibook intitulé Le Livre du Néant.
Par Yann Yange

Bonaberi.com est allé à la rencontre de Serge « Abad » Boumsong, écrivain engagé, qui a notamment publié un recueil de poésies aux Editions Publibook intitulé Le Livre du Néant. Il est par ailleurs, le directeur de publication du site Internet de son illustre frère, Jean Alain Boumsong, footballeur professionnel évoluant au sein de l’équipe de France.

Bonjour Serge, peux-tu te présenter aux internautes ?

Bonjour, je m’appelle Abad, j’ai 28 ans. Je suis journaliste et parolier, titulaire d’une maîtrise en lettres modernes.

Depuis quand écris-tu, quelles ont été tes principales influences, et qu’est ce qui t’a poussé à publier ton recueil de poésies, Le Livre du Néant ?

J’écris depuis l’age de six ans. En fait, ce n’était pas grand-chose, je ne faisais que noter des impressions et surtout j’essayais d’écrire comme dans les livres, plus particulièrement les contes. J’ai connu la poésie très tard : je devais être en seconde quand j’ai lu « Le lac » de Lamartine. Cependant, je me suis rendu compte que je faisais de la poésie sans le savoir puisque je cherchais déjà l’âme dans les mots. Mon écriture est un mélange d’influences aussi diverses que Victor Hugo avec qui j’ai vraiment appris à aimer la poésie, ceci n’est pas sans oublier mes influences urbaines (rap-hiphop) puisque j’ai grandi dans ce milieu et mes influences africaines (je suis né au Cameroun).

As-tu rencontré des difficultés particulières, en tant qu’écrivain poète africain, pour trouver un éditeur ?

La seule difficulté majeure que j’ai rencontrée, c’est d’être édité en tant que poète. La poésie a du mal à se faire éditer et quand bien même c’est le cas, c’est avec parcimonie par des tirages limités. Que l’on soit Africain ou pas, c’est le même calvaire. Aujourd’hui, l’éditeur obéit à une logique commerciale et l’art est quelque peu relégué au second plan.

Pourquoi ne pas avoir choisi un autre style d’écriture tels qu’un roman, un essai ou autre chose pour partager tes idées ? La poésie représente-t-elle quelque chose de particulier à tes yeux ?

Je n’ai pas choisi la poésie, elle a toujours fait partie de moi. La poésie n’est pas ce que je fais, mais ce que je suis au plus profond de moi. Pour moi, la poésie est une façon humaine d’exprimer ce qui est au-delà d’elle : avec les mots, nous essayons de dire ce qui n’a pas de mots. Avec la poésie, on comprend comme le disait Hugo que « Tout est plein d’âmes » et que « quelqu’un parle ». Il faut juste écouter et traduire. Cependant, je suis entrain d’achever l’écriture de mon premier roman qui est un mix de plusieurs nouvelles que je co-écris avec un ami auteur. Nous comptons le sortir au début de l’année prochaine.



Quelle signification accordes-tu au titre de ton recueil : Le Livre du Néant ?

Pour moi tout est né à partir du néant : le néant n’est rien d’autre que ce que Dieu était avant d’être Dieu. C’est cette force primordiale en expansion qui a donné ce qu’on connaît aujourd’hui sous le nom d’univers. Moi, en tant qu’humain, j’ai voulu plonger dans mon propre gouffre et retourner à l’état de « Rien ! » pour comprendre certaines choses. En me reniant et en me considérant comme Néant, j’ai voulu saisir la vie, la mort, la souffrance, l’amour. Le livre est né de ce choix cosmique car j’ai voulu retourner dans le néant pour comprendre ce qui existe, et choisir l’ombre pour aimer la lumière.


Tes poèmes sont très intimistes et très profonds. Ils semblent avoir une histoire et relater un vécu, on s’en sent très proche. Le Livre du Néant est-il une porte ouverte vers les profondeurs de ton être, de ton vécu, de tes désillusions et une sorte de relais des nombreuses injustices de ce monde ?

Je ne suis partisan de l’art pour l’art et ce que je reproche souvent au poète, c’est de se croire en dehors du monde et d’être parfois nombriliste. Le poète est un homme avant tout et l’un de ses regards doit être tourné sans cesse vers l’humanité. Je ne suis pas là pour chanter mais pour crier et donner une voix à toutes les souffrances humaines qui me touchent. L’injustice fait partie de ce monde et est tellement ancrée dans notre quotidien qu’on finit par croire que c’est notre nature. Moi, je crois à l’élévation de l’homme et quand je vois toutes ces choses qui le font s’abaisser, quand je vois que notre siècle est encore ravagé par la haine, le racisme, l’intolérance et que l’homme refuse de retenir les leçons du passé, je ne peux me taire. C’est une des choses que je tenais à faire entendre à travers « Le livre du néant ».


Qu’est ce qui explique le prix de ton recueil de poésie : 24 € ? N’est-ce pas un peu cher à tes yeux, et cela ne risque-t-il pas d’en limiter la portée ?

Ah là, c’est un choix de mon éditeur. Je trouve que c’e,st un peu cher au vu du prix courant sur le marché. Mais avec du recul c’est à peine plus cher que le prix d’entrée dans certains clubs parisiens, là on parle d’une œuvre d’esprit. C’est vrai qu’à notre époque, cela n’a plus d’importance, beaucoup de gens pensent qu’un livre, un cd, cela s’achète et se jette aussi facilement que des mouchoirs ; donc pourquoi cela doit il être aussi cher ?

Ton recueil est, semble-t-il, à l’initiative d’un autre projet de plus grande envergure autour d’une association appelée Ensemble pour un autre regard. Peux-tu nous en dire plus ?

Tout est parti de mon cousin Sébastien Onomo qui est comédien et réalisateur. A la lecture de mes poèmes, il lui est venu l’idée de les mettre en images parce que ceux-ci lui parlaient et qu’il s’en sentait proche au niveau de la thématique qui combattait les discriminations et militait pour une compréhension de la différence. De ce fait, nous avons monté une association « Ensemble pour un autre regard » avec pour objet de mettre en exergue à travers des œuvres artistiques toutes ces choses qui éloignent l’homme de l’homme à travers des thèmes sociaux et que chacun de nous peut rencontrer à un moment ou un autre de son existence. De ce fait, notre premier projet s’intitule « Un poème pour un autre regard » et consiste à faire réciter des vers ou des bouts de vers à des personnages du paysage médiatique français. Ces poèmes rejoignent l’objet de notre association et nous comptons sur la participation des personnalités pour donner un impact à notre projet surtout qu’un des poèmes récité évoque une France unie et une France pour tous ; un thème très récurent quand on entend certains débats politiques.

Hormis tes activités d’écrivain et associatives, tu es aussi le directeur de publication du site Internet de ton frère, Jean Alain Boumsong. En quoi consiste ce site et quel travail y effectues tu au quotidien ?

Sur le site de mon frère, je suis en charge de la rédaction des articles et du contenu du site. Du coup, pour mon frère, c’est plus relax pour les interviews. C’est vrai que moi aussi cela me facilite la tâche.

Le fait d’avoir un frère qui est plus ou moins une célébrité joue-t-il une part importante dans ta carrière artistique ?

Sur un plan strict, cela n’a pas eu une part prépondérante mais il faut reconnaître que les gens sont plus attentifs quand ils savent que je suis le frère de Jean Alain Boumsong. Après cette étape franchie, ils vont maintenant juger l’œuvre en elle-même et là, personne n’est vraiment aidé par ses antécédents familiaux. C’est surtout sur un plan personnel que cela a une part importante, je suis fier de lui car il a pu aller jusqu’au bout de ses rêves et je sais que même après sa carrière, il fera encore de bonnes choses. Mais je suis fier de mes cinq frères, tous autant qu’ils sont..

Quelles sont tes perspectives à long terme ? Comment envisages-tu ta vie dans les 5 prochaines années ?

J’ai beaucoup de projets : je compte d’ici là avoir publié déjà au moins un livre chaque année (poésie et roman compris), je vais aussi m’investir dans la musique et monter un label de musique. J’ai aussi envie d’écrire une comédie musicale et une pièce de théâtre. Donc, je crois que d’ici que je réalise tout cela (ou pas), j’aurai de quoi faire, non ?

Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui veut se lancer dans l’écriture ?

Je lui conseillerai surtout de s’armer de patience. Parce ce que c’est l’un des domaines où s’applique le plus justement le dicton « Tout vient à point pour qui sait attendre ». D’autre part, même si la vie d’artiste est difficile, en particulier l’écriture, je conseillerai au jeune qui veut s’y lancer de croire en lui plus que quiconque, parce que les embûches ne seront pas rares ainsi que des personnes pour lui dire de se tourner vers quelque chose de plus rentable. Je dirai simplement que si une personne sent à lui ce besoin d’écrire - car c’est souvent aussi cela, quelque chose qui frappe en nous et demande à sortir par tous les moyens -, alors il faut qu’elle écrive et se réalise tout simplement.

Note : Le recueil de poésies d'Abad Boumsong "Le Livre du Néant" est disponible sur place ou sur commande en ligne dans les magasins FNAC. Des extraits de ses poèmes sont par ailleurs accessibles en cliquant ici.








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