Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > Humour
Sur le trottoir : Takala et Muyenga
(04/07/2006)
Takala : Bonjour le promeneur mécontent. Asseois-toi et demande une “ils sont bêtes ”. Ensuite, je vais te faire part des statistiques que j’ai lues dans une de vos feuilles de choux.
Par Le Messager

Takala : Bonjour le promeneur mécontent. Asseois-toi et demande une “ils sont bêtes ”. Ensuite, je vais te faire part des statistiques que j’ai lues dans une de vos feuilles de choux.
Muyenga : Bonjour vieux roublard. C’est quoi, ces statistiques ?

Takala : Il paraît que l’émigration qui pose tant de problèmes actuellement pour certains pays d’Outre-mer n’est pas si mauvaise qu’on le croit pour les pays dont les fils et filles s’expatrient. J’ai lu dans la photocopie d’une page de journal au salon de mon fils que les pays africains, asiatiques et latino-américains reçoivent chaque année plus de 200 milliards de dollars de leurs émigrés d’Europe, de Moyen-Orient et d’Amérique du Nord. 200 milliards de dollars ça fait combien de nos francs ?
Muyenga : Si tu prends un cours moyen de 500 francs Cfa de dollar, ça te fait la rondelette somme de cent mille milliards Cfa. Ce qui fait le double de l’aide publique mondiale aux pays en voie de développement, si ce chiffre est exact.

Takala : Dans ce cas, pourquoi au lieu de nous donner une aide publique que nos dirigeants détournent pour renvoyer là-bas, les Européens ne versent pas cet argent à leurs entreprises afin qu’elles recrutent le maximum d’immigrés ? Cela pourrait même mettre fin à l’endettement.
Muyenga : Tu parles comme si l’aide publique européenne était destinée à aider effectivement le développement du Tiers-monde. Or, elle aide surtout les pays africains notamment à consommer la production européenne, puisque, volontairement ou non, nous n’avons pas d’industries pour produire ce que nous consommons. Ni d’ailleurs une agriculture autocentrée pour garantir notre autonomie alimentaire.

Takala : Si j’en crois tes amis qui prétendent se battre pour les droits de l’homme, l’émigration est un droit fondamental, et ne devient clandestin que parce que des lois comme celle de Sarkozy viennent l’interdire.
Muyenga : Très juste, même si tu n’as certainement pas trouvé cela tout seul.

Takala : Pourquoi alors les Nations unies ont-elles mis cela dans la Déclaration universelle en sachant que les Etats ne le reconnaîtront pas ?
Muyenga : Mais, mon cher, les Nations unies c’est qui ? C’est un petit noyau de puissances économiques entourées de leurs satellites, avec en troisième épaisseur une périphérie constituée par le Tiers-monde (dont l’Afrique). Laquelle périphérie leur sert de faire-valoir ou d’instrument de validation de leurs décisions. A l’époque où fut publiée la Déclaration universelle des Droits de l’homme, ces puissances imposaient leurs émigrés au reste du monde… Et durant un siècle à partir de 1820, plus de 50 millions d’Européens ont quitté leur continent pour essaimer dans les autres continents, et principalement en Amérique et en Afrique.

Takala : Comment justifiaient-ils un mouvement migratoire aussi important ?
Muyenga : La situation là-bas était la même que celle de l’Afrique aujourd’hui : maladies, instabilité, pauvreté… et espérance de vie meilleure pour les émigrés. L’histoire enseigne que 33 millions d’entre eux sont allés et se sont installés aux Etats-Unis ; 5,4 millions en Argentine ; 4,5 millions au Canada ; 3,8 millions au Brésil ; plus de 3 millions en Afrique. Et l’histoire ne dit nulle part, à ma connaissance, qu’ils aient été chassés de quelque part.

Takala : On dit dans mon village, dans ce genre de comportement, qu’ils ont traversé la rivière et cassé le pont… pour empêcher les autres de les suivre. Et certains vont jusqu’à entourer leur pays du fil de fer barbelé, tandis que d’autres parlent d’immigration choisie.
Muyenga : Le pire chez ceux qui parlent d’immigration choisie, c’est que nos pays sont encore la propriété de leurs entreprises, et que cette immigration choisie se fait sur place au Cameroun, par exemple. La France choisit jusqu’aux ministres qui nous gouvernent, et dont le comportement de mandataire et la nationalité transitoire sont manifestes, pour garantir ses intérêts mafieux.

Takala : Bon ! Mon cher, toi qui es toujours sceptique, penses-tu après le verdict de la Cour d’appel de Yaoundé sur l’affaire Mounchipou, que l’impunité sera encore un modèle dans la société camerounaise ?
Muyenga : Bien sûr ! Moi je ne crois pas qu’une hirondelle puisse faire le printemps. Edzoa Titus était plus titré dans la science, plus haut placé dans le gouvernement, et mieux positionné que Mounchipou dans le Rdpc. Son arrestation, son jugement public et sa lourde condamnation… n’ont effrayé aucun prévaricateur, n’ont dissuadé aucun corrupteur, corrompu ou détourneur de fonds publics – L’affaire Mounchipou n’est pas encore finie, puisqu’on parle de “ recours en cassation ”. N’oublie pas que l’impunité s’applique aussi sur les lenteurs judiciaires souvent dues à l’inertie du système ou à la corruption.

Takala : Système judiciaire ou système politique ?
Muyenga : Système gouvernant Rdpc. Pourquoi veux-tu te débiner ? Je ne sais pas si tu te souviens encore de ce que veut dire Rdpc.

Takala : Pardi ! Qui ignore dans ce pays que Rdpc veut dire “ Rassemblement démocratique du peuple camerounais ” ?
Muyenga : Peut-être que nous ne sommes plus dans le même Cameroun. Si tu vas discuter dans la rue avec des gens, le parti au pouvoir ne se désigne plus que par “ R ”. Tout le monde dit. “ le R ”. Et tu sais pourquoi ?

Takala : Je ne sais pas jusqu’où c’est vrai, mais dis-moi toujours pourquoi.
Muyenga : Parce que dans la réalité, le Rdpc ne peut pas s’empêcher de signifier que “ La Rigueur a Dépassé le Peuple Camerounais ”. Car les Camerounais n’avaient jamais autant été corrompus, et les dirigeants n’avaient autant volé le Trésor public avant l’avènement de ce mot d’ordre de M. Biya. Il n’est donc pas étonnant que le Cameroun du Rdpc soit le pays africain où les meilleures idées s’envolent toujours en fumée, et où les meilleures lois ne sont jamais appliquées, ou le sont seulement à tête chercheuse. Quelle réputation ? !…

Takala : Notre pays a la réputation que tes amis journalistes lui donnent. Ils ne sont jamais contents ; ils ferment toujours les yeux sur tout ce que nous faisons de bien ; ils se réjouissent de dénoncer en les grossissant, nos petites erreurs et n’hésitent pas à calomnier nos cadres de l’Etat comme du parti.
Muyenga : C’est là où tu te trompes, en confondant le message et le messager. Même quand ils s’expriment de manière un peu excessive, ce qu’ils disent c’est le message que le peuple envoie à ses dirigeants. Et moins vous répondrez favorablement aux doléances du peuple, plus ses messages à travers les journalistes vous seront hostiles. Ce que tu ne veux pas comprendre, c’est que si le journaliste ne dénonce pas un ministre qui vole ou se laisse corrompre, il sera accusé soit de complicité des faits, soit de non-assistance à peuple en danger.

Takala : Avec ça, tu es content de toi-même. Alors Bye Bye.


Source : Le Messager




Partager l'article sur Facebook
 
Discussions Discussion: 0 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2024. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site