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Un étudiant camerounais passé à tabac au Liban
(22/03/2006)
Guy Dongmo, étudiant en 3e année de gestion à l'Université Saint-joseph au Liban a été la victime du flagrant racisme Libanais. Il a été passé à tabac.
Par Adder Abel GWODA

Il y a juste trois mois que l'agression de l'étudiante franco-sénégalaise Amy Diongue avait défrayé la chronique. Tabassée à Beyrouth, elle avait reçu des critiques de la diaspora libanaise mettant en cause sa moralité et l'authenticité de son histoire. Elle fut même qualifiée d'affabulatrice. Le seul soutien dont elle avait bénéficié venait du consulat de France à Beyrouth. Elle avait dû se replier vers la France parce qu'elle se sentait menacée d'avoir eu l'audace de révéler cette gangrène libanaise au monde, perdant ainsi une année académique.

Cette fois-ci c'est le non moins célèbre Guy Dongmo, étudiant en 3e année de gestion à l'Université Saint-joseph - la même université que fréquentait Amy Diongue - qui a été la victime du flagrant racisme Libanais. Guy est un étudiant notoire ; avant-centre irremplaçable de l'équipe de football de son université, il a gagné la sympathie de ses camarades. Cependant, cette marque de respect qu'il avait dans le milieu universitaire était sans compter sur l'attitude quotidienne du libanais de la rue, qui ne manque pas de propos injurieux à l'encontre des Noirs. Vendredi le 17 février 2006, notre jeune étudiant va vivre une autre réalité de la brutalité raciste du Liban.

Hébergé dans la résidence universitaire situé juste en face de l'ambassade de France, il passait son chemin pour se rendre comme d'habitude à ses cours. Et comme depuis l'affaire de la publication de caricatures du prophète Mahomet, l'ambassade de France est quadrillée par des forces de l'ordre qui n'ont rien à faire que de dire des propos injurieux et racistes aux étudiants africains tels que « assoual », « abed, abil », « sharmouta » qui signifient nègre, esclave et prostitué. Il faut rappeler que la faculté des sciences humaines de l'université Saint-Joseph jouxte l'entrée de l'ambassade. Ce jour, l'étudiant camerounais a eu le malheur de répondre à ces injures qui n'en finissaient pas en faisant la gestuelle du « quelque chose ne tourne pas rond dans la tête ? ». Il a du coup vu une quinzaine de policiers se ruer sur lui et le frapper à coup de crosse et de botte. C'est grâce à l'intervention des agents de sécurité qui travaillent pour l'ambassade que le martyr fait à l'étudiant Guy va cesser. Pour ces derniers, Guy est un étudiant français, il fallait donc faire gaffe. Heureusement, après ce passage à tabac, il n'avait rien de cassé excepté quelques hématomes. A l'arrivée de la responsable du service social de l'université Saint-Joseph sur les lieux, les policiers vont inventer une histoire de refus de présentation des papiers d'identité, et demander des excuses pour s'être emporté. Ce qui sera suffisant pour la représentante de l'université, Guy n'ayant pas eu l'occasion de dire un mot de plus, car tout se disait en arabe.

Cet évènement ne doit pas être vu comme marginal. Le quotidien de l'africain au Liban est parsemé de stigmates. Il n'y a pas une seule fois où les rencontres de la communauté d'étudiants africains au Liban (une dizaine) ne tournent à l'évocation des mésaventures racistes. Il y a quelques temps, c'était le burundais Fulgence Nahayo, étudiant en DEA Modélisation et stimulation à l'université libanaise qui s'est vu braquer un pistolet par deux jeunes libanais dans un bus au vu de tous les passagers qui sont restés de marbre. Pour eux c'était pour rire ! De même dans la salle informatique de son université, un jeune étudiant de première année, lui a demandé ce qu'il faisait sur les machines. Que si son travail de nettoyage était fini, il devrait débarrasser le plancher. Car l'africain n'est bon que pour le nettoyage. Tous ces témoignages sont sans compter les multiples contrôles de la police qui ne sont dirigés que vers les Africains, un peu comme à la recherche à tout prix d'un bouc émissaire pour solder la valse d'attentats politiques que subit le Liban depuis un an.

Oui, pour beaucoup des libanais d'Afrique, ceci est encore de l'affabulation. Même le grand leader de la révolution du 14 mars, le député druze Walid Joumblat que j'ai eu le privilège de rencontrer à la Mouktara m'a dit que le problème des étrangers n'est pas encore une priorité pour le législateur libanais. Comme quoi, il ne faut pas toucher au sacro-saint principe de vie arabe. Mais je crois qu'en raison de l'hospitalité offerte à ces libanais d'Afrique, nos gouvernements doivent prendre les choses en main pour demander à l'Etat libanais de protéger leurs ressortissants des bavures racistes policières et espérer que le nouveau Liban qui est en création, soit porteur d'un esprit de tolérance, gage d'une purgation de l'esprit esclavagiste arabe qui demeure encore bien vivant dans la conscience générale



Source : ZombieMedia








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