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A la recherche du bonheur, ou la malédiction du sans-kaolo
(09/03/2006)
Le kaolo est-il le nouveau virus d'esclavage massif qui nous renvoie encore à l'état d'esclaves? Quand serons-nous enfin libérés la misère qui nous pousse à commettre des actes qui vont à l'encontre de notre nature? Un enfant camerounais qui pleure.
Par Loïc M.
Bonjour mes frères, je viens vous parler parce que je pleure. Parce que j'ai mal.

J'ai mal de voir à quel point, nous sommes encore loin de la liberté et à quel point l'esclavage est loin d'être terminé pour nous.

Qu'est ce qui me fait pleurer? Ce qui me fait pleurer, c'est de voir nos femmes au Cameroun, aller au devant des nouvelles technologies pour aller chercher l'âme sœur sur internet, l'âme sœur ou plutôt le blanc qui pourra les apprécier et les faire venir au "paradis". Ca me fait mal, parce que cela accentue encore le sentiment de domination que l'occidental peut avoir sur nous. Comment penser le contraire quand certaines femmes de 30 ans sont capables de faire les photos les plus osées pour tenter d'aguicher celui qui sera peut-être leur sauveur?

Comment penser le contraire, quand certains vicieux ont compris le jeu et entretiennent ces relations vicieuses, juste pour le plaisir des yeux, pendant que nos sœurs, nos mères, courent chaque soir au cyber en espérant que le type est entrain de "tomber"?

S'il n'y avait que ca…

J'ai mal quand je vois mes frères en France, ou ailleurs, se trimbaler avec des femmes de 50 ans, 60 ans à la recherche d'un enfant ou d'un mariage qui pourra leur apporter les papiers. J'ai mal, quand je sais que ces hommes le font, la douleur au ventre, car souvent, ils ont laissé leur véritable femme et leurs enfants au Cameroun, pour venir se battre en occident.




J'ai mal quand je vois mes frères en France, ou ailleurs, se trimbaler avec des femmes de 50 ans, 60 ans à la recherche d'un enfant ou d'un mariage qui pourra leur apporter les papiers. J'ai mal, quand je sais que ces hommes le font, la douleur au ventre, car souvent, ils ont laissé leur véritable femme et leurs enfants au Cameroun, pour venir se battre en occident.

Je ne peux pas supporter de voir mes frères, cousins, oncles, traîner sur des chats, des sites de rencontres, à la recherche d'un appât. En même temps ils se battent en travaillant au noir, en même temps ils se battent pour trouver un "gibier".

Pour être sincère, il m'arrive même parfois de leur en vouloir. D'en vouloir à mes frères de se rabaisser autant, de jeter leur dignité à la poubelle, pour trouver le droit de marcher libre. Je leur en veux parfois de courir à la recherche d'une femme blanche pour les sauver, pendant que les enfants et la femme au Cameroun pensent que papa est entrain de se battre dignement pour les aider à survivre.

Je leur en veux souvent, comme quand je vois un de mes tontons, pour qui j'ai beaucoup de crainte par exemple, se comporter comme un petit caniche lorsqu'il marche avec cette femme de 20 ans son aînée, en espérant la conquérir pour obtenir ce bout de papier. Je lui en veux, quand je sais qu'il est diplôme d'université au Cameroun, mais soumis à la femme en France.

Pour les plus téméraires, ils n'hésitent pas à faire eux même cet enfant qui leur permettra d'obtenir ce qu'ils veulent. Question: que deviendra cet enfant dans quelques années?


Manu Dibango et Richard Bona
Manu Dibango et Richard Bona
Je leur en veux aussi, quand je les vois partir à la chasse aux naissances, pour savoir s'il n'y a aucune nouvelle maman prête à recevoir de l'argent pour qu'on reconnaisse son enfant.

Je ne vous parle même pas de l'effet que je ressens, quand je vois une belle fille de chez moi, assise à la droite d'une voiture de luxe d'un monsieur qui aurait pu être son grand-père.

Comme je vous le dis, je leur en veux souvent. Mais ce sentiment finit par rapidement laisser place à la tristesse, tristesse de voir que l'esclavage n'est pas encore fini.

Que mes frères et sœurs sont encore à la merci de l'occident, puisqu'ils sont obligés de se prostituer et de renoncer à leur dignité pour survivre. Que les gens ne font pas encore assez confiance à leur pays pour vouloir y rester et s'y battre dignement.

Utopiste chevronné, j'ose croire que cela changera. Que le Cameroun de demain permettra à ses enfants de vouloir y rester, et que les frères qui seront passés de l'autre côté ressembleront plus à Samuel Eto'o, Richard Bona, Manu Dibango, plutôt qu'à Monsieur Sans Kaolo qui passe son temps au travaux manuel et à la recherche de Madame Papier.

Que Dieu bénisse le Cameroun et les camerounais.

Par Loïc M.


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