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Histoire du Cameroun: 3ème partie
(30/03/2004)
Le Cameroun franco-anglais, après la défaite de l'Allemagne. Le 4 février 1916, anglais et français se partagent le territoire, après avoir chassé les allemands du Cameroun...
Par Rédaction
4 février 1916: Le Cameroun devient franco-anglais

Le condominium que la coalition franco-britannique mit sur pied pour administrer le territoire du Cameroun qu'elle arrachait progressivement aux Allemands ne dura que le temps de la guerre. Dès que les allemands furent vaincus et chassés du Cameroun, Anglais et Français se rendirent compte qu'une administration conjointe n'était pas la solution à adopter pour la gestion du Cameroun. Ils optèrent alors pour le partage du territoire. Celui-ci eut lieu le 4 février 1916. Après avoir réussi à retirer du partage la portion du Neue Kamerun qu'ils avaient dû céder à l'Allemagne à l'occasion de la convention d'Agadir du 4 novembre 1911 (soit près de 275.000 km2), les Français s'octroyèrent les 4/5èmes du territoire restant (425.000 km2) tandis que les anglais se contentaient du 1/5ème (53.000 km2). C'est cette partie du Cameroun que les Français reçurent lors du partage que l'on appelle Cameroun Français.

A la fin de la première guerre mondiale et lors de la conférence de paix de Versailles, le partage du 4 février 1916 fut entériné par les puissances victorieuses mais le Cameroun Français cessa d'être une colonie française pour devenir un territoire sous mandat B de la Société des Nations confié à la France.




Le Cameroun Britannique 1916 1961

Le 4 février 1916, Anglais et Français se partagèrent le territoire du Cameroun qu'ils venaient d'arracher aux Allemands. Alors que les Français s'arrogeaient les 4/5e du territoire, les Anglais se contentèrent du 1/5e.

Cette modestie dans les prétentions britanniques confirme une fois de plus que les Anglais estimaient n'avoir pas grand chose à tirer de ce territoire, tout comme au XIXè siècle lorsque les correspondances adressées par les chefs Douala aux autorités de Londres, les invitant à faire du Cameroun un protectorat britannique, restèrent sans réponse.

Le territoire dévolu aux Anglais par le partage de 1916 est devenu le Cameroun britannique. Pour son administration cependant, les Anglais n'adoptèrent pas une politique uniforme. Ils divisèrent ce territoire en deux parties avec deux administrations différentes:
La partie Nord de ce territoire, le Northern Cameroons, fut rattaché au Nigeria septentrional tandis que la partie Sud, le Southern Cameroons était intégré au Nigeria oriental. Ainsi le territoire monolithique obtenu par les Anglais était non seulement divisé en deux, mais en plus séparé avec des destins différents. Le Northern Cameroons ne cessa plus jamais d'être nigériane car lors du plébiscite du 11 février 1961, cette partie du territoire opta pour le rattachement à la fédération nigériane. Le Southern Cameroons se prononça quant à lui pour le rattachement au Cameroun français et c'est lui qui fait aujourd'hui partie du Cameroun. L'histoire que nous relatons ici est par conséquent celle des deux Cameroun britanniques, mais avec un accent plus accentué sur le Southern Cameroons.

Le Southern Cameroons

Par la volonté des autorités britanniques, le Southern Cameroons fut annexé au Nigeria oriental et administré comme une partie intégrante de cette colonie. Jusqu'en 1949, la capitale de ce territoire se trouvait à Lagos puis elle fut transféré à Buéa. A partir de cette date, Southern Cameroons était placé sous l'autorité d'un résident qui rendait lui-même compte au Lieutenant gouverneur des provinces orientales du Nigeria.

L'histoire du Southern Cameroons peut être divisée en deux périodes. La première allant de 1916 à 1945 et celle du mandat de la SDN et celle où ce territoire est considéré comme une colonie négligée. C'est la période coloniale. Celle qui va de 1945 à 1961 est celle de la tutelle des Nations-Unies et de la décolonisation, qui abouti à l'indépendance du Cameroun méridional.


1916 - 1945

Au cours de la première période, les autorités anglaises des provinces orientales du Nigeria divisèrent le Southern Cameroons en 4 unités administratives ayant chacune à leur tête un district officer. Ce furent Victoria, Kumba, Mamfé et Bamenda. Les districts officers étaient assistés dans les unités administratives plus petites par des assistant district officers.

Le système d'administration pratiqué dans ce territoire fut celui formalisé par Lord Lugard dans son ouvrage resté célèbre, The Dual Mandate in British Tropical Africa. Il s'agit de l'administration indirecte encore appelée indirect rule. Elle consistait à laisser aux autorités indigènes (native-authorities) le soin d'administrer leurs populations selon leurs traditions à condition que celles-ci ne heurtent pas les principes de la civilisation britannique. A l'endroit de ces native-authorities, les autorités britanniques jouaient plutôt le rôle de guide, consacrant l'essentiel de leurs efforts au commerce, à l'exploitation des ressources économiques et minières du territoire et à la soumission des populations à la législation britannique.

Dans la Southern Cameroons, il y avait des paramount chiefs à Buéa et Victoria tandis qu'on parlait de fons à Bali, Bafut, Kom, Bum, Nso et Bangwa. Ces chefs et fons reçurent des autorités britanniques les moyens d'exercer leur commandement. Ils disposaient ainsi d'un tribunal et d'une trésorerie traditionnels, assumant à la fois des fonctions administratives et fiscales. Il leur était demandé de s'occuper de la santé et de l'éducation de leurs populations, de la répression, de la criminalité, et en général, de promouvoir le développement de leur localité.

C'est parce que les Anglais abandonnèrent les populations du Southern Cameroons aux seuls soins des autorités indigènes, alors qu'ils exploitaient les ressources agricoles, minières et commerciales de ce territoire, qu'ils furent accusés de négliger leur colonie. En effet au cours de la première période, les Anglais ne dotèrent le Southern Cameroons d'aucune infrastructure de communication viable. Au niveau de l'enseignement, tous les camerounais méridionaux étaient obligés d'aller poursuivre leurs études secondaires au Nigeria soit au Government College Umuahia à l'Est du Nigeria, soit au King's college ou au Queen's college de Lagos. Il n'y avait même pas suffisamment d'écoles primaires dans le Southern Cameroons. Il faudra attendre 1939 pour voir la mission catholique ouvrir une école secondaire à Sassé dans la préfecture de Victoria. Pourtant, les Anglais percevaient des impôts auprès des indigènes du Southern Cameroons et en 1939 ceux-ci rapportèrent $ 3600.

C'est certainement cette attitude des Anglais qui poussa les Camerounais méridionaux à créer leur tout premier mouvement de pression, la Cameroons Youth League, CYL, le 27 mars 1940. La CYL était essentiellement composé des élèves du Southern Cameroons qui étudiaient dans les différentes institutions du Nigeria. Son objectif était d'amener les autorités anglaises à réparer le tort causé aux Camerounais méridionaux sur les plans économique, éducatif, politique et social.

La création de la CYL fait une très bonne transition entre la première et la deuxième période de l'Histoire du Southern Cameroons.



1945 - 1961

La deuxième période, qui commence au lendemain de la deuxième guerre mondiale, est caractérisée, à travers l'émergence des partis politiques, par la revendication de l'indépendance du Cameroun britannique et de sa réunification avec le Cameroun français.

Le premier parti politique fut crée en mai 1949 par le Dr Emmanuel Endeley. C'est le Cameroons National Federation, CNF. Il revendiquait l'érection du Southern Cameroons en région autonome distincte de la fédération nigériane et la réunification des deux Cameroun. Très tôt cependant, des divergences apparurent entre les leaders de ce parti sur la question de la réunification. Certains de ses leaders, notamment N.N Mbile et R.K Dibongué, estimaient que la démarche du parti dans la revendication de la réunification n'était pas assez vigoureuse. Ils voulaient aller plus vite. Ils préférèrent quitter le CNF pour créer leur propre parti qu'ils désignèrent Kamerun United National Congress, KUNC. Le nouveau parti ainsi crée avait un programme fort clair: Nous voulons que le Cameroun britannique et le Cameroun français se réunissent comme sous le règne de l'Allemagne. D'où l'adoption de l'orthographe allemande Kamerun, lit-on dans leur manifeste. L'UPC, Union des Populations du Cameroun, vint renforcer le poids de cette revendication en s'implantant, elle aussi, dans le Southern Cameroons. En 1953, du fait de la réconciliation entre Endeley et les anciens membres du CNF, un nouveau parti vit le jour, le Kamerun National Congrès, KNC, qui était la résultante de la fusion entre le CNF et le KUNC. Ce parti gagna les élections de 1953 faisant de Endeley le leader du Government Business . C'était cependant un parti dans lequel se manifestaient quatre tendances différentes:

-il y avait la tendance autonomiste qui réclamait l'autonomie du Cameroun dans la fédération nigériane. Son chef de file était E. Endeley.
-Il y avait la tendance des sécessionnistes qui prônait la scission avec le Nigeria.
-La troisième tendance est celle des réunificationnistes qui réclamaient la réunification des deux Cameroun.
-Enfin, la dernière tendance était celle des foncharians les partisans de Foncha, qui se réclamaient modérés, rejetant à la fois la réunification et l'intégration au Nigeria. C'est cette quatrième tendance qui allait créer le Kamerun National Democratic parti, KNDP, qui eut à jouer un rôle politique d'envergure dans le processus d'indépendance du Cameroun britannique.

Malgré ces divergences entre les leaders politiques du Cameroun méridional, leurs revendications furent prises très au sérieux par les autorités anglaises. Elles y apportèrent des solutions de manière graduelle, soit à travers des modifications constitutionnelles, soit à travers des conférences réunissant les principaux protagonistes à savoir les Anglais, les Camerounais méridionaux et les représentants de l'ONU. Il y eut ainsi les conférences de Mamfé (1950), la conférence de Lancaster House (1959).

En vue de résoudre définitivement ces revendications indépendantiste et réunificationniste, les autorités anglaises et onusiennes décidèrent de consulter les Camerounais par voie référendaire. La question posée était de savoir si oui ou non ces populations voulaient devenir nigérianes ou demeurer camerounaises après l'indépendance de leur pays. La consultation eut lieu le 11 février 1961 et l'option pour l'indépendance avec réunification des deux Cameroun l'emporta dans le Southern Cameroons tandis que le Northern Cameroons se prononçait pour son intégration à la fédération nigériane. Le Cameroun français cria à la fraude et demanda en vain que justice lui soit rendue et que le Northern Cameroons fut--il aussi rattaché au Cameroun. Les résultats de ce plébiscite donnèrent au processus de l'indépendance du Cameroun britannique et de la réunification des deux Cameroun son élan définitif. Des rencontres eurent lieu entre Camerounais orientaux et Camerounais occidentaux en vue de trouver la formule idéale de leur nouvelle cohabitation. Ils se rencontrèrent à Bamenda en juin 1961, puis ce fut Foumban en juillet 1961 et enfin Yaoundé en août 1961. Tout était fin prêt et lorsque l'indépendance du Cameroun britannique fut proclamée le 1er octobre 1961, sa réunification avec la République du Cameroun indépendant s'ensuivit immédiatement. John Ngu Foncha qui avait gagné les élections avec son KNDP devint Premier Ministre du Cameroun occidental et Vice-président de la République Fédérale du Cameroun.















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