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Etudiants sequestrés en Ukraine : témoignage
(10/01/2006)
Au moment où on s’apprêtait à mettre Léon Kanhen en terre, un autre temoignage vient édifier sur le traitement dont nos compatriotes sont souvent l’objet dans l’ex-Union soviétique.
Par Nguemo Tefogoum Paulin Barnabé

Note : Le témoignage est retranscrit tel que publié dans la Nouvelle Expression, et tel que raconté par l'interessé.

La fin de l’année académique 2004-2005 a été pour moi un calvaire inoubliable. Dans la mesure où j’ai dû abandonner le BTS que je préparais à l’Institut supérieur des technologies et du design industriel (Istdi) en Malabo où nous avons fait une escale de 30 minutes sans toutefois descendre de l’avion. Puis on a décollé de nouveau à 23 heures en partance pour Zurich où nous sommes arrivés le vendredi 4 novembre 2005 à 6 heures en partance pour Zurich où nous sommes arrivé le vendredi 4 novembre 2005, à 6 heures 30 minutes. Les autorités suisses ont pris nos documents et nous ont conduits vers les salles de contrôle. Le contrôle était tellement strict que j’ai eu à demander le pourquoi à un officier. Il m’a répondu qu’on devait les excuser pour cela parce qu’ils ont déjà eu affaire aux Camerounais qui leur ont donné du fil à retordre. Mais qu’à cela ne tienne, ils nous ont remis nos documents en nous confirmant qu’ils étaient tous authentiques.

Misère

Dans les salles d’attente, nous avons fait la connaissance d’un autre étudiant camerounais au nom de Jean De Dieu qui partait aussi pour l’Ukraine. Nous nous sommes bien amusé et après un transit de 6 heures de temps à l’aéroport et après avoir traversé tous les contrôles nécessaires sur place, nous avons embarqué à 12 heures 30 minutes pour l’Ukraine. Nous y sommes parvenus à 15 heures 30 minutes exactement du même vendredi et c’est ici que commença la misère.
Une fois à l’aéroport de Kiev-Borispol, nous avons été conduits dans les salles de contrôle où nous nous sommes dirigés là où les étrangers en Ukraine se faisaient contrôler. Notre camarade Ashu Victor était la première personne parmi nous à se présenter devant les autorités ukrainienes. Lorsque ce dernier a tendu son passeport pour le contrôle, on lui a demandé s’il y avait d’autres étudiants dans le groupe. Il leur répond que, effectivement, nous sommes au nombre de six étudiants dans le groupe. Ils nous ont donc demandé de nous retirer des rangs et d’attendre à côté. Ce qu’on a fait. Quand ils ont donc fini de contrôler les autres étrangers non camerounais, ils nous ont demandé de venir chacun muni de son passport, de sa lettre d’invitation et d’une demi carte photo. Chacun de nous a donné ses documents sans perdre de temps. La dame qui s’occupait du contrôle est sortie de son box et s’est dirigée vers les bureaux des chefs en nous demandant d’attendre pas loin de là.

Interrogatoire

Deux heures de temps plus tard, la même dame revient et nous demande de lui montrer nos actes de naissance, nos carnets de vaccination, nos diplômes, nos certificats médicaux et autres. Comme elle s’adressait à Boris, ce dernier avait à peine sortir le premier document de son classeur quand elle lui a demandé de laisser et que ça va. A nous autres, elle nous a seulement demandé si on avait aussi tous nos documents, on lui a répondu qu’on les avait et que c’est ce que nous sommes en train de vouloir lui montrer. Elle nous dit de laisser, qu’il n’y a pas de problème. Elle est donc repartie sans mot dire.
Quelques minutes après, les autorités ont commencé à nous appeler un à un pour un interrogatoire individuel. Ils demandaient ce qu’on vient faire en Ukraine, si oui en quelle spécialité ; pourquoi est-ce que c’est l’Ukraine que nous avons choisi comme pays pour continuer nos études ; pourquoi pas un autre pays, comment est-ce qu’on a eu les invitations, les visas ; est ce qu’on a assez de moyens pour pouvoir vivre en Ukraine etc...45 minutes après cette série de questionnement, un monsieur est venu à notre rencontre et nous a posé la question de savoir si on avait tous nos billets retour. On lui a répondu “ oui ” à l’exception de Jean de Dieu qui n’avait pas son billet retour. Il a donc demandé qu’on lui remette ces billets retour. Nous l’avons fait sans poser de question et sans hésiter ; il est reparti.

Cellule

Plus d’une demi-heure s’est écoulée, lorsque deux autres messieurs sont à leur tour venus nous voir, nous demandant si on avait des bagages. On leur a dit que effectivement on a des bagages. Il nous ont demandé d’aller les chercher et de les suivre dans une salle toujours dans l’aéroport. C’est bien après que nous avons suivi que cette salle était appelée cellule de rapatriement. Ils nous ont donc laissé dans cette salle et sont repartis. Là dedans, nous avons fait la connaissance d’un autre étudiant camerounais au nom de Stanley qui nous a dit qu’il était à sa deuxième semaine dans cette salle juste parce qu’il n’avait pas son billet d’avion retour. Et que ses amis avec qui il avait voyagé étaient rentrés au pays. Stanley nous dit que tous les Camerounais qui entrent dans cette salle depuis deux semaines rentrent au Cameroun. Et après toutes ces informations, nous lui avons dit qu’en ce qui nous concerne les autorités ne nous ont encore rien dit. Tard dans la nuit, aux environs de 23 heures de ce même vendredi, les autorités de l’aéroport sont revenues et nous ont fait comprendre que “ Tomorrow, you flight back to home ”. On leur a dit qu’on ne comprenait pas ce que ça voulait dire. Elles ont donc répliqué en nous disant ceci “ Tomorrow, you flight back to Cameroon ”. Nous leur avons demandé pourquoi, mais, hélas, ils sont repartis sans mot dire. Entre temps, nous avons emprunté le téléphone d’une jeune Jordanien qui était aussi dans cette salle pour contacter nos camarades de l’université à Kirovograd, il s’agit exactement de Billi Watio. Ces derniers nous ont fait comprendre que le bus qui devait nous conduire à l’université est à l’aéroport pour nous attendre, on lui a expliqué ce qui se passait et il nous a promis d’en parler avec le Dekkan de notre université et qu’il devait nous rappeler le lendemain.

Salle d’embarquement

Nous nous sommes donc couchés sur les chaises présentes dans cette salle pour nous reposer après deux jours de voyage. A une heure donc, un autre groupe de six étudiants camerounais, en provenance de Bruxelles, nous a rejoint dans cette salle en nous disant qu’on leur a demandé d’attendre le samedi matin pour entrer en Ukraine puisqu’il se fait tard. Il s’agissait exactement de Bertrand, de Aubin, de Symphorien, de Séverin, de Patrick et d’un anglophone donc le prénom ne me revient plus. Samedi matin donc, c’est-à-dire le 5 novembre 2005, de bonne heure, les autorités sont arrivées et nous ont fait comprendre que tous ceux qui partent en direction de Zurich doivent s’apprêter à se faire enregistrer. Comme dans mon groupe, il n’y avait que Jean de Dieu qui n’avait pas de billet retour, elles l’ont appelé et sont allées le menacer. Elles lui disaient qu’il devait très vite trouver de l’argent pour qu’on lui achète son billet retour et c’est ainsi que dans la violence qu’ils ont utilisée pour le lui demander cela, ils ont détruit sa valise et ses poches. De notre côté, il nous ont emmenés moi, Boris, Mathurin, Elvis, et Victor jusqu’à la salle d’embarquement sans toujours nous dire pourquoi est-ce qu’elles veulent nous faire rentrer au Cameroun. C’est à ce moment que, moi, personnellement, j’ai pris l’initiative d’interpeller un des officiers qui nous conduisaient pour lui faire part de notre préoccupation. Je lui ai demandé cela en ces termes : “ Monsieur s’il vous plaît ; vous voulez nous faire rentrer chez nous ; okay, nous ne refusons pas de rentrer. Mais nous vous prions de nous donner seulement une raison que nous allons nous justifier avec devant nos différentes familles une fois au pays. On ne doit pas débarquer devant une famille qui a dépensé des millions pour nous faire voyager sans même leur dire pourquoi la mort de certains membres de la famille. ” Il m’a répondu en ces termes : “ Je ne fais qu’obéir aux ordres du chef. ” J’ai répliqué en lui disant que : “ Monsieur, je pense que vous êtes quand même mieux placé que nous pour voir votre chef et lui demander pourquoi est-ce qu’il veut nous faire rentrer sans motif. ” Il me demande : “ Vous venez même en Ukraine faire quoi exactement ? ” Je lui réponds : “ faire des études.” Puis, il me dit : “ Qui doit payer ces études ? ” je réponds : “ Chacun de nous ici présent a son argent pour payer tout ce qu’il faut à un étudiant pour faire ses études et que s’ils veulent nous payons tout ce qu’il faut payer avant même de quitter l’aéroport. ” C’est alors qu’il sort son téléphone dans le sac et bip un numéro et aussitôt, on le rappelle. A la fin de l’appel, il nous dit que c’est bon et qu’on peut aller attendre dans la salle, Une fois dans la salle le même officier revient nous dire que notre situation va être régularisée. Mes camarades et moi réfléchissons donc au mode de payement en espèces ou par les chèques de voyage ? La journée s’est donc terminée sans qu’ils ne repassent. Ce n’est qu’à 23 heurs qu’ils reviennent avec une autre information nous faisant comprendre que ceux qui sont venus par Bruxelles rentrent demain et ceux de Suisse le mardi qui suit, et puis, repartent aussitôt.

Série de motifs

Entre temps, par le téléphone, nous mettons la pression sur nos camarades de l’université à Kirovograd de contacter le Dekkan et l’ambassadeur du Cameroun à Moscou. Et c’est ce qu’ils font d’après ce qu’ils nous disent. Et puisque c’était le week-end, ces deux autorités nous ont promis de nous sortir de cette situation le lundi 7 novembre 2005 au plus tard. Et c’est toujours elles qui nous disent de refuser de rentrer si jamais l’émigration veut nous forcer à rentrer.
Le lendemain donc, c’est-à-dire le dimanche 06 novembre 2005, les autorités ne sont même pas passées toute la journée et ce n’est qu’à 23 heures qu’elles s’amènent pour nous dire que cinq personnes vont entrer en Ukraine le lendemain, c’est-à-dire lundi, et que pour le reste, on verra leur situation après. Pendant ce temps nos camarades de Kirovograd nous appellent pour nous faire comprendre que le Dekkan a appelé à l’aéroport et que les autorités de l’émigration ont donné une série de motifs. Elles lui ont dit qu’il y a certaines personnes parmi nous avec des faux papiers. Après, elles disent que nous n’avons que les visas de transit, puis qu’il y a des aveugles dans le groupe et bien d’autres faux motifs. Puis, elles nous font aussi rentrer parce qu’on avait mal répondu aux questions du vendredi, à notre arrivée. Mais nos camarades nous confirment que le Dekkan va nous sortir cette situation. Or, à plusieurs reprises, nous leur avons dit que s’ils ne se dépêchent pas, l’émigration va nous faire rentrer. Mais ils disaient toujours c’est un petit problème, qu’on n’a pas à s’inquiéter. Le lundi 07 novembre 2005, nous avons passé toute la journée à attendre qu’on vienne sortir les cinq personnes indiquées la veille, hélas. Ce n’est qu’à 22 h 30 min que les autorités arrivent pour nous faire comprendre que ceux de Suisse rentrent très tôt le mardi matin. Et entre temps, nos camarades de Kirovograd nous faisaient toujours comprendre que le Dekkan a chargé un de ses amis qui travaille à l’aéroport de s’occuper de l’affaire et de nous sortir de là. Et ils nous font aussi comprendre que l’ambassadeur du Cameroun à Moscou a envoyé son représentant à l’aéroport pour cette affaire, mais les autorités de l’aéroport lui ont fait comprendre qu’elles nous ont fait rentrer depuis au Cameroun. De plus en plus, cette situation nous embarrassait et, par conséquent, nous tombions malades, criant ainsi aux maux de tête et de ventre, sans oublier de nombreuses migraines.

Ambassadeur

Le mardi 08 novembre donc, très tôt le matin, aux environ de 6 h 30 min, un type du nom de Napoléon (un ami de Jetro : celui qui a fait voyagé les six gars qui sont passés par Bruxelles) venant de Kharkov, en Ukraine, est arrivé à l’aéroport nous faisant comprendre qu’il a la situation à main et qu’il lui faut 1 500 dollars pour nous faire sortir de là. En moins de 5 min, puisque cette salle nous démangeait déjà, nous avons regroupé 1 500 dollars et lui avons donné ça par la fenêtre. 10 min après qu’on ait envoyé de l’argent à Napoléon (notre soi disant sauveur), les autorités de l’aéroport sont entrées et ont demandé à Fotsing Mathurin de porter ses bagages et de les suivre. Ce dernier leur dit que notre ambassadeur a dit que tant qu’elles ne nous disent pas pourquoi elles veulent nous faire rentrer, on ne bouge pas. Mathurin s’exprimant en français et les autorités ne comprenant pas le français, Yah Elvis, l’anglophone qui était avec nous, leur a traduit cela en anglais. Ils ont donc enfermés Mathurin et Elvis dans une chambre pas loin de là avec des militaires. Tout ce que nous avons vu à leur sortie de cette chambre était du sang sur leur face.
C’est ainsi que nous autres avons décidé que comme nos deux camarades ont été battus à mort, ils vont nous embarquer quand nous ne serions que des cadavres. Car, nos deux camarades en embarquant dans cet état pourront trouver la mort en chemin. Nous nous sommes donc regroupés dans un coin de la salle à cet instant avons appelé les militaires présents à l’aéroport ce jour-là. Ils sont donc arrivés munis de leurs matraques et se sont déchaînés sur nous. Nous bastonnant ainsi de tous les côtés. Et quand un d’entre nous se laissait tomber, ces brutes le piétinaient avec des rangers jusqu’à ce que mort s’en suive. Pendant ce temps, nous avons juste décidé de résister sans toutefois riposter. Si, par mégarde, un d’entre nous en se débattant touchait un de ces militaires, il devait être un homme mort une fois dans les cellules spéciales. Puisque leur objectif était de nous maîtriser, puis de nous conduire chacun dans sa cellule spéciale. Après plusieurs heures de bastonnade, ces militaires se sont fatigués et ont appelé Kiev au secours. Ils ont parlé des commandos spéciaux encore appelés “ intervention rapide ” ou encore “ les hommes de la situation ”.
Entre temps, pendant qu’ils se ressourçaient, Mathurin était en train de mourir. Nous avons demandé un médecin de toute urgence pour le réanimer. Nous avons aussi profité de la présence du médecin pour soigner ceux qui saignaient et faire les premiers soins aux blessés. Moi particulièrement, je n’ai pas eu de blessure physique, mais seulement, j’ai tellement reçu des coups de matraque sur la tête. Un coup qui m’a presque évanoui sans toutefois compter les coups de rangers et de matraques que j’ai reçus au ventre et partout. Ce qui fait que durant les autres jours que j’ai passés dans les cellules spéciales, je marchais et mangeais à peine, bref j’avais mal partout et jusqu’aujourd’hui. J’en ressent les séquelles. Après donc une trentaine de minutes, les commandos sont arrivés accompagnés de gros chiens. Leur physique, leur férocité, leurs équipements sans toutefois oublier leur nervosité nous ont fait comprendre que si nous nous amusons encore, ils risquaient d’ouvrir le feu sur nous. En voulant leur expliquer calmement ce qui se passait, ils se sont déchaînés à leur tour sur nous, nous donnant ainsi de violents coups de poing. Et ce n’est qu’après nous avoir copieusement assommé, suite à des terribles cris et pleurs que ces derniers sont allés nous jeter dans les cellules spéciales. Les victimes les plus remarquables que j’ai eu à constater avant de perdre connaissance étaient, entre autres, Boris Masse à qui on avait poché l’œil droit, cassé sa mâchoire droite et ses poignets étaient tout rongés par des menottes. Il y avait aussi Aubin qui s’est aussi évanoui à un moment donné. La tête de Symphonrien a été percée par un coup de matraque.

Boeing

Une fois dans les cellules spéciales, les brutes venaient rendre la pièce à ceux dont, par mégarde, la main avait frolé la tenue pendant la bastonnade. C’est ainsi que Ashu Victor, Séverin et Patrick ont encore été copieusement battus. Dès cet instant, jusqu’à ce qu’on quitte l’Ukraine le jeudi 10, nous étions traités comme de vrais criminels. Déjà, nos cellules étaient gardées par des commandos accompagnés de chiens. Pour aller aux toilettes, par exemple, il fallait déjà faire plusieurs demandes ; et une fois la demande accordée, on nous menottait à un des commandos suivi par un chien jusqu’aux toilettes. Manger alors était un calvaire, puisque non seulement la nourriture était chère, mais il fallait encore beaucoup négocier pour le faire et le tout à nos propres frais. Entre temps, ils nous avaient pris les téléphones ; celui qui résistait un peu était bien battu et menacé même de mort. Ce qui fait que nous étions coupés du Napoléon qui nous avait pris 1500 dollars, de nos camarades de l’université et du monde extérieur… C’était l’enfer en un mot.
Jeudi matin donc, nous nous sommes fait embarquer menottés de nos cellules jusqu’à nos sièges dans l’avion. Une fois dans l’avion, ils sont allés nous caser dans un coin l’arrière du Boeing. Il faut noter ici que nous étions toujours les premiers à entrer dans l’avion et les derniers à descendre en Ukraine comme en Suisse. Les hôtesses de l’air, suite à nos demandes, nous ont fait comprendre que nous n’avons droit qu’à de l’eau et du jus et rien d’autre. Et elles argumentaient en nous disant qu’elles ne font que suivre les ordres.

Escroquerie

Une fois à Zurich, ce sont des policiers armés, avec des gilets pare-balle, qui nous attendaient et nous ont conduit vers des bus prévus spécialement pour nous. Et c’est dans ces bus pleins de ces policiers armés que nous avons attendu le prochain vol en partance pour Douala. Lorsque nous avons conté notre histoire à ces policiers en Suisse, ils nous ont fait comprendre que ce n’est pas le même rapport qu’ils ont sur nous. Que nous avons un dossier qui n’est pas très beau à voir mais qu’ils se retenaient de nous le dire. Une fois à Douala, se souciant de nos deux camarades Patrick et Jean de Dieu restés en Ukraine pour défaut de billets retour, nous avons interpellé l’émigration camerounaise ; qu’elle fasse tout pour les sortir de là, car ils étaient menacés de mort au cas où ils ne donnaient pas de billet retour.

Le côté financier pendant tout notre séjour n’est pas à négliger. Car, dans cet aéroport, nous avons été victimes d’une escroquerie de la part des gardiens ukrainiens. Dans la mesure où, pour prendre une douche, il fallait payer une somme de 5 ou 10 dollars. Pour un morceau de pain et un demi-litre de jus, il fallait au moins donner 20 dollars. Pour une carte Sim, il fallait donner 50 dollars. Pour une carte de recharge d’au trop une minute, on payait 30 dollars. Et malgré tout ceci pour l’achat d’un morceau de pain de 10 dollars, si par mégarde quelqu’un donnait 50 ou 100 dollars, ces gardiens ne revenaient jamais avec la monnaie. Il faut aussi noter que pour celui qui n’avait pas assez de moyens pour s’acheter de l’eau minérale, il était obligé de boire de l’eau des toilettes.

Ainsi donc, en une semaine à l’aéroport de Kiev-Borispol, j’ai pratiquement dépensé et perdu plus de 4000 dollars, sans compter les 3 700 000 F Cfa (trois millions de francs Cfa) que j’ai dépensé respectivement pour les frais d’invitation, de visa, de billets d’avion et autres. Il est aussi à noter que parmi ces gardiens en Ukraine, on a eu certains qui compatissaient par moments à notre situation. Mais, seulement, ils nous disaient chaque fois qu’ils ne peuvent rien faire pour nous aider à cause de leur rang et de leur grade. Il s’agit, entre autres de Yari et de François. Ces deux m’ont surnommé Mike Tyson et me proposaient chaque fois de faire le bras de fer avec eux. Ils ont surnommé Boris Hollyfield. Bref ces deux-là étaient très sympas avec nous.

Une fois au pays, étant mal en point, j’ai dû me pencher vers ma famille pour qu’elle me trouve un peu d’argent pour aller me faire consulter à l’hôpital. Mais cette dernière m’a fait comprendre qu’elle avait tout dépensé pour m’envoyer en Ukraine et que, maintenant, il n’y a même plus 10 francs à me donner. Il est vrai la robustesse de mon corps m’a permis de surmonter un peu cette souffrance et de jour en jour, je prie le ciel de ne pas avoir une infection interne.
Tout en espérant que justice sera faite vis-à-vis de cette affaire, et que ces actes criminels de la part de l’émigration ukrainienne ne resteront pas impunis, je reste ouvert à toutes les suggestions et questionnement sur cette affaire.


Source : La Nouvelle Expression












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