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A la découverte de quelques rois du Cameroun et d'Afrique
(04/12/2005)
Cette semaine, la rédaction vous propose de découvrir quelques photos de rois et de chefs traditionnels Camerounais et Africains....
Par Tamarin
Note : Les photos et les illustrations qui sont proposées ici ont été faites il y'a quelques années déjà et ne sont plus d'actualité. Certains de ces souverains sont aujourd'hui décédés. Par cet article, nous leur rendons d'une certaine manière un hommage, car ils ont contribué, et ils contribuent encore à perpétuer notre patrimoine historique et culturel. La liste n'a pas prétention à être exhaustive.


NGIE KAMGA JOSEPH (Fon de Bandjoun)


































Le Fon( roi ) est le frère des animaux courageux et puissants. La nuit, il a le pouvoir de se transformer en panthère. Il hante alors la forêt, parcourt la savane, s'abreuve au torrent. Quand le chasseur tue une panthère, les Fon du pays Bamileke ont peur. L'un d'eux ne va-t-il pas périr de la mort de son double?

Ancien préfet, chef de cabinet du ministre des Finances du Cameroun en 1964, Kamga Joseph est le treizième Fon (roi) de Bandjun. Le jour des funérailles de son prédécesseur, deux chefs Bamileke, ses "bourreaux", l'arrêtérent sur le marché de Bandjun, au milieu des princes et des nobles qui pleuraient le roi défunt.
Coiffé d'une cagoule de sisal, en signe d'humilité, il fut conduit chez un noble, le "Tafo Meru", et fit là son apprentissage de roi, pendant neuf semaines. Jadis cela durait neuf mois. Pendant sa retraite, le souverain est accompagné de la femme qu'il a éventuellement épousée avant son intronisation, la "nrounq" (amour), et de la "djvikam" (épouse du noble), première reine. De retour dans son palais "Tsa", il prend en charge les femmes du Fon défunt, qui deviennent ses épouses.

HALIDOU SALI ( Lamido de Bibemi)



































Halidou Sali, douzième Lamido de Bibemi, fut enturbanné en 1958.

Il est le descendant d'Aido Sambo, l'un des quarante-deux Lamido de l'Adamawa qui au XVIIIe siècle allèrent porter l'étendard du Jihad d'Ousman Dan Fodio aux confins occidentaux de son immense empire.

On aurait surnommé les ancêtres des habitants de Bibemi "Yillaga têtes-dures" à cause de leur tempérament impétueux qui leur faisait aimer la guerre. C'est d'ailleurs à cause d'une brouille avec leurs voisins du Macina qu'ils émigrèrent de l'ancien empire du Mali. Leur exode dura plusieurs siècles.

En 1770, ils chassèrent les Nyam-Nyam et s'installèrent à Bibemi.

HAPI IV (King de Bana)



































Un drame est à l'origine de la fondation du royaume de Bana.

Au milieu du XVIIe siécle, plusieurs groupes Bamileke se fixèrent dans des petits villages autour de l'actuel Bana. La légende dit que l'un des chefs de village, Mfenge, fut accusé de sorcellerie par les autres. Afin de se disculper, il trancha la tête de sa mère et fit examiner son cadavre par des spécialistes. Le principe de sorcellerie, qui se transmet par le "ventre maternel", ne fut pas prouvé. Mfenge demanda alors que l'on coupe la tête aux mères des autres familles. Ses quatre fils allèrent dans toutes les maisons pour envoyer mères et épouses au palais afin de les faire examiner. Les récalcitrantes furent décapitées sur place. Pris de panique, chefs et notables s'enfuirent et Mfenge devint roi de Bana.

EL HADJ SEIDOU NJIMOLUH NJOYA (Sultan de Fumban et Mfon des Bamoun)



































Octogénaire, le sultan Njoya est sur le trône depuis plus de cinquante ans.

A vingt-neuf ans, il hérite du célèbre trône Bamoun, fondé au XVIe siècle. Il est élu par le conseil des sages du royaume, parmi les cent soixante sept enfants de son père, le génial sultan Njoya.

Ce souverain "éclairé" avait mis douze ans pour inventer son propre alphabet, un système de quatre-vingts signes pour pouvoir écrire en langue Bamoun l'histoire de son royaume. A cette époque, la tradition orale dominait. Le sulta Njoya avait dit à ces sujets: "Je vous ferai un livre qui parle sans qu'on l'entende." Il ouvrit même des écoles pour enseigner son alphabet.

Njoya révolutionna son agriculture en introduisant des plantes européennes inconnues en Afrique, institua un état civil, installa un haut fourneau et fonda une religion, le Novat Kovot.

En 1913, alors que le Cameroun était encore une colonie allemande, Njoya se dota de sa propre imprimerie.




BOUBA ABDOULAYE (Sultan de Rey-Bouba)



































Le Baba (sultan) de Rey-Bouba règne sur cinquante cinq mille sujets et son territoire est aussi grand que la Belgique et le Luxembourg réunis (35 000Km2).

C'est à tort qu'on l'appelle Lamido, car il n'a jamais été vassal de Sokoto.

Ancien député de l'assemblée camerounaise, Bouba Abdoulaye a du tout quitter et renoncer à la vie moderne pour succéder à son père. En 1799, son arrière-grand-père, Bouba Ndjidda, venant du Mali avec ses guerriers Peul, décida de s'installer aux confins de l'Adamawa au bord de la rivière Mayo-Rey. Il y déposa un étendard blanc, un tambour d'argent, une épée et un panier contenant les secrets royaux, et construisit un palais avec un mur d'enceinte de huit cents mètres de long et sept mètres de haut.

Aujourd'hui, les murs de ce palais abritent un des souverains les plus traditionnels d'Afrique. Il y exerce un pouvoir invisible et permanent. Il n'a pas le droit d'en sortir plus de trois fois par an. Le Baba est au centre du monde et du royaume. Il sait tout et doit tout savoir. Des centaines d'agents l'informent en permanence des faits et gestes de tout le royaume.

JOSEPH LANGANFIN (Bénin)



































Représentant de la dynastie d'Abomey, Joseph Langanfin est le président du CAFRA, le conseil d'administration des douze familles royales d'Abomey. A ce titre, il est considéré comme le représentant officiel des rois d'Abomey. C'est lui qui a présidé les cérémonies du centenaire de la mort du roi Glele dont il est le petit fils.

En 1889, à l'issue des funérailles du roi Glele, son fils Kondo fut intronisé sous le nom de Gbehanzin, contraction voulant dire " Le monde tient l'oeuf que la terre désire", et prit le requin comme emblème royal. Le roi-requin voulait repousser les Blancs venus de la mer. Depuis le traité de Berlin qui, en 1884, avait partagé l'Afrique, le royaume d'Abomey excitait la convoitise des Français qui voulaient stopper la progression anglaise dans le golfe de Guinée. Les tentatives de la France auprès de Gbehanzin échouèrent.

"Le roi ne donne son pays à personne, la terre des ancêtres est sacrée", leur dit-il.

ONI de IFE (Nigéria)



































En 1980, Sijuwade devenait le cinquantième Oni( roi ) d'Ife, une des plus anciennes dynasties d'Afrique.

Jadis, lors de son couronnement, un Oni devait embrasser l'épée de justice et pénétrer dans son palais sur une nappe raidie du sang séché des hommes et des femmes sacrifiés. Aujourd'hui, l'Oni est un riche homme d'affaires qui possède plusieurs résidences au Nigeria et en Angleterre.

D'après la légende, Oduduwa, le premier roi d'Ife, aurait été expulsé de la Mecque par le parti musulman. Pour le venger, Oranyan, son petit-fils, aurait entrepris une expédition punitive qui se serait terminée par une querelle avec ces frères. Vexé, Oranyan aurait refusé de retourner à Ife. Il se serait installé à Oyo en laissant ses trésors et ses fétiches à Adimu, son fidèle serviteur. Adimu était fils d'une esclave, sauvée un jour de sacrifice parce qu'elle était enceinte.

Avec le temps, Adimu serait devenu roi d'Ife, sous le nom d'Oni, contraction de la phrase "Omo Olowoni", c'est-à-dire "l'enfant de la victime du sacrifice".




OSEADEEYO ADDO DANKWA III (Ghana)



































Diplômé de l'université de Londres et conseiller économique à Accra, la capitale du Ghana, le roi d'Akropong est depuis seize ans le chef du "siège sacré" des Akuapem-Asona, un des sept principaux clans Akan.

A sa droite, son "linguiste" porte l'emblème royal, un éléphant, qui rappelle que cette royauté fut fondée par la force.

En 1733, Akwamu lança son armée contre la cité-Etat d'Akropong, qui avait été épargnée par les conquêtes Ashanti. Pour se défendre, la cité fit appelle à des soldats qui aimaient la guerre, les Akim. Ennemis héréditaires des Ashanti, ils délivrèrent Akropong. En récompense, le chef des Akim fut intronisé roi d'Akropong.

Au pied du roi se tient un enfant, son "Okra", c'est-à-dire son âme. Protégé par des gris-gris, il joue le rôle de bouclier humain qui doit défendre le roi contre les mauvais sorts, les maladies et la mort. Le roi est la nation. Il ne doit jamais être blessé ou malade, car toute la nation s'affaiblirait. L'Okra détourne sur lui-même toutes les forces du mal. Il doit donc mourir avec son maître.

Pendant les batailles, l'Okra était chargé de faire sonner les clochettes suspendues à son cou pour signaler la présence du roi et stimuler la vaillance des combatants.

Si le roi avait peur d'attirer l'attention des ennemis et étouffait le son des clochettes, ses soldats l'interprétaient comme une désertion et ils abandonnaient la bataille.

NYIMI KOK MABIINTSH III (R.D Congo)


































Le Nyimi Mabiintsh III a cinquante ans. Il est monté sur le trône il y a vingt ans.

Descendant du dieu créateur, on attribue au roi des pouvoirs surnaturels et son rang lui impose de nombreuses contraintes: il n'a pas le droit de s'asseoir sur le sol et de traverser des champs cultivés. A part son cuisinier, personne ne l'a vu manger. D'ailleurs, il ne voyage jamais sans lui, ni sans sa vaisselle personnelle et tout ses ustensiles de cuisine.

Il m'a fallu trois semaines pour photographier le Nyimi (roi) des Kuba dans son costume d'apparat, le Bwaantshy. En Kuba, cela signifie "manger le python". Le costume, tout en tissus cousu de perles et de cauris (petits coquillages qui servaient de monnaie en Afrique), pèse 84 kilos. Il faut plus de deux heures pour en habiller le roi et deux jours de préparation spirituelle pour qu'il soit suffisamment purifié avant de le revêtir.

Le poids et la chaleur du Bwaantshy sont tels qu'il est impossible de le porter plus d'une heure. Le précédent roi ne l'avait revêtu que trois fois dans sa vie.

GOODWILL ZWELETHINI - Roi des Zulus (Afrique du Sud)



































Le roi Goodwill Zwelethini est le descendant du fameux Shaka, fondateur du royaume Zoulou.

Au debut du XIXe siècle, Shaka était le chef d'un petit clan Zoulou insignifiant parmi les autres peuples Bantu. Pensant que la survie des Zoulou devait obligatoirement passer par l'asservissement des autres clans, Shaka mit la région du Natal à feu et à sang. Entre 1815 et 1828, il anéantit toutes les tribus qui s'opposaient à lui. Cette période troublée connue sous le nom de Mfecane (terreur), fut accompagnée de famine et d'exode d'une grande partie des populations Bantu. La cruauté de Shaka devint légendaire.

Fou de douleur à la mort de sa mère, il fit mettre à mort un membre de chaque famille zoulou pour être sûr que tout le royaume porterait le deuil.

Mais Shaka était surtout un remarquable chef de guerre. On a souvent comparé son génie militaire à celui de Napoléon.

En septembre 1828, il fut assassiné par ses demi-frères, mais le Mfecane qu'il avait déclenché ne s'arrêta que vers 1835. Cette gigantesque fuite des populations bantu modifia l'histoire de l'Afrique du Sud.

ABUBAKAR SIDIQ - sultan de Sokoto (Nigéria)




































Cette photo a été prise quinze jours avant la mort du sultan de Sokoto.

Il avait régné plus de cinquante ans. Au moment de "l'enturbannement" de son successeur, choisi par un conseil de "faiseurs de rois", un conflit éclata. Deux familles royales contestaient le choix. Conséquence: cent morts.

D'après le "News Watch", grand hebdomadaire du Nigeria, la puissance du Sultan de Sokoto est telle que la plupart des nigerians interrogés préféreraient devenir sultan de Sokoto que président du Nigeria.

Abubakar Sidiq n'était pas aussi riche que d'autres souverains du Nigeria. Il gagnait près d'un million de nairas par an (1 million de francs), mais devait entretenir sa suite, quatre-vingt-six personnes, et nourrir ces trois-cent-cinquante petits-enfants.

Il était le successeur du "Shehu" Ousman Dan Fodio, fondateur de l'empire Peul de Sokoto, légendaire dans toute l'Afrique de l'Ouest. Pieux musulman, Ousman Dan Fodio prêcha de ville en ville le retour de l'islam pur dans tous les royaumes Haoussa du nord du Nigeria.

AGBOLI-AGBO DEDJLANI - roi d'Abomey (Bénin)

































Dedjlani a attendu six ans sa retraite de policier pour procéder aux cérémonies secrètes d'intronisation.

Officiellement, il n'y a plus de roi au Bénin. Mais le 30 septembre 1989, il a mis les chaussures royales et à cinquante-quatre ans, il est devenu roi d'Abomey.

Monogame, il a dû épouser deux autres femmes pour s'occuper de l'intendance de son palais. Lorsqu'il sort, la tradition exige qu'il soit abrité sous l'ombrelle qui porte son emblème et qu'une de ses femmes tienne près de lui le crachoir royal.

Le roi doit également porter en permanence sa "récade" (sceptre). Il la tient à la main ou accrochée à son épaule. Plus qu'un symbole, elle est le roi.

Jadis, on lui devait le même respect. Là où était la "récade", était le roi. Elle authentifiait ses ordres. Quand un étranger sollicitait une audience au roi, il devait attendre dans le port de Ouidah "que la route soit ouverte " par la récade, qui servait de laissez-passer.

Le "cache poussière" en argent hérité du roi Glele, date du XIXe siècle. Il protégeait les narines du roi de la poussière soulevée lors des grandes processions royales d'Abomey.




Source : Tamarin




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