Les soldats au Cameroun sont en train de perdre la bataille pour sauver les éléphants de maraudeurs à cheval qui proviennent du Soudan, a annoncé Jeudi le WWF. « Les renforts sont arrivés trop tard pour sauver la plupart des éléphants, et étaient trop peu pour inquiéter les braconniers », a décalré Natacha Kofoworola Quist, directrice de WWF Afrique Centrale.
« Le WWF est perturbé par les rapports qui montrent que le braconnage continue impuni à Bouba Ndjida et que la vie d’un soldat ait été perdue », a-t-elle ajouté. D’après David Hoyle, le conservateur camerounais, le gouvernement camerounais a envoyé 150 hommes en début de mois après la pression du WWF et de l’Union Européenne. Pourtant, au moins 20 éléphants ont été abattus pendant la première semaine de déploiement des militaires.
« Nous savons qu’il y a eu des confrontations entre les militaires et les braconniers, mais nous n’avons pas les chiffres sur combien ont été arrêtés ou tués », a-t-il ajouté, précisant que les soldats ont confisqué 49 défenses, soit au moins 25 éléphants morts.
Cette année a vu une montée sans précédent du braconnage des éléphants pour leurs défenses qui sont vendues principalement en Chine et en Thaïlande pour en faire des ornements en ivoire. Les activistes pour la faune accusent la Chine d’avoir une mainmise grandissante en Afrique et d’être à l’origine de la montée du braconnage.
La demande croissante d’ivoire en Chine est « le facteur principal derrière le commerce illégal d’ivoire aujourd’hui », a déclaré Tom Milliken, un expert en éléphants et rhinocéros pour le compte du groupe de suivi du commerce du WWF, TRAFFIC. La Chine a un trafic légal d’ivoire supposé être hautement contrôlé, mais des tonnes d’ivoire illégale y ont été emmenées ces dernières années, a déclaré Milliken pendant une conférence avec des officiers du WWF.
Les intermédiaires chinois, parmi les principaux immigrants récents en Afrique se sont accaparés du marché, offrant des sommes sans concurrence qui ont mis des milliers de sculpteurs au chômage. Les ventes d’ivoire sont interdites dans la plupart des pays depuis les années 80, grâce à un traité international visant à aider à la conservation des éléphants.
D’après Kofoworola Quist, le WWF a mis le Cameroun en garde pendant des années sur le fait que ses rangers n’étaient pas ni correctement entraînés ni équipés pour faire face à l’étendue, l’intensité et l’organisation des braconnages.
Des braconniers lourdement armés, provenant sans doute du Soudan ou du Tchad, se déplaçant à cheval avec des hordes de bétail ou de chameaux, traversant parfois la République Centrafricaine.
« Ils se sont déplacés de 1000 kilomètres à cheval pour rejoindre le Nord du Cameroun parce qu’ils avaient déjà exterminé les éléphants du Tchad et de République Centrafricaine », a déclaré Richard Carroll, vice-président de WWF aux Etats-Unis.
Pour Quist, le WWF a besoin d’une « assurance concrète » du président camerounais Paul Biya « qu’il fera le nécessaire pour protéger les éléphants restants à Bouba Ndjida, et qu’il remettra les tueurs à la justice ».
Le WWF a demandé que le Cameroun contacte urgemment les gouvernements tchadien et soudanais pour une réponse coordonnée face au braconnage. « Le WWF a offert son assistance et attend une action concrète du Cameroun et de ses voisins », a déclaré Quist.
Les éléphants du Nord du Cameroun représente 80% de la population d’éléphants de la savane d’Afrique Centrale.
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