BENOÎT-ALEXANDRE FOÉ avait 21 ans. Il étudiait en deuxième année à la faculté des sciences. Il est mort hier matin, tué de plusieurs coups de couteau lors d'une rixe dans un hall d'immeuble du quartier des Hauts-de-Murigny à Reims.
Les motifs de l'altercation qui l'ont opposé à un autre étudiant d'origine africaine restaient à préciser en fin de journée mais d'après la teneur des premières auditions du meurtrier présumé, arrêté sur place, « l'enquête s'oriente vers la piste de la rivalité amoureuse » a indiqué Madeleine Simoncello, procureur de la République de Reims.
Le drame s'est produit place Maurice-Utrillo, au n°10, dans un immeuble de neuf étages sans problème particulier. De nombreux étudiants y sont logés par le Crous.
C'est le cas du meurtrier présumé, un Guinéen de 22 ans. Benoît-Alexandre Foé est venu le voir vers 9 heures. Le jeune homme domicilié au deuxième étage serait descendu le rejoindre dans le hall. Le ton est monté. Aucun témoin n'a assisté aux coups de couteau. Seul un locataire est passé dans le hall quelques minutes avant l'instant fatidique, alors que l'altercation venait d'éclater.
« J'avais un colis à aller chercher à la poste » raconte Joël Friquet. « Quand je suis parti, il y avait deux Noirs qui s'engueulaient dans le hall. Il y en a un qui était contre le mur, l'autre lui faisait face. Ils ne se battaient pas. Ils ne se tenaient pas l'un à l'autre. Ils parlaient en français mais je n'ai pas saisi ce qu'ils disaient. J'ai seulement entendu celui qui était contre le mur dire « Ça ne sert à rien de se disputer ». Je n'ai vu aucune arme. J'ai songé à leur demander d'aller se disputer dehors mais j'ai laissé tomber. Je suis sorti. Quand je suis revenu une heure plus tard, je ne pouvais plus rentrer chez moi. Il y avait des policiers dans le hall. Ils interdisaient aux gens d'entrer et de sortir. »
Le meurtrier se constitue prisonnier
Benoît-Alexandre Foé avait reçu trois coups de couteau dans l'abdomen, peut-être plus. Retrouvé allongé dans le hall, il était encore vivant à l'arrivée des secours. Une équipe du Samu l'a évacué vers l'hôpital tout proche où il est malheureusement décédé de ses blessures en fin de matinée.
L'agresseur n'a pas cherché à fuir. Dès qu'il a vu l'étudiant s'effondrer, il a laissé tomber le couteau et s'est mis à courir dans les étages en hurlant qu'il fallait appeler la police. Un ami résidant sur place l'a rejoint. L'épouse de M.Friquet a assisté à l'arrestation.
« J'étais à la fenêtre. J'ai vu deux jeunes sortir. Ils sont allés sur le banc en face. Ils se rouspétaient. Ils sont revenus dans le hall. Ils sont ressortis. Il y en a un qui pleurnichait, l'autre se tenait la tête entre les mains. La police est arrivée. Elle a menotté celui qui pleurait. Je l'ai entendu dire : « C'est moi qui vous ai appelé. Le couteau n'est pas à moi. C'est lui qui voulait me tuer. »
En l'absence de témoin, ces paroles sont évidemment à prendre avec précaution.
Seule l'enquête en cours devrait permettre d'établir l'enchaînement précis des faits qui ont abouti à la mort d'un jeune homme de 21 ans. De retour de Paris la veille où il avait décroché un emploi pour l'été, Benoît-Alexandre Foé devait passer des examens hier après-midi à la fac de Reims.
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