Il est un peu plus de 12 heures ce lundi 23 juin 2008. Situé au marché Mokolo, derrière la caserne des sapeurs pompiers, ce qui fut le “ marché du charbon ” dans la ville de Yaoundé a été ravagé. Sur le site, un bulldozer forme -sous le regard de curieux qu’il manque de peu d’écraser – des mottes de terre noirâtre. Des gamins dont certains paraissent avoir moins de huit ans se mêlent aux adultes pour fouiller dans les décombres. Ils en tirent des morceaux de ferrailles rouillées de toutes dimensions. Certains en ont déjà rempli des sacs que leurs compères s’attèlent à transporter sur le bord de la route. Des cris stridents d’enfants saluent de nouvelle découverte. Surtout lorsque celle-ci semble importante.
Selon certaines indiscrétions, les commerçants ont été sommés de déguerpir avant le début des casses. Mais sur les lieux, les langues refusent de se délier. Difficile par conséquent de savoir s’ils ont été recasés et où exactement. “ Je n’ai pas le temps pour ça maintenant ”, lance un commerçant aux vêtements et mains tâchées de poudre noire. “ Vous savez madame, c’est une information que je ne peux pas donner comme ça ”, renchérit un autre plus jeune. Il a été appelé à la rescousse par un autre vendeur dont il semble être le patron. Dans sa parution d’hier, Le Jour affirme citant un riverain, que le traçage d’une route reliant cette zone au palais des sports de Warda est à l’origine du déguerpissement. Selon le même journal, le directeur des services techniques au service de l’urbanisme de la Communauté urbaine de Yaoundé rapporte que les commerçants déguerpis pourraient être recasés au quartier Tsinga, près du Commissariat du 8e arrondissement.
“ Le marché du charbon existe depuis de nombreuses années. Je pourrais parler d’une quarantaine ”, affirme un natif des lieux. Situé dans les bas-fonds du camp Sic de Messa, ce riverain se souvient que “ cela a commencé vers les années 70 par un dépôt où, les camions d’oignons déchargeaient leurs cargaisons avant leur transport dans les magasins situés dans le marché. Ensuite, le marché d’oignons a vu le jour sur ce site ”. Comment en est-on arrivé au marché du charbon qui a finalement donné un nom au site ? “ Je ne sais pas ”, répond-t-il avant d’ajouter : “ Je crois que cela s’est fait peu à peu ”. Il croit également savoir que la Cuy percevait des taxes sur ce site.
Source: Le Messager
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