Après sa journée d’entrevue avec le Medef, Paul Biya avait planifié une rencontre avec la diaspora camerounaise au pavillon Dauphine, dans l’Ouest de Paris. Une rencontre qui avait pour but de rapprocher le président des Camerounais d’Europe dans le cadre de son opération séduction communément appelée « visite de travail » dont le but était sans doute d’encourager les investisseurs, étrangers ou camerounais à injecter des fonds au Cameroun.
Au final, pour une raison non communiquée, le président ne s’est pas présenté, étant remplacé plusieurs heures après l’heure théorique par le ministre des relations extérieures, Pierre Moukoko Bonjo qui a commencé par excuser le chef de l’Etat avec une formule standard : « Pour des raisons d’impératifs majeurs, le président de la République n’a pu venir à votre rencontre ce soir », avant de commencer par échanger avec l’assemblée sur les attentes des Camerounais.
Du côté des personnes présentes, on n’aura que très modérément apprécié un coup qui était finalement peut-être prévisible. En effet, en 30 années de règne, le président camerounais a limité ses échanges avec le peuple de la diaspora à ses allocations annuelles des 11 Février et 31 Décembre, ne se retrouvant jamais sur un plateau de télévision, à des conventions ou encore au contact des ouvriers d’une usine, choses qui se font par ailleurs.
Malgré tout, on aura discuté des doléances des Camerounais de l’étranger, notamment de la double nationalité, sujet au menu du jour depuis quelques années. Le principal concerné n’étant pas présent, on se sera contenté de lire son discours, un de plus avec des compliments déjà entendus sur la diaspora en progrès devant s’investir plus au Cameroun et devant hériter du Cameroun de demain.
En marge de la visite du président, on a pointé du doigt dans les médias camerounais le peu d’intérêt qu’avait suscité la visite de Paul Biya en France : accueilli par l’ambassadeur français au Cameroun Bruno Gain, quasiment ignoré par les médias nationaux, Paul Biya n’aura pas reçu l’accueil digne d’un chef d’Etat – africain.
Une polémique sans objet selon le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary qui estime que « les objectifs assignés à cette visite ont été atteints » et que la polémique « atteste de l’ignorance ou de la mauvaise foi des jorunalistes qui ont traité de la question et qui ignorent les us et coutumes diplomatiques », précisant que le type de l’accueil correspondait au motif de la visite de Paul Biya qui se voulait avant tout une visite de travail.
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