Les employés craignent pour leur sort dans la nouvelle compagnie Camair Co
Hier, lundi 28 juillet, s’est tenue une réunion des responsables des syndicats et des délégués du personnel de l’ex-Camair. Les participants ont examiné la situation dans laquelle ils se trouvent. Plus que leur sort fort préoccupant, ils ont exploré les différentes possibilités de faire entendre leurs cris de détresse. Finalement, l’aile modérée qui préconise « la patience afin de préserver la paix sociale » a eu raison de la fougue désespérée des partisans d’une manifestation publique visant à attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur situation…
C’est que, les ex-employés de la défunte Camair sont très inquiets. Jetés dans la rue depuis la fin du mois de mai 2008, certains font aujourd’hui face à une précarité extrême à laquelle d’aucuns n’ont pu survivre. Ce témoignage pathétique est de Mme Makèmbè Lydie, ex-hôtesse de l’air et présidente du Syndicat national du personnel navigant du Cameroun (Snpnc). L’inquiétude des ces ex-employés est d’autant plus grande que c’est bientôt la rentrée des classes. Il faut la préparer. Conformément aux promesses du liquidateur, certes le salaire du mois d’avril 2008 a été payé en juin dernier, mais celui de mai est toujours attendu.
Craintes
Selon des sources crédibles très proches de ce dossier, lors d’une rencontre le 22 juillet 2008, le liquidateur avait assuré les 800 personnels que le solde de tous leurs comptes est validé et que des instructions auraient même déjà été données pour qu’ils soient réglés. Avant cette assurance dont les concernés attendent toujours les retombées concrètes, les représentants des employés ont écumé les bureaux des décideurs à Yaoundé pour plaider leur cause : Primature, ministères des Finances, des Transports, du Travail et de la sécurité sociale et même Secrétariat général de la présidence de la République.
Ce qui ne dissipe pas pour autant les craintes des employés concernant la base sur laquelle les calculs ont été faits. Dans les rangs, on avoue avoir peur des surprises désagréables.
Ces craintes sont d’autant plus fondées que les ex-employés de la Camair sortent d’une expérience malheureuse dans ce sens. « Pendant que la Camair était à l’agonie, on nous nourrissait d’espoir et personne n’a vu venir la catastrophe. Certains candidats au départ volontaire se sont ainsi laissés convaincre par l’administrateur directeur général qui leur miroitait leur compétence en leur disant que la compagnie ne pouvait pas s’en séparer », se souvient un employé. Les plus chanceux ont été mutés aux Adc (Aéroports du Cameroun). Les autres sont dans le désespoir.
Pour ceux-là, Camair Co. représente la seule bouée de sauvetage. Mais là encore, rien n’est gagné d’avance. « Contrairement au protocole d’accord conclu avec les autorités compétentes, le personnel n’est pas associé à ce processus », se plaignent les ex-employés. Encore que « Camair Co. n’existe pas. Elle est en création et son capital social n’est pas encore libéré », relativise un observateur averti. Actionnaire majoritaire, le Cameroun compte sur le droit du trafic aérien pour constituer ce capital ». Autant dire que le meilleur n’est pas pour tout de suite.
Source: Le Messager
|
