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Le boulevard de l'OUA à Yaoundé
Pour venir chez moi tu descends au carrefour de la boulangerie puis tu empruntes la piste en face du bac à ordures. Après environ 100m tu verras une vendeuse de beignet : je suis en face. Voilà à peu près comment les camerounais s’orientent. Les noms des rues et avenues du Cameroun doivent dorénavant être uniformisés : c’est le rôle confié au comité chargé de l’adressage.
A Yaoundé, une vaste opération d’adressage des routes avait déjà été organisée en 1994. « A cette occasion les plaques des rues avaient été posées sur presque toutes les rues , même les rues qui ne sont pas encore baptisées avaient reçu un numéro d’adressage. Les numéros de porte avaient été inscrit à chaque entrée » précise M. Armand Philippe Ndzana du service technique de la Communauté Urbaine de Yaoundé. Au moment de cet adressage, les noms attribués aux rues par la Communauté Urbaine de Yaoundé avaient des portées historiques et culturelles. On peut par exemple citer l’avenue Kennedy au centre ville, le boulevard sa sainteté Jean Paul II allant du carrefour Tsinga préfecture au rond point Bastos, l’avenue Marc Vivien Foé plus connue comme nouvelle route Omnisport, la place Charles Atangana vers le palais de justice de Yaoundé.
Malheureusement, les populations n’utilisent pas toujours ces appellations officielles mais préfèrent des noms en rapport avec leur vécu quotidien. Il ne faut donc pas être surpris d’entendre des noms tels que « carrefour caca », « macabo bar », « carrefour de la joie », « carrefour beignet » ou encore « carrefour j’ai raté ma vie ». D’autres noms sont devenus si usuels qu’on s’y perd. C’est le cas de « carrefour des carreaux » qui est en réalité « boulevard de l’OUA », « poste centrale » qui est la « place Ahmadou Ahidjo ». Le carrefour CNPS lui, est la « place de l’indépendance » tandis que le « carrefour préfecture » a pour nom Djoungolo.
Depuis 1994, certaines habitations ont été détruites et on se retrouve avec des numéros manquant dans des rues. De plus, les maisons nouvellement construites n’ont pas d’adresse. Dès l’application du décret du premier ministre les rues, avenues et habitations de toutes les villes du Cameroun doivent être identifiées par un nom et un numéro uniques. Il ne s’agira pas seulement de différencier les habitations les unes des autres mais surtout de connaître les propriétaires et les occupants des maisons. Une fois toutes les adresses attribuées, qui se chargera de la mise à jour des adresses des déménageurs chroniques ?
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