Face à des journalistes, se sont ainsi retrouvés, Jean-Pierre Biyiti bi Essam, ministre de la Communication, Gounoko Haounaye, ministre des Transports et Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce. Il se dégage de la rencontre que tout est parti d’un mot d’ordre de grève lancé par le Syndicat national des transporteurs urbains et interurbains qui a dégénéré en une manifestation de rues, animée par des bandes de jeunes qui cassaient, brûlaient et pillaient . Avec au bilan, trois morts et de dégâts matériels importants. Des mesures sont toutefois prises, ont rassuré les membres du gouvernement pour que la sécurité revienne à Douala. Point par point voici un résumé des propos des trois intervenants.
Sur la situation hier soir à Douala
Dans la brèche ouverte par le mot d’ordre de grève lancé par le Syndicat national des transporteurs urbains et interurbains, des bandes de jeunes ont investi les rues à Douala, dans les quartiers de Douala V, Douala IV, Douala III et une partie de Douala Ier, perpétrant des actes de violence que de l’avis de Jean-Pierre Biyiti bi Essam, rien ne saurait justifier. Ils ont ainsi saccagé des édifices publics dont la mairie et la sous-préfecture de Douala V, incendié des stations services, pillé un certain nombre de magasins. Ces violences se sont soldées par la mort de trois personnes.
Sur la grève des transporteurs
Ayant reçu un préavis de grève du Syndicat national des Transporteurs urbains et interurbains, le gouvernement a ouvert des négociations avec leurs responsables sur les six points sur lesquels portaient leurs revendications dont : abus des communautés urbaines, la hausse des prix du carburant, les problèmes d’assurances, la mise en œuvre du nouveau code de procédure pénale, les problèmes de sécurité routière dont la formation des chauffeurs de taxi. Sur quatre des ces revendications, le ministre Luc Magloire Mbarga Atangana affirme que les deux parties ont trouvé des points d’entente. D’autant plus que le Premier ministre, chef du gouvernement a instruit les ministre concernés de trouver des solutions pérennes à ces revendications. Restait en suspens, deux questions dont le prix du carburant sur lequel il y a eu, avoue le ministre du Commerce, un déficit de communication. Après explication, les représentants du syndicat ont été édifiés sur les efforts que faisait le gouvernement, la précédente hausse remontant à avril 2007. Au moment où le baril de pétrole coté aujourd’hui sur le marché international à 101 dollars le baril, revenait à 68 dollars le baril.
Les prix auront ainsi été bloqués pendant huit mois. Une hausse de 16 F a été opérée, le 8 février dernier, sur le super, 15 F sur le gasoil et le pétrole lampant. Vendu à 600 F à la pompe, le litre de super explique le ministre du Commerce, revient en fait à 700 F, le gap de 100 F étant supporté par l’Etat. Soit une subvention de 50 milliards pour 2007. Quand bien même, précise-t-il, les revendications des transporteurs qui portent sur trois taxes totalisant moins de 15 F étaient satisfaites, le prix réel à la pompe serait de 685 F. De même poursuit Luc Magloire Mbarga Atangana,, la bouteille de 12,5 Kg de gaz vendue à 6 000 F revient-elle à 10 346 F. Le ministre a multiplié de tels exemples sur les produits de première nécessité dont le maquereau doré. S’agissant des communautés urbaines, Douala n’était nullement concernée et le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé a, pour sa part, diffusé un communiqué dimanche soir, annonçant la suspension de l’arrêté indexé.
Sur le diagnostic des débordements à Douala
Ancien gouverneur de la province du Littoral, aujourd’hui ministre des Transports, Gounoko Haounaye se déclare surpris par l’ampleur des dérapages, se souvenant qu’il a eu à participer à des négociations avec le Syndicat des transporteurs routiers en septembre 2007. Son sentiment est que la pression du renchérissement de la vie qui s’exerce beaucoup plus sur les chauffeurs que sur leurs patrons, ainsi que d’autres facteurs, pourraient contribuer à expliquer ce qui se passe aujourd’hui.
Sur ce que le gouvernement entend faire
Concluant l’absence d’un lien organique entre les revendications des transporteurs et les actes de vandalisme, le Mincom exprime la compassion du gouvernement aux personnes qui en ont été victimes. Il annonce que le calme est en train de revenir et demande aux populations de collaborer avec les forces de l’ordre, citant en exemple, les commerçants d’un marché de Douala qui ont fait battre en retraite des vandales. Des mesures sont prises pour que force reste à la loi assure-t-il.
Sur l’identité des commanditaires
Les vandales selon le Mincom ont le plus sévi là où le Sdf est fortement implanté.
Sur la contagion éventuelle
Le Mincom situe le point de fixation à Douala, même si la grève a été suivie, sans casse, dans d’autres villes comme Yaoundé ou Nkongsamba où confie-t-il, il y aurait eu des mouvements d’humeur.
Sur la fermeture de Equinoxe Tv
Le ministre rappelle que cet organe d’information ne remplit aucune des conditions permettant d’exercer : l’obtention d’une licence et le paiement d’une quittance. Sur ce dernier point, il réitère que le promoteur a sollicité, l’année dernière, un moratoire de cinq ans avec différé d’un an qui lui a été refusé.
Sur les hausses des prix
Le Mincommerce évoque les nouvelles tendances de l’économie mondiale, avec l’affectation de céréales à la production de biocarburants, l’Inde et la Chine qui décident de ne plus exporter leur riz, l’Argentine, ancienne source d’approvisionnement du Cameroun qui en fait autant de son lait. Aux Camerounais de s’adapter à la nouvelle donne, pourquoi pas, en conquérant de nouvelles parts de marché, estime-t-il.
Source: Cameroun Tribune
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