Hier, mardi, une partie du personnel est réunie dans la cour de la radio. Propriétaire, chef de chaîne, responsables des programmes, de l’animation et de la technique dissertent à voix basse. C’est l’évolution de la situation qui prévaut. Approché, Mbida Ndzana Grégoire, président directeur général (Pdg) de Magic Fm, ne cache pas sa méfiance vis à vis des médias. “ Je ne donne pas d’interview ” lâche-t-il.
Quelques instants plus tôt, ses collaborateurs et lui prenaient part à une rencontre avec le service de presse de l’Ambassade des Etats-Unis. Occasion de rendre publique la déclaration signée du directeur adjoint du Bureau de diplomatie publique au Bureau des affaires africaines. On y apprend que les Etats-Unis suivent “ de près la situation actuelle ”. Surtout que le silence de “ la chaîne qui déchaîne ” entraîne celui de la Voix de l’Amérique (Voa) à Yaoundé par le fait que la première prend la seconde en relais à certaines heures. Par conséquent, “ le gouvernement des Etats-Unis prend très au sérieux la liberté d’expression (…) et s’opposerait à toute action pour restreindre ” cette liberté.
En attendant les médiations de cette chancellerie porte ses fruits, les responsables de Magic Fm restent dans l’incertitude. A propos du personnel, “ je leur ai demandé de rester calme et d’attendre ; on espère qu’il y aura une suite favorable ”, confie le chef de chaîne, Jules Elobo. Sept jours déjà que ça dure. “ C’est une situation qui n’est pas satisfaisante pour ceux qui avaient souscrit pour les contrats de publicité ”, regrette le responsable du service commercial, Oscar Owono qui se réserve de faire des évaluations hâtives.
C’est la gendarmerie qui a effectué le “ raid ” s’étant soldé par la saisie du matériel de Magic Fm le 28 février dernier. Le personnel présent ce jour là, affirme que l’opération a été menée par le colonel Tchinda, commandant du groupement d’escadrons du Mfoundi. Il était accompagné d’une centaine de gendarmes. Ils ont emporté le matériel de la radio sans présenter une quelconque note officielle. Qui a donc donné l’ordre de fermer Magic Fm ? Les responsables de la radio étaient au ministère de la Communication (Mincom) le 3 mars 2008. A défaut du Mincom, Biyiti bi Essam Jean-Pierre, ils y ont été reçu par le directeur de la communication privée, Mvotto Obounou.
Au sortir de cette entrevue, “ on peut affirmer que la décision n’est pas partie du Mincom ”, relève Jules Elobo. Encore moins de l’administration territoriale. Le préfet du Mfoundi, Joseph Beti Assomo, leur a dit n’avoir reçu aucun document ou rapport émanant de la gendarmerie. Depuis lors, les tractations engagées par la hiérarchie de Magic Fm n’ont rien donné. Le secrétaire d’Etat à la défense chargé de la gendarmerie aurait promis à ces derniers de s’en référer à son supérieur, le ministre de la Défense. “ Il nous a dit qu’au moment venu, ils vont nous contacter ”, indique le chef de chaîne.
Source: Le Messager
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