Brice Nitcheu du CODE
Les populations de Limbe et du Cameroun sont encore sous le
coup de la terreur. Cette ville a été, au petit matin de dimanche dernier
le théâtre d’un braquage spectaculaire. L’information qui a été diffusée en
primeur sur Camer.be votre site Internet d’information de proximité continue de
faire des gorges chaudes. Les réactions diverses ne cessent d’affluer au niveau
de notre rédaction. Comme de tradition, votre média en ligne, toujours à votre
écoute a ouvert ses pages à plusieurs lecteurs. Voici la contribution du
Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques des Camerounais de la
Diaspora (Code). Lecture.
Le CODE déplore que les assaillants se soient pris aux populations et aux
biens, au lieu des institutions corrompues incarnées par Paul Biya
Dans la nuit du 28 au 29 septembre 2008, un groupuscule d’hommes armés
de fusils d’assaut et de grenades a assiégé la ville de Limbe, prenant en otage
sa population et s’attaquant aux institutions financières. L’assaut de ces
hommes armés a duré plus de 2 heures, et a coûté la vie à au moins trois
personnes. De fortes sommes d’argent ont été emportées, et les assaillants sont
repartis comme ils sont venus, selon un scénario devenu coutumier dans cette
région du pays
La ville de Limbe, faut-il le rappeler, abrite d’importants sites stratégiques,
comme la Sonara et la CDC, et se trouve sur l’axe crucial de la Péninsule de
Bakassi, elle-même l’objet de curieux assauts jamais élucidés. Avec un port en
eau profonde qui laisse le Cameroun ouvert à toutes sortes d’infiltration, un
gouvernement responsable aurait fait de cette ville, et même de toute cette
région de Sud Ouest, une véritable forteresse.
Mais, qu’avons-nous vu à Limbe, au moment de l’assaut ? Une armée surprise,
accablée, harcelée et incapable, à l’image de son chef, actuellement en
villégiature en Occident ; une bande d’officiers affairistes qui a perdu le sens
de l’honneur, mais plus apte à massacrer les étudiants sur le campus de Buéa ;
des hommes de troupe apeurés qui ont préféré se terrer dans les casernes,
abandonnant les populations et leurs biens à leur sort.
Longtemps après le départ des assaillants, l’armée est sortie
de sa cachette, pour occuper la ville. Connaissant la mentalité répressive de
ces hommes, il faut bien s’attendre aux abus de toutes sortes contre les
populations.
La facilité avec laquelle Limbe a été attaqué, est la preuve que Paul Biya ne
règne que sur Yaoundé, ou il a concentré l’essentiel de l’arsenal militaire,
pour protéger son pouvoir corrompu.
Face ce manquement grave à sa responsabilité de protéger les citoyens et leurs
biens, le CODE :
- Rappelle aux populations de Limbe, et au peuple Camerounais en général, qu’une
insurrection populaire est plus que jamais d’actualité pour renverser Paul Biya
et son régime de pilleurs
- Dénonce la lâcheté de l’armée dont on trouve les hommes plus dans les bars que
dans les casernes
- Déplore que les assaillants se soient pris aux populations et aux biens, au
lieu des institutions antidémocratiques et corrompus incarnées par Paul
Biya
- Reconnaît que cet assaut a permis de mesurer à quel point Paul Biya méprise
les compatriotes Anglophones, dont les frustrations accumulées pendant des
décennies menacent aujourd’hui l’unité nationale
- Déclare que Paul Biya est le principal responsable de ce chaos, et lui
rappelle ce que nous disons depuis, a savoir qu’il est temps pour lui de choisir
de partir comme Abdou Diouf, ou de partir comme Mobutu.
Fait à Londres le 30 septembre 2008.
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