Il y a deux ans, Bonaberi.com annonçait la création et l’ouverture du tout premier et unique institut universitaire de la ville de Nkongsamba. Nous y sommes rendus pour apprécier l’évolution de cette œuvre qui fait désormais la fierté de toute une ville longtemps sevrée d’investissement d’envergure et longtemps versée dans le pessimisme et la nostalgie…
« Il est fou ce garçon » disaient les uns. « Il va se casser la gueule » soutenaient les autres. Rien ne peut marcher à Nkongsamba renchérissaient certains. En effet, ceux qui connaissent l’histoire, l’environnement et le contexte de Nkongsamba, pensent qu’il faut être un suicidaire pour investir dans la ville.
Et pourtant aucun de ses cris pessimistes n’a pu empêcher la création de l’Institut supérieur de Management du Manengouba à Nkongsamba et son fonctionnement normal depuis deux ans maintenant.
Depuis le 18 octobre 2006, le tout premier et unique institut universitaire de toute la région s’est implanté et constitue un espoir pour toute une ville sevrée depuis plusieurs années de projets publics ou d’investissements privés.
Voilà deux ans que malgré les nombreuses difficultés, l’ISMAM tient le pari de son existence, de son fonctionnement et envisage même son développement. Toujours à Nkongsamba bien évidemment. Il est vrai que le besoin en formation supérieure est là. Mais les jeunes bacheliers qui ont connu que Nkongsamba depuis la maternelle, sont pressés de quitter la ville pour vivre –pensent-ils mieux- ailleurs. L’absence de perspectives de développement de la ville n’incite que très peu de gens à songer venir s’établir à Nkongsamba ou à rester pour ceux qui y sont déjà.
Aujourd’hui, ISMAM représente beaucoup pour les jeunes, les parents et la ville de Nkongsamba. En parcourant le livre d’or de cet institut sur son site web (www.ismam-nkong.com) les nombreux témoignages saluent le courage, la foi, la détermination du promoteur de l’ISMAM en formulant le vœu que d’autres comme lui redonnent un peu à la ville ce que cette ville emblématique leur a donné comme soutient le Préfet du Mungo, El Hadj Gambo Haman..
De 27 étudiants à l’ouverture, ISMAM est passé à 76 en 2007. Un effectif appelé à augmenter à la rentrée 2008. Les étudiants de l’ISMAM semblent heureux de bénéficier d’une structure appropriée, d’un corps enseignant qualifié et d’un encadrement général de qualité.
« j’étais à Douala avant. J’avais même commencé mon BTS là bas. Quand j’ai été informé de l’existence de l’ISMAM à Nkongsamba, je n’ai pas d’abord cru. Je suis allé voir. Je vous assure que le cadre est de loin meilleur à ce que je connais à Douala. En plus, la vie n’est pas chère, il n’y a pas de moustique, bref ISMAM m’ a donné envie de venir à Nkongsamba pour préparer mon BTS. Je suis vraiment contente d’y être » soutient Sandrine Nseké, étudiante de 1ère année action commerciale.
ISMAM dispose d’un centre multimédia réalisé dans le cadre du partenariat avec MTN Foundation et ADCOME, d’une cantine universitaire,
Il faut aussi souligner que pour les parents, ISMAM est une bouée de sauvetage. Ceux qui ne peuvent plus supporter la prise en charge des enfants en dehors de la ville, trouvent avec ISMAM, un soulagement financier mais aussi social car la présence des enfants sous le toit parental a une importance particulière, surtout en ce moment ou les parents sont malades et que les jeunes ont tendance à saborder l’essentiel.
Et la ville dans tout cela ? Nkongsamba retrouve avec l’ouverture de ISMAM, une structure formelle de création d’emplois. Avec 14 emplois permanents crées et une quarantaine d’enseignants vacataires venant pour certains de Douala et Dschang, ISMAM concourt à la lutte contre la pauvreté et donne des opportunités pour le petit commerce, la location chez l’habitant… sans oublier l’animation intellectuelle à travers les conférences scientifiques périodiques, des manifestations culturelles et sportives.
Reste à souhaiter que les résultats des étudiants de l’ISMAM aux prochains examens nationaux de BTS viennent confirmer les efforts entrepris par Monsieur Djankou Nkuissi afin de faciliter le projet de développement de son institut dont il pense faire d’ici quelques années, un pôle universitaire professionnelle de référence grâce notamment aux partenariats en cours de finalisation avec les instituts internationaux.
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