L'équipe nationale allemande de Michael Ballack s'est imposée sur le fil 3 buts à 2 face à une équipe de Turquie qui n'a pas démérité. Les Allemands affronteront le vainqueur de l'autre demi-finale de l'euro 2008 entre l'Espagne et la Russie.
Une chose est sure, le football réserve bien des surprises et peut souvent avoir
de tournure bien étranges. Lors de la coupe du monde 2002, l'Allemagne avait brillé
par une rigueur et un jeu défensif qui l'avait fait arriver jusqu'en finale en s'imposant
1 but à 0 contre chacun de ses adversaires. En finale contre le Brésil, elle avait
ouvert le jeu et s'était montrée offensive et entreprenante, pour finalement être
battue sur le score de 0 à 2. Même constat en 2006, où la route s'est arrêtée face
à l'Italie sur le même score.
Ce soir encore, le destin a joué un tour, mais cette fois-ci à la Turquie, la faisant
périr par ses propres armes. Habituée depuis le début du tournoi à retourner des
situations inespérées, la Turquie a pour une fois ouvert le jeu, dominant copieusement
son adversaire dans le jeu et dans les occasions de but. Pour preuve une statistique
intéressante : pour la première fois dans cet Euro, les Turcs ont ouvert le score
dans une rencontre, et se voyaient déjà arriver en finale pour affronter l'Espagne
ou la Russie. Mais ce sont bien les demi-finalistes de la coupe du monde 2002 qui
ont été battus par une équipe d'Allemagne qui l'a jouée à l'Allemande ou plutôt
devrions-nous dire, à la Turque.
En effet, les joueurs de la Mannschaft ont été dominés tout le match, mais ont inscrit
un but à la dernière minute pour atteindre une finale qui les fuyait depuis 1996.
Quoi qu'il en soit, les deux équipes nous ont confirmé ce qu'on pensait d'elles
: rien n'est joué tant que le coup de sifflet final n'a pas retenti. En effet, les
Turcs avaient "comme d'habitude" inscrit un but dans les dernières minutes, qui
était synonyme de prolongations. Mais l'Allemagne, elle aussi habituée à ces retournements
de situation hors du commun, a répliqué par un Philippe Lahm qui a été bien inspiré
sur le but.
Pour ce qui est de la rencontre, les Turcs ont débuté très fort en prenant le contrôle
du ballon et se procurant les meilleures occasions, face à une défense ayant du
mal à se positionner et un Lehman encore une fois frileux, tout particulièrement
sur les sorties. Et dès la 13e minute, Aurelio allait trouver la transversale du
portier d'Arsenal sur un centre de Sabri. Asphyxiés à l'image d'un Ballack jouant
très bas, les Allemands n'allaient pas pouvoir réagir, même si l'on sentait le côté
droit de la défense turque fébrile. Et c'est logiquement qu'à la 22e minute, la
Turquie allait ouvrir le score par Boral qui allait mettre la balle entre les jambes,
suite à une action un peu cafouilleuse.
Mais fidèle à sa réputation de pouvoir marquer dans les bons comme dans les mauvais
jours, la mannschaft allait répliquer en marquant dans la foulée un but copie certifiée
du premier face au Portugal. Profitant des largesses d'un côté droit turque trop
frileux, Podolsky allait déborder avant d'adresser un centre fort et à terre dans
la surface, repris par son coéquipier du Bayern de Munich qui égalisait et remettait
son équipe dans la marche.
Ce but n'allait pourtant pas relancer les Allemands et la Turquie allait poursuivre
sa domination territoriale et inquiéter à plusieurs reprises un Lehman vraiment
pas dans un grand jour. Et c'était plutôt une bonne opération pour la mannschaft
si à la mi-temps, les deux équipes étaient toujours à égalité.
Lahm, du zéro au héros
La seconde période allait avoir moins de rythme que la première, avec cette fois-ci
un léger avantage pour l'Allemagne, qui n'allait pas réussir à se procurer d'occasion,
malgré un Podolsky virevoltant sur son aile gauche. Ballack n'étant pas inspiré,
les Allemands n'allaient réellement se procurer d'occasion que sur des coups de
pied arrêtés, ne réussissant pas à transpercer le bloc turc.
La libération allait venir d'une erreur de Rustü à la 79e minute : sur un centre
aérien, l'ancien portier du FC Barcelone allait manquer sa sortie et permettre à
Klose de placer sa tête et de donner l'avantage aux Allemands.
Ce but n'allait pas relancer un rythme laissé en première période, les deux équipes
étant un peu à bout physiquement, et on pensait bien que le match allait se terminer
sur ce score. Mais à la 86e minute, Sabri allait mettre un grand pont à Lahm sur
son côté droit avant de centrer pour Sentürk qui allait envoyer la balle... entre
les jambes de Lehman avant d'égaliser pour la Turquie.
Ces derniers n'allaient pas profiter de leur égalisation dans les dernières minutes
: revanchard tel Thuram face à la Croatie en 1998, le même Lahm allait récupérer
la balle dans son camp, débouler dans le camp adverse et réaliser un une-deux à
retardement avec Frings avant de fixer Rustü, donnant l'avantage à ses coéquipiers.
La mese était dite, puisqu'il n'allait plus y avoir de buts. L'équipe d'Allemagne
s'imposait au final au terme d'un match plein de retournements, et accédait à la
finale. Les Allemands affronteront le vainqueur de l'autre demi-finale entre l'Espagne
et la Russie.