Peu d’enthousiasme à quelques heures du double scrutin de lundi dans les rues de Yaoundé. Nombre de Camerounais reprochent aux candidats une absence de programme. « On a jamais eu un propos clair. Celui-ci dit "je vais faire ceci", l’autre lui dit "non, je vais arranger telle chose". Rien n’a jamais été fait ». « Moi ça ne m’intéresse pas parce que ce sont tous des menteurs, ce n’est pas quand il faut aller voter qu’ils vont nous indiquer [quoi faire] et qu’on va réagir. »
Pour beaucoup, les jeux sont faits, le RDPC devrait l’emporter sans surprise. « Il n’y a pas d’enjeu pour être précis, témoigne une habitant de Yaoundé, ceux qui ont l’habitude de gagner vont gagner. Le jeu est faussé depuis fort longtemps et on ne peut rien espérer d’une telle mascarade. » Ces élections locales sont les premières organisées par Elecam, l’organe mis en place pour conduire les scrutins en lieu et place du ministère de l’Administration du territoire. Un progrès, selon certains : « Les élections se passeront de façon transparente, parce que Elecam a fait des progrès. Déjà, l’informatisation du fichier électoral, c’est un plus par rapport à avant. »
Enfin, il y a ceux qui attendent des propositions concrètes. « J’attends des maires qu’ils puissent mieux s’occuper des villes, clame une passante. Également, pour les élus du peuple, j’attends que des efforts soient faits en ce qui concerne la condition féminine ainsi que dans le domaine social ». « J’en ai marre de voir ce genre de candidats qui font campagne, et une fois qu’ils sont en place, achètent une "voiture parfumée" et ils passent de gauche à droite. Qu’ils disent vraiment ce qu’ils veulent faire pour la population », critique un homme, plus loin. Lundi, 5,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes et la participation sera l’un des enjeux majeurs de ce scrutin.
|