Rechercher
Rechercher :
Sur bonaberi.com   Google Sur le web Newsletter
S'inscrire à la newsletter :
Bonaberi.com
Accueil > News > News
Des VIP camerounais interdits d'USA
(11/08/2008)
La mesure a été prise conformément à une ordonnance présidentielle : la route des Etats-Unis est désormais barrée pour certains ministres, hauts fonctionnaires et hommes d'affaires camerounais soupçonnés de détournement
Par Xavier Luc Deutchoua
Jeune Afrique avait publié une liste de noms étant dans le collimateur du FBI
Jeune Afrique avait publié une liste de noms étant dans le collimateur du FBI

Le Jour a appris vendredi dernier, de source bien introduite, que les services consulaires américains au Cameroun ont reçu instruction de ne pas délivrer de  visa d’entrée  à certains dignitaires du régime. La décision émane du département d’Etat. La date de son  entrée en application  ne nous a pas été communiquée mais, selon notre source, plusieurs dignitaires camerounais sont tombés sous le coup de cette mesure ces derniers jours. «La liste des personnes concernées pourrait s’élargir dans les jours à venir»,  assure-t-elle, tout en  refusant de livrer des détails sur l’identité et sur le nombre des Camerounais mises au ban. Tout au plus on apprend, à demi mots,  que d’anciens ministres, et autres personnalités, seraient dans le collimateur.

L’interdiction d’accès au territoire américain ainsi décidée à l’encontre de certains pontes de l’ère Biya a été prise  en accord avec l’ordonnance 7750, signée par le président George W. Bush  en janvier 2004, et ne s’applique pas aux personnes en mission pour les Nations-Unies. Au terme de cette ordonnance,  «les personnalités publiques corrompues et les anciennes personnalités publiques dont le comportement a été hautement préjudiciable aux intérêts nationaux des Etats-Unis », ne sont pas admises sur  le sol américain. Une telle sanction relève du pouvoir exclusif du département d’Etat, à Washington, et non des instances diplomatiques locales, à Yaoundé.
Sans doute, l’avis  de l’ambassade américaine  a été sollicité. Contacté par Le Jour, aucun officiel américain à Yaoundé n’a souhaité commenter le cas camerounais. Un responsable s’est simplement contenté de dire que la mesure prise à l’encontre de ces personnalités traduit le soutien de Washington à la campagne anti-corruption lancée par Yaoundé. Tout porte cependant à croire que  le point de vue de quelques  diplomates américains, actuellement ou anciennement en poste au Cameroun, aurait prévalu. Ils auraient contribué à la collecte des preuves et  indices ayant  motivé la décision du département d’Etat.




Ce n’est pas la première fois que l’ordonnance 7750 s’applique à un pays africain. Au Kenya, au moins deux  dignitaires du régime ont eu à en pâtir. Et, précise-t-on de source diplomatique, les Etats-Unis souhaitent l’étendre davantage à toutes les situations de corruption à travers le monde. Le Cameroun, lui, semble en «bénéficier » pour la première fois. Même si, par le passé, le consulat américain à Yaoundé a eu à refuser le visa à un ministre en fonction, sans toutefois invoquer l’ordonnance 7750. Peu avant l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte, en avril 2007, Polycarpe Abah Abah, alors ministre de l’Economie et des Finances, s’était  en effet vu refuser ce sésame, alors qu’il devait  défendre la cause du Cameroun auprès du Fmi et de la Banque mondiale.

D’après notre source, l’ordonnance  s’applique aussi à la progéniture  et aux épouses des personnalités et cadres visés. « La liste va s’étendre également aux membres de la famille des personnalités ciblées, en particulier les épouses et les enfants. Les Etats-Unis sont déterminé à pourchasser non seulement  les personnes soupçonnées ou convaincues de corruption, mais aussi les potentiels bénéficiaires de la corruption », précise-t-elle.
Même les enfants en quête de visa d’étudiants ?»
Oui ».
- « N’est-ce pas priver les enfants du droit à l’éducation ? »
Les études coûtent cher aux Etats-Unis. On ne peut accepter qu’un individu spolie la jeunesse de tout un pays pour offrir à ses seuls enfants l’opportunité d’une bonne formation universitaire»

Seulement, l’ordonnance 7750 peut poser des problèmes. Quid, par exemple, des personnes condamnées par contumace, et vivant actuellement aux Etats-Unis, hors d’atteinte de la justice camerounaise? Entre le Cameroun et les Etats-Unis en effet, il n’existe pas de traité pour une assistance judiciaire. Les deux pays ont cependant ratifié la convention des Nations-Unies en matière de lutte contre la corruption. C’est dans ce cadre que les deux Etats coopèrent en matière judiciaire. Les Américains estiment que le  visa n’est pas un droit, qu’il ne confère pas l’immunité, et que leur pays n’est pas une terre d’asile pour les criminels. «Les procédures sont peut-être longues, mais ces personnes condamnées par contumace pour détournements de fonds publics dans leur pays peuvent être extradées des Etats-Unis», répond notre informateur. Simplement, la procédure est longue, et souvent entravée par les manœuvres des avocats. Roger Tchouffa, inculpé, puis  condamné dans l’affaire de détournements au Crédit foncier, peut en témoigner.










Partager l'article sur Facebook
 
Classement de l'article par mots clés Cet article a été classé parmi les mots-clé suivants :
opération épervier  news  
(cliquez sur un mot-clé pour voir la liste des articles associés)
Discussions Discussion: 17 bérinautes ont donné leur avis sur cet article
Donnez votre opinion sur l'article, ou lisez celle des autres
Sur copos Sur Copos
Les vidéo clips Les vidéos clips
Récents Récents


Accueil  |  Forum  |  Chat  |  Galeries photos © Bonaberi.com 2003 - 2024. Tous droits de reproduction réservés  |  Crédit Site