Le gardien marocain a été à la réception de tous les centres camerounais
Les lions indomptables affrontaient hier le Maroc dans le cadre du deuxième tour
des matchs qualificatifs pour la coupe du monde. Déjà battus par le Togo lors de
la première journée, les Camerounais n'avaient pas droit à l'erreur et se
devaient de l'emporter pour se relancer dans le groupe.
Arrivé depuis peu aux rennes de la sélection, l'ancien international Thomas
Nkono avait mis en place une sélection inédite : titularisation d'Alo'o Efoulou
en pointe aux côtés de Eto'o, milieu à 4 composé d'Emana et de Makoun, mais
surtout de Chedjou et d'Eyong. En défense, on notait le retour de Pierre Womé
sur le flanc gauche tandis que le reste était plutôt classique : charnière Song
- Nkoulou et Geremi Ndjitap à droite.
Si globalement, les Camerounais ont plutôt dominé les Marocains, le match s'est
terminé sur un score nul et vierge qui place déjà le pays de Roger Milla à la
dernière place, tandis que le Gabon qui a dominé le Togo 3 à 0 carracole déjà en
tête du groupe.
Pour revenir au match, malgré la domination, force a été de constater que les
lions ont eu beaucoup de mal à s'approcher de la cage marocaine et à se procurer
des occasions réelles. Eto'o a touché très peu de ballons et n'a pas paru dans
son élément, ne montrant pas l'habituelle vista qu'il affiche au FC Barcelone.
Au milieu de terrain, l'entente a été bonne et la circulation plutôt fluide,
mais le match a démontré une carence certaine chez les lions et l'un des grands
chantiers de Thomas Nkono : le besoin de joueurs de couloir. Les lions se sont
efforcés de passer dans l'axe et ont buté sur une muraille marocaine, et on a
senti le danger les rares fois où on a choisi de passer par les ailes. Mais le
manque de métier de Chedjou et d'Eyong se sont faits sentir, tandis que Womé et
Geremi ont été plutôt timides.
On aura réellement apprécié Alo'o Efoulou, qui s'est démultiplié et a énormément
provoqué. Mais au niveau de son entente avec Eto'o, on sent qu'il manque encore
des automatismes dans le placement et dans les combinaisons. Derrière, Emana
aura beaucoup tenté et réalisé un match intéressant, même s'il a parfois eu le
geste de trop. A ses côtés, Makoun a été fidèle à lui-même, proche de son
meilleur niveau : propre dans la circulation de balle, présent à la
récupération. Mais le Lyonnais continue de montrer qu'il n'a pas assez de volume
de jeu pour assurer à lui seul l'organisation du jeu, jouant souvent court et ne
gardant que très peu le ballon.
Derrière, l'axe Nkoulou - Song aura été quasiment irréprochable, même si des
erreurs de placement auraient pu être fatales aux lions sur quelques contres
marocains, mais le manque de réalisme aura évité à Kameni d'être battu. Geremi
et Womé ont été propres défensivement, mais on aurait apprécié de les voir
tenter un peu plus.
En seconde période, Ngom Komé a apporté un plus indéniable avec sa rentrée sur
le côté gauche, provoquant et apportant sans cesse le danger, en plus des hargne
et combattivité qu'on lui connait. Mbia et Mokaké seront rentrés aussi mais
auront été plutôt discrets.
Avec ce match nul, le Cameroun n'a plus droit à l'erreur et doit absolument
s'imposer face au Gabon pour garder ses chances de qualification pour la coupe
du monde, et Thomas Nkono devra réellement revoir son effectif pour présenter un
onze cohérent et complémentaire. Si Alo'o Efoulou et Nkoulou ont marqué des
points, il reste toujours le problème du milieu de terrain, de la rentabilité
d'Eto'o, de l'efficacité des couloirs. Autant de chantiers que l'ancien gardien
va devoir déblayer.
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