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Camerounité : Des Camerounais camerounais pour le Cameroun
(07/05/2013)
Correspondance de Vincent Sosthène Fouda sur la gouvernance profonde et engagée du Cameroun par ses leaders actuels
Par Vincent Sosthène Fouda
Comme de raison, les premiers camerounais étaient des hommes et des femmes qui ont aimé ce territoire. Comment, autrement, se seraient-ils engagés dans la construction d’un « pays » ? - terme dont l’acception peut sembler évidente pour tous mais dont la signification profonde et véritable n’est pas simple dans sa compréhension comme Etat voire comme Nation- Les sentiers de la construction d’un « pays » n’étaient pas encore tracés. Mais ces hommes et ces femmes, nos ancêtres dans la «camerounité», nous ressemblent comme des frères. A en croire l’histoire de notre pays, les premiers camerounais étaient, comme nous aujourd’hui, des femmes et des hommes très peu patriotes, c’est-à-dire «modérément» camerounais.

Nos ancêtres dans ce triangle national ne sont pas nés camerounais. Cela ne les empêche pas de le devenir complètement et totalement car, on ne nait pas camerounais, ni individuellement, ni collectivement. Il n’y a pas intrinsèquement de camerounais-nés ni de Cameroun originel. Il n’y a de camerounais, à proprement parler que de femmes ou d’hommes qui aiment cette portion de territoire construite au fil du temps, qui y croient et qui misent sur elle. C’est cela être camerounais, cet attachement, cet amour qui fait de nous des camerounais. Nous devenons camerounais en faisant confiance à notre histoire, à nos institutions si tant est que celles-ci s’enracinent dans une longue tradition qui sait tenir compte du passé qui jour après jour devient commun. Et à la racine de tout attachement à ce territoire, il y a un brin d’histoire. Oui, mais n’est-ce pas un peu facile ?

L’attachement à cette terre, ne naît pas ex nihilo ; Il se transmet par des traditions, des coutumes, des manières d’être, par l’encadrement juridique qui fixe, grave comme sur du marbre les lois communes. Qui de nous, vivant soit à l’intérieur du territoire national soit dans la diaspora, conserve en soi et pour de bon, ces éléments ? Je veux dire ce qui fait que nous sommes camerounais pour toujours?


Ainsi, nous considérons le désir d’être camerounais, «camerounité», comme une construction quotidienne.

Quand nous regardons la façon dont le Cameroun et ses richesses sont bradés par ceux et celles à qui nous en avons un jour confié la gestion n’est-ce pas une trahison ? Cette trahison est-elle pourtant plus cynique que notre tiédeur quand nous traînons le pas pour nous engager à servir la cause commune pour le bien commun et la construction du nous-commun ? Les messages de haine, de xénophobie qui traversent la toile depuis des semaines, qu’ils naissent des initiatives isolées ou des groupes organisés, tout ceci est abjecte et dangereux.

Alors nous posons la question : y a-t-il des Camerounais camerounais parmi nous ? Des Camerounaises, des Camerounais camerounais pour bâtir le Cameroun ? Oui peut-être, si notre engagement est un chemin d’appropriation des combats d’hier, de rectification assumée des échecs d’hier, si chaque jour nous avons un même et unique but, celui de construire le « nous-commun ».

Être camerounais, c’est accepter de relever chaque jour les défis qui se posent à notre pays, de l’ethnie la plus modeste au groupe humain le plus important qui constituent avec les quelques 256 groupes ethniques qui le composent « le pays » que nous nommons Cameroun.

Alors, nous devons répondre à l’appel du « pays » même lorsqu’il nous invite à une étrange aventure, parce que dans l’histoire commune qui se construit, il a su faire naître en nous une attente. L’attente de la démocratie, de la santé et de l’éducation pour tous.

La marche vers l’avenir de notre « pays » ne nous est pas étrangère ; nous en devinons la nécessité et l’urgence dans les misères exprimées – qui nous sont peut-être inconnues parce qu’elles touchent l’autre qui n’est pas « nous » – mais également dans la frustration et la colère manifestées par les uns et les autres, cette colère palpable et légitime qui devient créatrice du Cameroun de demain.

Tous ces enfants qui souffrent parce que d’autres ont confisqué leur avenir nous tendent la main, pour que nous la saisissions. Soyons donc, les artisans de ce peuple qui refuse la fatalité !

Mettons-nous en marche dès aujourd’hui ! Engageons-nous aujourd’hui parce que, de notre fenêtre, il nous est arrivé de voir le monde plus beau, cette beauté que nous devons transmettre aux milliers d’hommes et de femmes qui dans notre « pays » ont vu hélas, leur sourire fusillé, mutilé par ceux et celles à qui comme en amour, ils ont fait confiance. Acquittons-nous de notre devoir de citoyen mais, avant ceci, acceptons déjà de passer de la simple dénomination d’individu à celle ô combien noble de citoyen, habitant de la cité. Acceptons de nous acquitter de notre devoir de citoyen et refusons tous les jours de supporter toutes les misères et les injustices comme des étrangers ! En un mot, soyons l’âme de notre pays aujourd’hui et faisons que cette âme habite son corps qu’est le Cameroun. Le Cameroun a besoin de Camerounais Camerounais pour lui !


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