Plusieurs bouteilles de gaz rangées les unes derrière les autres, motos garées en attente, hommes et femmes affichant une mine froide. Voilà l’ambiance qui prévaut au siège de la société camerounaise de transformation de la métallique (Sctm), ce lundi 14 mars 2016. Il est environ 11h et la forte présence des ménagères aux portes de cette entreprise intrigue. En fait, ce produit se fait rare sur le marché depuis plusieurs semaines. «Il n’y a pas de gaz au quartier. Ça dure depuis au moins trois semaines et c’est pourquoi nous sommes venus chercher ici à l’entreprise», explique Herman. Ici la chaîne est contrôlée, on fait entrer par vagues de 10 personnes, et coordonné par les services du vigile qui doit s’assurer du respect de la consigne, soit une bouteille par personne. Une dame sort en trainant sa bouteille pleine et affiche un large sourire aux lèvres. Elle vient de se procurer le précieux produit. Cette opportunité, tous ne l’auront pas. « Attendez madame on entre plus», lance le vigile à une cliente qui force le passage. La vente qui a débuté le matin, sera interrompue, entend-on dans la foule. Les usagers en rang attendent sous le soleil, aucune information officielle ne confirme ce qui se dit.
Les ouvriers qui circulent n’ont aucunement le courage d’annoncer la mauvaise nouvelle aux populations qui attendent. Mais l’un nous confie sous cape, que « les ventes sont interrompues, le gaz est fini, et peut-être le problème va se résoudre dans les prochaines semaines ». Néanmoins, les populations qui n’ont reçu aucune information officielle attendent.
En fait, la vente aux portes de l’entreprise intervient après plusieurs semaines d’indisponibilité de ce produit dans les points de vente. Déjà introuvable dans les autres villes du Cameroun, cette rareté est désormais une réalité dans les capitales Yaoundé et Douala. Plusieurs ménagères sont désormais dans l’impasse. Les pistes de solutions s’ouvrent dès lors, entre rentrer au foyer de bois, au charbon et changer de fournisseur, chacun y va selon ses moyens. « J’ai passé deux semaines sans gaz. J’utilisais le feu de charbon et ce n’était pas facile. J’ai finalement opté pour une autre marque, parce que ça devient assez récurrent les problèmes avec cette marque », explique cette dame.
Et si sur le site de l’entreprise les gens attendent, c’est mort dans les circuits de distribution. La disponibilité du produit dans les jours à venir, dans les points de vente est encore plus qu’incertaine et aucune communication de l’entreprise ne daigne rassurer. C’est donc le statu quo et difficile de savoir à quand le retour du gaz Sctm sur le marché Camerounais.
Lucienne Wouassi
La nouvelle expression
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