Alors qu’un rapprochement entre l’opposition et le gouvernement s’était opéré ces dernières semaines grâce à la validation de la refonte du fichier électoral pour passer à la biométrie, des dissensions pointent une nouvelle fois le bout de leur nez, notamment sur la question du nouveau code électoral.
Adopté le 13 Avril, ce code a été fortement contesté par l’opposition dont plusieurs partis ont d’ailleurs boycotté la session parlementaire correspondante pour manifester leur désapprobation face au nouveau code qu’ils estiment convenir exclusivement au RDPC : tous les élus du Sdf et de l’Udc ont notamment refusé d’assister à l’adoption du nouveau code.
En effet, si le texte, qui régit l’ensemble des élections camerounaises, prévoit la biométrisation du fichier électoral, il entérine aussi la hausse de la caution à verser pour la présidentielle, qui passe de 5 à 30 millions de francs CFA. Un point qui plaira sans doute à certains, qui ont longtemps décrié la multiplicité des candidatures à la magistrature suprême. La caution pour la députation est quant à elle passée de 500000 francs à 3 millions.
Outre ce point litigieux, les revendications de longue date de l’opposition comme l’adoption d’un scrutin à deux tours ou le droit de vote dès 18 ans au lieu de 21 ans ont été ignorées par le Rdpc. Et surtout, là où l’opposition ne décolère pas, c’est sur la suppression du droit à désigner et à placer des scrutateurs dans les différents bureaux de vote.
Pour l’opposition et la presse locales, il s’agit d’une « régression inimaginable de la démocratie », d’une « insulte au cors électoral ».
Seul membre de l’opposition à assister à la séance parlementaire, Jean Jacques Ekindi a critiqué bon gré mal gré une décision jugée pleinement démocratique par Roger Nkodo Ndang, un député du Rdpc : « Je tiens à faire savoir à l'assistance que la démocratie règne dans cette maison du peuple, contrairement à ce que nos collègues de l'opposition veulent faire croire. Ils ont assisté aux travaux en commission et ont grandement contribué à la rédaction de la mouture finale qui est présentée ce jour. Je ne comprends pas qu'ils viennent se livrer en spectacle ici. Ils doivent savoir que cette maison est avant tout une instance diplomatique. »
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