Pour les dirigeants actuels de la Fécafoot, il y a eu plus de peur que de mal. Iya Mohammed qui a été rappelé d’urgence à Yaoundé, par le Premier ministre, alors qu’il était déjà dans la salle d’embarquement de l’aéroport international de Douala, a finalement repris le vol ce 27 mai dans la nuit.
Le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), devrait prendre part au Congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa) qui se tient à Maurice, la capitale de l’Ile Maurice.
«Au cours de la rencontre, le Premier ministre a voulu se rassurer que Iya Mohammed n’allait pas charger le Cameroun auprès de la Fifa», confie une source proche du secrétariat général de la Fécafoot. On apprend qu’en l’absence de son secrétaire général qui s’est avancé en matinée, Iya Mohammed s’est rendu à l’immeuble Etoile en compagnie de Patrick Ebode Tsanga, le chef du département juridique de la Fécafoot. Et à la Fécafoot, on se réjouit de ce qu’Adoum Garoua, n’a pas été de la partie cette fois-ci. «Le Premier ministre pense peut-être qu’il y a manipulation quelque part dans cette affaire», appuie une source.
Le témoin de la Fécafoot à la rencontre, est resté injoignable en soirée. Mais selon une source crédible, «les instructions seraient venues du Chef de l’Etat lui-même, qui dit qu’il ne veut pas que la Fifa suspende le Cameroun, et a instruit le Premier ministre de régler au plus vite cette question ». Pour conclure que «[i la rencontre entre le président [de la Fécafoot) et le Premier ministre, ne peut qu’aller dans le sens d’un apaisement] ». Alors, on annonce pour «les tout prochains jours, la ténue de l’élection fédérale», en indiquant que « la Fifa connait déjà le corps électoral ; il ne peut plus y être ajouté un seul nom ». Un défi à l’endroit des adversaires du clan Iya qui attendent beaucoup des décisions de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif, qui annulé les élections dans neuf des dix régions du pays, avant d’invalider toutes les candidatures à la présidence de la Fécafoot.
La peur de la Fifa
C’est la deuxième fois en l’espace de quatre jours, que le président de la Fécafoot est convoqué d’urgence par Yang Philémon, le Premier ministre. Déjà, vendredi 24 mai au soir, alors que la Fécafoot s’attelait aux derniers réglages de son assemblée générale élective du lendemain, son président était appelé dare-dare par le Chef du gouvernement. Au cours de la rencontre à laquelle prenaient part, selon le communiqué de la Fécafoot y relatif, le délégué général à la sûreté nationale, le ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale, le directeur centrale de la coordination à la Gendarmerie nationale, et le secrétaire général des services du Premier ministre, Yang Philémon qui était accompagné de Tombi à Roko, son secrétaire général, s’est vu signifier l’incapacité du gouvernement à assurer la sécurité des assises qui allaient se dérouler dans un climat de «haute tension». Le Pm sollicitait alors du président de la Fécafoot un report des ces élections.
Le communiqué de la Fécafoot mentionne que « le président de la Fécafoot a demandé et obtenu d’avoir une consultation avec les membres de l’assemblée générale». Mais surtout que, au cours de la réunion que le président sortant de la Fécafoot convoque dans la nuit avec pour expliquer aux membres de l’assemblée générale, la situation de blocage qui se présente, «les délégués, à l’unanimité, ont jugé inopportune » la saisine de la Fifa par la Fédération, « aux fins d’expliquer la nécessité du report» tel que souhaité par le gouvernement camerounais. Ce « en présence du représentant de la Caf et de la Fifa», relevait le communiqué.
Il s’avère donc que dans la foulée de cette crise, malgré qu’il a pu éviter le piège d’un acte écrit pour solliciter le report de l’élection de la Fécafoot, Yang Philémon qui a pu freiner l’élan de la Fécafoot qui, malgré les échauffourées du 24 mai, entre pro et anti-Iya au siège même de la Fécafoot, redoutait des représailles de la part du parapluie mondial de la Fécafoot, qu’est la Fifa. Surtout qu’après ça, officieusement, à la Fécafoot, on interprétait la motivation du Premier ministre dans son souci de voir la Fécafoot surseoir à son élection de samedi dernier, comme « une incapacité du gouvernement camerounais, à assurer la sécurité de 105 personnes», alors que le même gouvernement sollicite l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2017. « Si on est incapable d’assurer la sécurité de 105 personnes, pourra-t-on assurer celle de milliers, voire de millions de personnes qui viendraient à la Can ?» se demandait Nyassa Soleil, membre de l’assemblée générale de la Fécafoot.
|
