“L’Opération Épervier se porte bien. Épervier n’est pas malade ; il n’a pas les ailes cassées ”. Paroles du vice Premier ministre, ministre de la Justice. Amadou Ali s’est exprimé vendredi 28 mars 2008 à l’Assemblée nationale, lors de la séance des questions orales des députés aux ministres. Répondant aux questions du député Amadou Adji sur le déroulement de l’Opération Épervier, le garde des sceaux affirme que la chasse aux auteurs d’actes présumés de détournement de fonds publics va se poursuivre, selon la prescription du chef de l’Etat, Paul Biya.
“ [i Selon les informations qui me parviennent [Amadou Ali fait allusion aux dénonciations de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) et à celles des victimes, Ndlr] il y a une vingtaine de dossiers en rapport avec la corruption et les malversations ]”, a annoncé Amadou Ali. Pour cela, des enquêtes ont été ouvertes. Mais le patron de la Justice est réservé sur les identités des personnalités qui pourraient être interpellées. “ Je ne vous dirai pas de qui il s’agit ”, a-t-il déclaré, en brandissant le secret de l’instruction et la présomption d’innocence. Car, “ une enquête n’est pas une condamnation ”. Le garde des Sceaux, très enthousiaste, affirme, serein, que la traque des auteurs de malversations financières va se poursuivre “ qui qu’ils soient, où qu’ils se trouvent… ” Le ministre de la Justice n’ose pas avancer un chiffre pour répondre à la question sur l’évaluation financière des détournements.
Récemment, une liste de personnalités présumées auteurs de crimes économiques contre l’Etat du Cameroun a été publié dans la presse. L’enquête ayant abouti à la confection de cette liste aurait été confiée à un cabinet privé par le ministre de la Justice. Qu’en est-il ? Amadou Ali affirme que sa signature a été scannée. Il n’indique pas l’identité du faussaire, de même qu’il reste muet sur la procédure à l’encontre de ce présumé falsificateur. “ Ce n’est pas une chasse aux sorcières ”, lance-t-il en ajoutant qu’en matière judiciaire, l’on se fonde sur les faits et non sur la rumeur.
Amadou Ali évoque les affaires Sic, Crédit foncier, Feicom, Port autonome de Douala. Il brandit les condamnations de Belinga, Edou, Ondo Ndong, Siyam Siwé, Etondè Ekoto et compagnie pour laisser entendre que la justice camerounaise fait bien son travail. Il s’adosse aussi sur l’interpellation de Paulin Abono Moampamb dont sa gestion de la mairie de Yokadouma a été décriée par l’Anif.
Source: Le Messager
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