Ma Hu Lan se remet difficilement de ses blessures
Yu Zhong Yu, Yan Shun, Yao Mo Biao, et un autre dont nous n’avons pas pu avoir
le nom, sont les quatre Chinois qui ont été déférés, hier, au parquet du
tribunal de première instance de Bonanjo. Ils y ont été conduits par les
éléments du commissariat central n°1, dans la matinée après leur interpellation
par les éléments du commissariat du troisième arrondissement de Douala. D’après
les informations en notre possession, ils sont soupçonnés être les auteurs de
l’agression perpétrée sur leur compatriote, la nommée Ma Hu Lan, le 26 novembre
dernier, à la Douche municipale.
Les présumés agresseurs ont été arrêtés par la police après avoir été relâchés
par la brigade des recherche de Bonanjo qui les avait appréhendé un jour avant,
le 3 décembre. Après une plainte de Ma Hu Lan, aux motifs de coactions,
destruction des biens, coup et blessures, menaces de morts.
Selon l’enquêteur qui les a entendu à la brigade des recherches de Bonanjo, ils
ont été appréhendés grâce à la collaboration du voisinage de Ma Hu Lan qui a
reconnu les quatre concernés comme faisant partie de la bande qui avait infligé
des sévices corporels a leur compatriote, lui brisant deux cotes comme le
confirme le dossier médical de cette dernière. Au cours de leur audition, confie
l’enquêteur à la brigade des recherches, les présumés agresseurs ont nié les
faits, sans toutefois convaincre. Mais, ils ont été relâchés, après
l’intervention d’un des leurs, le nommé Weng Li Jian, commerçant à la Douche
municipale lui aussi. Selon l’enquêteur, ils ont été libérés après signature des
garants, à hauteur chacun de 5 millions de francs Cfa, à payer par Weng Li Jian,
au cas où, ils venaient à disparaître de la circulation.
C’est alors que la police est entrée dans la danse hier, et a interpellé à son
tour les concernés. Pour les mêmes motifs, que ceux contenus dans la plainte qui
avait été déposée à la gendarmerie. C’est d’ailleurs la police, notamment les
éléments du commissariat du troisième arrondissement, qui étaient arrivés sur
les lieux de l’agression, le jour qu’elle a été commise, (le 26 novembre
dernier, Ndlr). Mais, la police n’avait rien pu faire depuis, en dehors de
l’avoir conduite à l’hôpital. Ne disposant pas d’indices suffisants pour
interpeller les mis en cause, que même la victime ne voulait pas dans un premier
temps dénoncer.
Révélations
Au centre de cette affaire, une dispute pour le contrôle d’un immeuble
situé en face du cinéma Etoile à la Douche municipale. Un immeuble appartenant à
une Camerounaise et loué depuis sept mois, par Ma Hu Lan qui compte l’exploiter
à des fins commerciales. Selon la propriétaire de l’immeuble, ledit immeuble
était préalablement occupé par Weng Li Jian, commerçant lui aussi. Mais, expulsé
de l’immeuble pour non renouvellement de son contrat de bail qui avait expiré le
31 mai 2008, et non paiement d’une bonne partie de son loyer. C’est alors
qu’elle trouve un nouveau locataire en la personne de Ma Hu Lan qui,
précise-t-elle, lui verse un an de loyer. D’après les témoignages, l’immeuble
querellé est l’objet d’une sous location d’appartements et boutiques, à des prix
défiant toute concurrence. Une activité que menait Weng Li Jian, et qu’il
n’entend pas lâcher au profit de sa compatriote.
Hier, des révélations sur l’affaire qui met à nu les réseaux de la mafia
chinoise au Cameroun, ont fait état de la présence parmi les agresseurs ce soir
là, d’un militaire camerounais qui servait comme chauffeur. Ledit militaire
serait le chauffeur d’une chinoise très proche de Weng Li Jian. Cette chinoise
qui vit à Yaoundé, serait la maîtresse d’un haut gradé de l’armée, qui aurait
appelé pour demander la libération des mis en cause.
Toujours internée à l’hôpital Laquintinie, Ma Hu Lan se remet difficilement. Les
hématomes toujours visibles sur son corps. Retrouvant de plus en plus la parole,
elle explique que ses agresseurs, ce soir là, lui ont demandé de signer une
lettre envoyée par Weng Li Jian, pour désister sur le bail qu’elle a conclu avec
la propriétaire de l’immeuble querellé. Et son refus a contraint ses bourreaux
dont deux courent toujours, à utiliser la méthode forte.
Source : La Nouvelle Expression
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