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Manifestations estudiantines: jacques Fame Ndongo Sauvé par les réseaux
(10/05/2005)
Il fallait que la grève des Etudiants de Yaoundé I s’arrête avant la sortie de Paul Biya le 20 mai. Trois ministres, des piliers du régime, ont aidé Jacques Fame Ndongo à se tirer d’affaire.
Par Redaction

Il fallait que la grève des Etudiants de Yaoundé I s’arrête avant la sortie de Paul Biya le 20 mai. Trois ministres, des piliers du régime, ont aidé Jacques Fame Ndongo à se tirer d’affaire.

Après moult tentatives du gouvernement d’imposer la fin de la grève des Etudiants, la trêve décidée par l’Addec à l’université de Yaoundé I qu’elle semble ainsi contrôler est désormais effective depuis hier lundi 9 mai. Pour atteindre cette accalmie inespérée par le gouvernement - Paul Biya aurait instruit “ de tout faire ” pour que le mouvement des Etudiants n’atteigne pas le 20 mai- le pouvoir aura utilisé toutes les cartes en sa possession : instrumentalisation à fond de la Crtv, Cameroon Tribune et Rfi où l’on ne relayait que les positions de l’Administration ou des groupes apparentés tels la fictive Addec dite “légale”, les “ délégués ” d’Etudiants, le fantomatique syndicat des enseignants du supérieur (Sesup); l’arme financière avec l’annonce du déblocage de deux subventions d’un montant total de près de 5 milliards chacune en faveur des universités; tentative de court-circuitage une semaine plutôt de la direction de l’Addec via le vice président à qui le Minesup a fait signé une trêve unilatérale, malgré le fait qu’il a avait été mis en minorité par 9 voix contre 3 au sein de l’instance de décision de l’Addec; arrestation et détention au cachot subséquente du président de l’Addec qu’on trouvait radical ; puis libération de ce dernier sous condition qu’il fasse lever le mot d’ordre.

Déposé nuitamment au campus par le Délégué général à la Surêté nationale, le charismatique président de l’Addec, Mouafo Djontu, qui se savait déjà débordé par la base estudiantine, - pas forcément acquise à son association mais soudée autour de la revendication fédératrice de la suppression des 50.000 Fcfa - a veillé à faire porter la décision douloureuse de la suspension du mot d’ordre de grève par les principaux dirigeants-fondateurs de l’organisation. La suspension de la grêve est ainsi signée outre du président, de son Secrétaire général Messi Mballa et du Vice-président Linjouo Bowou. Ce dernier mis en minorité au sein du Bureau de l’Addec, avait déjà signé seul, au sortir des discussion du 29 avril le Minesup, un communiqué ordonnant la trêve. Sans succès.



Abah, Mebe et Ze Meka: les sauveurs de Fame

Quels que puissent en penser les jeunes Etudiants qui peuvent avoir l’impression d’avoir lutté pendant tout ce temps pour très peu – d’autant que les 50.000 Fcfa, revendication phare, fédératrice et mobilisatrice, sont toujours en vigueur - la principale victoire de l’Addec est d’avoir obtenu sa légitimité sur un campus extraordinairement infiltré par les agents de la police et des membres des milices proches du parti au pouvoir. Ainsi elle est de fait reconnu par les mêmes autorités qui depuis leur naissance il y a un an les disqualifiaient comme interlocuteurs, leur préférant des Délégués aux ordres. Ils ont ainsi réussi, sans finalement prendre le maquis comme leurs aînés de 1987, 1990, 1991 et plus récemment à Douala en 2000, à faire admettre au gouvernement la pertinence des revendications qui étalent l’incurie même du système en place. L’amnistie générale en faveur des meneurs obtenue pendant la séquestration de Mouafo Djontu démontre le sens politique de ces jeunes gens.

Le ministre de l’enseignement supérieur Jacques Fame Ndongo, qui s’était complètement trompé d’époque et d’interlocuteurs, lui l’habitué des secteurs facilement contrôlables et manipulables comme l’Esstic qu’il a dirigé ou même l’Université de Yaoundé des années 2000 mais surtout le ministère de la Communication où les intérêts des acteurs sont autant divergents que le sont les modes d’accès aux différents métiers a terriblement peiné pour atteindre le résultat partiel actuel. Il espère que la décision de l’Addec aura un effet d’entraînement sur un campus comme celui de Douala où l’Addec avait signé une plate-forme d’action avec le mouvement gréviste local demandant entre autres son départ du Minesup. Mais Jacques Fame Ndongo s’en sort plutôt bien. Il n’a pas été limogé – du moins pas encore- , comme le souhaitaient les Etudiants, mais surtout l’Immeuble Etoile et le Secrétariat général de la Présidence. Paul Biya qui n’a pas voulu lâcher un de ses lieutenants de toujours lui a plutôt donné un délai pour mettre fin à cette crise avant qu’il ne rentre autour du 18 mai pour présider la parade du 20 mai à Yaoundé. Cela semble être désormais chose faite. Avec l’aide du Minefi Abah Abah qui s’est montré très diligent à débloquer les fonds nécessaires pour faire diversion – car c’est fait en bonne partie des arriérés - ; mais aussi le Dgsn Alain Mebe Ngo’o et le Mindef Remy Ze Meka qui ont mobilisé tous les moyens de pression financière, policière et militaire nécessaires pour venir à bout de la résistance des jeunes leaders estudiantins.
En amenant le gouvernement à s’engager sur un délai précis de trois mois à améliorer les conditions de vie sur le campus, - même si ce sont des vagues engagements – l’Addec réussit là où les partis politiques n’ont pas souvent osé. Elle s’impose ainsi comme interlocuteur crédible de l’administration universitaire sans pour autant renoncer aux exigences fondamentales des Etudiants. Malgré les pièges et tentatives diverses de corruption. C’est tout à son honneur.

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