Les éléments de la gendarmerie et de la police ont usé de gaz lacrymogènes et de matraques pour disperser les protestataires, qui revendiquent la suppression des droits universitaires d`un montant de 50.000 francs CFA, ainsi que l`amélioration de leurs conditions de vie et d`études.
Vers 10 heures (9 heures GMT), le président de l`Association pour la défense des droits des étudiants (ADDEC), Mouafo Djontu, ainsi qu`une dizaine de ses camarades, ont été interpellés par les hommes en tenue et amenés vers une destination inconnue.
Le ministre de l`Enseignement supérieur (MINESUP), Jacques Fame Ndongo, a interdit tout attroupement de plus de trois personnes sur le campus de Yaoundé I mardi, alors que l`ADDEC, à l`origine du mot d`ordre de grève qui dure depuis près de deux semaines, y avait prévu d`organiser une assemblée générale destinée à prendre position par rapport à une rencontre tenue vendredi dernier avec le MINESUP.
Selon les responsables de l`ADDEC, cette réunion de crise s`était achevée en queue de poisson, M. Fame Ndongo s`étant "fermé à toute discussion sous le prétexte de son incompétence à prendre une décision concernant la suppression ou la diminution des droits universitaires".
Au lendemain de cette rencontre et en même temps qu`il en appelait à une reprise des cours, le MINESUP indiquait que plusieurs initiatives avaient été engagées pour la satisfaction des revendications estudiantines.
Il s`agit notamment de l`équipement des laboratoires, du financement des départements, de la réfection des toilettes dans les cités universitaires, de l`approvisionnement des bibliothèques en ouvrages appropriés ou encore de la cessation de l`arnaque des étudiants par les enseignants et le personnel administratif.
Lundi après-midi, une marche d`une cinquantaine d`étudiants avait eu lieu dans la capitale camerounaise, au cours de laquelle les manifestants exigeaient une reprise des cours.
Mais de l`avis de l`ADDEC, ce mouvement n`était rien d`autre qu`"une manipulation gouvernementale, puisque la majorité des marcheurs, dont plusieurs vendeurs à la sauvette réquisitionnés pour la cause, était mené par un ancien étudiant de l`Ecole normale supérieure de Yaoundé, un certain Machia".
On apprend par ailleurs que le mouvement d`humeur avait atteint l`Université de Douala et de Bandjoun (Ouest du pays), par solidarité pour les étudiants de Yaoundé I et II, mais aussi pour la mémoire des deux de leurs camarades tués jeudi par les forces de l`ordre à Buea (Sud-Ouest).
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