Amadou Vamoulké, le Dg de l’office de la Crtv, a signé le 17 mars dernier, la décision d’un avis de vente aux enchères sous plis fermé de 27 véhicules admis à la réforme. L’acquisition d’un véhicule dans ce patrimoine automobile est interne, et l’ouverture des plis est prévue pour le 02 avril prochain, et se fera en séance plénière au centre de la production dès 10 heures. La note, qui est affichée dans les halls de la maison de la radio et de la tour d’aluminium de Mballa II, suscite de nombreuses curiosités. Mêmes si les termes de l’adjudication stipulent qu’il ne sera vendu à aucun collaborateur plus d’un véhicule à la fois, de nombreux sceptiques, restent convaincus de la mésintelligence de leurs collègues qui vont user de plusieurs subterfuges pour “ faire des bonnes affaires ”.
Si l’avis de vente aux enchères d’une partie du patrimoine automobile de l’office est public, ce n’est pas le cas pour les lettres de licenciement de trois de ses collaborateurs que le Dg a signées en début de semaine. Ce sont Marc Etoundi, agent technique en poste au centre de modulation (Cdm). Crédité de 20 ans de service à l’office. Le vieux briscard qui a été remis à son administration d’origine sans autre forme de procès revendique apprend-on, un dossier disciplinaire vierge et est à deux mois de la retraite. On l’accuse de n’avoir pas couvert sa tranche dimanche il y a près de trois semaines. Les deux standardistes à savoir : Mme Menounga, 19 ans de service et Annick Mbita, la nièce de l’ex-Dg, Gervais Mendo Ze, recrutée il y a trois ans, ont quant à elles été remerciées, la première pour retard et l’autre pour abandon de poste. Accusés de faute lourde, tous les trois ont perdu tout avantage.
Du zèle de Célestin Boten à l’intransigeance de Francis Weté
Il se murmure que tout cela est arrivé à cause du zèle et de l’audace de Célestin Boten, le présentateur de “ Dimanche midi ”, l’émission dominicale radiophonique à la Crtv. Arrivé tôt le matin, ce dimanche-là, pour harmoniser ses éléments, il aurait constaté l’absence de Marcus Etoundi au Cdm, et celle des deux standardistes. Au lieu de faire appel à la hiérarchie des personnes incriminées, M. Boten aurait joint directement le ministre de la Communication, Pierre Moukoko Mbonjo, en dépit de l’arrivée in extremis du chef du service technique Félix Nnanga Zé, qui est venu à la rescousse au Cdm. Le Mincom à qui Célestin Boten aurait fait part de ses désagréments, et du sabotage à ciel ouvert, aurait à son tour saisi les responsables de l’office. Approché, le présentateur de “ Dimanche midi ”, dément formellement cette analyse des faits même si certaines sources l’accablent et soutiennent que par cet acte, Celestin Boten aurait été blâmé rappelé à l’ordre pour “ excès de zèle ”.
La décision d’Amadou Vamoulké est jugée assez sévère par ses collaborateurs, autant qu’elle s’apparente à “ celle du bourreau auprès de qui la médisance et la rumeur d’un quelconque sabotage de ses actions, ont pris le pas sur sa lucidité ”. L’ampleur de la sanction a par ailleurs ressuscité le débat autour de la chasse aux sorcières que Amadou Vamoulké n’aime pas entendre. De nouveau l’angoisse et l’anxiété qui commençaient à disparaître ont refait surface, tout comme se réinstalle la panique. “ Nous sortons d’un profond traumatisme. Avec l’arrivée du nouveau Dg, c’est tout le personnel qui croyait renaître à la vie.
Pour son entrée en matière, le Dg n’avait pas besoin des remords dans la conscience ”, s’inquiète-t-on dans les couloirs de l’office. Le conseil de discipline avait pourtant proposé pour chacun des trois victimes, huit jours d’exclusion, un blâme et une incidence sur le salaire. Amadou Vamoulké a trouvé la sanction indulgente, motivé par l’intransigeance de son Dga, Francis Weté. On pointe un doigt accusateur sur ce dernier dont quelques comportements jugés déviants provoqueraient certaines résistances et la naissance d’un courant d’esprits retors qui lui reprochent de profiter de la confiance aveugle dont il bénéficie auprès du nouveau Dg, non seulement pour se remettre en zone, mais davantage pour régler ses anciens comptes personnels.
Il n’en demeure pas moins qu’au-delà de toute appréciation partielle ou partisane, il faudrait un traitement de cheval pour éradiquer certaines pratiques en cours chez les protégés de l’ancien patron de la Crtv. Au niveau de la rédaction radio comme de la rédaction Tv, des journalistes organiseraient le sabotage du passage de certains de leurs collègues par des techniciens. Les trois premières victimes de “ l’opération de salubrité morale ” si nécessaire à la Crtv n’auraient-elles pas prêter le flanc à ce qui leur est arrivé ?
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