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Issa Hayatou enlevé par des bandits à Garoua
(15/02/2005)
Le président de la Caf et vice-président de la Fifa a été enlevé par des bandits, dans son pays, comme un vulgaire citoyen, sans protection...
Par La Nouvelle Expression][

Le fait est passé presque inaperçu. Alors qu’il est d’une gravité certaine.

Une bande de malfrats puissamment armés. A l’issue de leur opération, ils ont emporté la Mercedes et, surtout, ont embarqué le propriétaire des lieux avec eux. Selon des informations, c’est à une dizaine de kilomètres plus loin qu’ils l’ont abandonné en chemin, dans la nuit, avant de se fondre dans la nature.

Ce scénario est classique, et même ordinaire chez nous. Au vu des prouesses des bandits dont les coups, les uns aussi spectaculaires que les autres dans nos villes et campagnes, ne se comptent plus. Mais il concerne cette fois une personnalité qui a un statut international et dont la présence dans son pays, singulièrement dans son village ne devrait jamais passer inaperçue. Et si un Camerounais de la trempe du président de la Caf et vice-président de la Fifa entrait dans une ville comme Garoua sans que les autorités de la ville en soient informées, il faut reconnaître qu'il y a là une réelle lacune dans la sécurité des autorités dans notre pays. Cela devrait donner à réfléchir aux autorités chargées de la protection des personnalités.

De bonnes sources, les autorités administratives de Garoua étaient au courant de la présence du président de la Caf dans leurs murs. Si par convenance personnelle, parce qu’il est entre les siens, Hayatou se sent naturellement et naïvement en sécurité au point de ne prendre aucune disposition particulière pour parer à toute éventualité, il est du devoir des pouvoirs publics camerounais de veiller sur une personnalité qui séjourne dans notre pays, même sans avis. Parce qu’il y va de l’image du Cameroun. D’autant qu’aussi bien en Egypte où Il réside dans ses fonctions de président de la Caf qu’à Yaoundé où sont situés ses bureaux, il est sous haute protection permanente.

Pourquoi a t-on baissé cette garde à Garoua, au point d’effleurer le pire? Imaginons que ces braqueurs étaient des chargés de mission commis pour éliminer, dans son village natal, l’une des plus grandes autorités du football mondial. Et que cela se passait aussi facilement? Qu’en penserait l’opinion publique nationale et internationale ? Peut-être que Yaoundé réagirait sur le tard en déployant dans la région du Nord un corps expéditionnaire. Pour traquer les malfaiteurs. Mais le péché aura été déjà commis. Un peu comme la délégation générale à la Sûreté nationale a envoyé à Douala, la semaine dernière, le sous-directeur de la brigade criminelle pour coordonner les enquêtes sur la mort du touriste chinois que les bandits ont abattu alors qu’en compagnie de ses compatriotes résidant au Cameroun, il revenait d’une escapade nocturne.



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