Dans un communiqué rassurant sur les troubles respiratoires du pape, consécutifs à une grippe, le Vatican a souligné que "les conditions générales et respiratoires du souverain pontife connaissaient une évolution positive".
Sa laryngo-trachéite aiguë est "en régression" et les spasmes du larynx, qui avaient motivé "une hospitalisation d'urgence" mardi soir ne se sont pas reproduits, a précisé le porte-parole du Vatican, Joaquin Navarro-Valls.
Il a également indiqué que le prochain bulletin médical serait publié vendredi à la mi-journée.
Des sources médicales précisaient dans la soirée que Jean Paul II avait pu boire un peu d'eau, signe que l'inflammation du larynx se résorbait.
Le pape pourrait faire samedi sa première déclaration en direct depuis sa chambre d'hôpital à la polyclinique Gemelli de Rome, dans une liaison audio ou vidéo avec des séminaristes romains, a indiqué l'agence italienne Ansa citant des sources au Vatican.
Avant la publication du bulletin médical M. Navarro-Valls avait laissé entendre, en évoquant son expérience personnelle, que le retour de Jean Paul II au Vatican n'était pas imminent.
"Mon expérience personnelle quand j'ai eu la grippe, comme je l'ai déjà dit, est que cela dure sept jours ou une semaine, à vous de choisir", a-t-il dit aux journalistes qui assiégeaient le hall d'entrée du groupe hospitalier.
La veille, il avait seulement parlé de "plusieurs jours" d'hôpital, tout en soulignant, comme jeudi, que la décision reviendrait aux médecins.
Toute la communication officielle est verrouillée par le Vatican, par le truchement de son porte-parole, M. Navarro-Valls, 68 ans, médecin spécialisé en psychiatrie et ancien journaliste, au service du pape polonais depuis 20 ans.
Face à la pénurie de nouvelles sur la santé de Jean Paul II, une impitoyable chasse à "l'information", quelle qu'elle soit, s'est ouverte.
A l'hôpital, une camionnette transportant un grand pot de fleurs est devenu le prétexte à une bousculade, qui a manqué de tourner à la rixe, entre cameramen et photographes, tandis que des policiers ont dû protéger trois bouquets arrivés au rez-de-chaussée à l'adresse de Jean Paul II.
Une délégation venue de villes polonaises proches d'Auschwitz, où ont eu lieu la semaine dernière les cérémonies célébrant le 60ème anniversaire de la libération du camp d'extermination nazi, a notamment apporté des roses pour le pape.
Place Saint-Pierre, l'habituelle --et souvent invisible-- présence du pape derrière la fenêtre du palais semblait manquer aux touristes, qui n'étaient que quelques-uns à déambuler sur la place jeudi.
"C'est un peu comme la crèche de Noël sans le petit Jésus", se plaignait jeudi un prêtre rencontré au Vatican.
Alors que le monde entier s'interroge sur la gravité de la grippe du pape et que des prières pour sa guérison sont organisées un peu partout, le Vatican se montre rassurant sur l'évolution de la maladie du pape qui s'apprêtait jeudi soir à passer sa troisième nuit à Gemelli.
Mais plusieurs spécialistes cités par les médias italiens se montraient plus réservés sur la capacité du pape à surmonter cette nouvelle épreuve, en raison de son âge et de l'affaiblissement de son organisme dû à la maladie de Parkinson ainsi qu'aux séquelles d'autres affections.
"Le pronostic peut se compliquer rapidement et les problèmes se prolonger", a ainsi mis en garde le gérontologue Antonio Capurso.
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