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Le Cameroun reste un mauvais risque
(03/02/2005)
Un cabinet anglo-américain présente des perspectives peu rassurantes pour le pays.
Par Quotidien Mutations
C'est ce que tentent de démontrer ces temps derniers, les discours des politiques appelant un peuple asphyxié à plus de sacrifices, «à un dernier effort pour que tous les efforts déjà fournis ne soient pas vains».

A la lecture du rapport publié le 19 janvier dernier par la «Standard and poors», un cabinet londonien dont les travaux sont souvent utilisés comme une boussole par les investisseurs, c’est plus qu’un dernier effort qui s’impose. Même si le point d’achèvement, devant générer une réduction substantielle de la dette extérieure, est atteint en 2005, hypothèse très optimiste, les projections de ce cabinet situent le niveau d’endettement de l’Etat à 56% du Pib. Le service de la dette qui, au cours de cette année, va engloutir environ 50% des recettes de l’Etat.

Le relèvement de la Tva d’un demi point et la fin de la pause fiscale sont donc dictés par un souci d’augmentation des recettes fiscales non pétrolières en baisse depuis 2003 et, partant, la nécessité de paiement à échéance de la dette extérieure et la résorption progressive de la dette intérieure. Ce qui n’a pas été le cas en 2004, compromettant une renégociation de la dette au Club de Londres et entraînant une mise «off-track» du Cameroun par les institutions de Bretton woods. Un déclassement qui impose le passage par un plan de rattrapage avant de rejoindre le wagon qui mène au point d’achèvement.
Les raisons de cette sortie de piste sont à rechercher dans plusieurs facteurs. Notamment, la chute des recettes pétrolières qui constituent près de 20% des revenus de l’Etat. Le pétrole et ses dérivés constituent 36% des exportations contre 24% à l’agriculture.

Et même si des indicateurs comme la croissance annoncée à moyen terme à 4,5% et l’inflation stabilisée à 3% sont appréciables, l’épuisement progressif des réserves dans les gisements off-shore, le pays a connu une chute de 40% de sa production depuis 1985, et la fluctuation des cours ne sont guère précurseurs d’une embellie. Surtout qu’en 2004, la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion des finances publiques sont demeurées les choses les moins bien partagées. «Les dépenses excessives» effectuées à la faveur de la présidentielle du 11 octobre 2004 et l’argent injecté dans la Camair et la Caisse d’épargne postale décadentes sont les derniers faits d’armes en la matière que retient la «standard and poors», dont les indicateurs attestent d’un recul du Cameroun.




Incertitudes


En se classant 129e sur 146 Etats à l’indice de perception de la corruption de l’Ong Transparency international, le Cameroun enregistre un classement honorable par rapport aux précédents. Mais c’est le pays le plus mal classé d’un groupe de dix, où on retrouve le Bénin, la Bolivie, le Burkina Faso, l’Equateur, le Ghana, Madagascar, le Mali, le Mozambique et le Sénégal. Groupe baptisé par la Standard and poors, «groupe de pairs», ces pays sont ceux analysés par le cabinet parmi les 27 ayant atteint, comme le Cameroun, le point de décision. Sur ces neuf pays, seuls le Cameroun et l'Equateur n'ont pas franchi le point d'achèvement. Il est admis dans le rapport que «le Cameroun est relativement prospère par rapport à tous les autres pays, en tenant compte du Pib par habitant. Seulement le Cameroun est un producteur de pétrole qui dispose de plusieurs autres ressources».
Une position de privilégié qui ne se manifeste pas assez.

Avec une espérance de vie qui se situe à 47 ans, la plus faible du groupe de pairs, le Cameroun est également crédité d’un taux de mortalité infantile élevé avec quand même la 3e position en ce qui concerne le taux d’alphabétisation des adultes évalué à 68%. Le système bancaire camerounais demeure l’un des plus sous-développé du groupe. Seul Madagascar fait pire. L’environnement politique est également analysé, avec l’absence d’alternance depuis 1982 considérée comme un facteur pouvant être l’objet de bouleversement préjudiciable au tissu économique. Surtout que, précise le rapport, «la succession du président Biya est incertaine et troublante». Le havre de paix peut se muer en poudrière à tout moment parce que «le président Biya âgé de 72 ans, n’a aucun successeur désigné même au sein de son parti le Rdpc». Son régime pourrait engendrer «des tensions émanant des divisions régionales, ethniques et linguistiques du pays». En d’autres termes, Standard and poors présente le Cameroun comme un pays où l’investissement, contrairement à ce que disent les gouvernants, présente bien des risques.




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