Eux, ce sont les fonctionnaires travaillant dans les localités voisines de Yaoundé, qui attendent vainement que leur soient payés leurs salaires du mois dernier. Pour la plupart, ils disent être venus à Yaoundé depuis la fin du mois de décembre, pour se laisser dire que les caisses des perceptions n`étaient pas suffisamment fournies pour les satisfaire tous.
La prénommée Marie Thérèse est particulièrement amère vis-à-vis de l`administration : « Je suis enseignante à Ngoumou, et je suis arrivée ici le 27 décembre. Il y avait beaucoup de monde à servir, et on m`a fait comprendre qu`il était mieux que je revienne le lendemain. J`ai dû attendre plusieurs jours encore, avant de me dégonfler finalement et me résoudre à retourner passer le nouvel an avec ma famille, même sans argent... », raconte t-elle.
Revenue depuis le début de la semaine, la situation de Marie Thérèse n`a pourtant pas évolué d`un pouce. « Armés » de bons de caisses, certains de ses collègues d`infortune disent avoir passé des nuits à la belle étoile. D`où cet engagement commun, marqué dans la mi-journée d`hier par une descente dans la rue. Dès 15h, au moment même où la plupart des fonctionnaires achèvent leur journée de travail, les revendicateurs ont barré tout un pan de l`axe allant de l`ex ministère de l`Education nationale à celui des Travaux publics.
Debout, ou assis sur de longs bancs. Imperturbables. Juste en face, la perception du Trésor où ils étaient censés percevoir leur paie a déjà fermé ses portes. Pas moyen d`interroger un quelconque responsable. Quelques voitures entrent et sortent quand même. Des mouvements qui semblent faire garder espoir aux manifestants.
« Ils nous ont dit qu`il n` y a pas d`argent. Mais nous ne pouvons pas rentrer aujourd`hui sans être payés. En tout cas, aucune voiture ne passera par ici tant que nous ne serons pas satisfaits. L`Etat devrait désormais prendre ses dispositions afin que ses fonctionnaires soient traités de manière équitable », martèle un autre manifestant, qui s`active à distribuer des bananes à ses compères. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que ceux des manifestants qui ont tenu jusqu`en fin d`après-midi d`hier auraient finalement été payés. Les autres, selon la même source, devraient en principe l`être à partir de ce matin.
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