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Gourmandise : le drame des esclaves du ventre
(17/12/2004)
Goinfres et gloutonnes sévissent lors des réceptions et en dehors, affichant une attitude pouvant couper l’appétit des autres.
Par Cameroon Tribune

Puis, n’y tenant plus, demande : " Ton mets là est même bon ? ".

Et sans attendre la réponse, le monsieur ou la dame envoie sa fourchette à l’assaut du morceau de viande cartilagineux que vous gardiez pour la fin. En échange, la gloutonne pourra toujours vous servir un sourire jaune, découvrant ses dents encombrées par des fibres de viande. Toutes les personnes à portée de son coup de fourchette subiront probablement le même traitement. Pour la simple raison que notre convive est un goinfre. Une personne insatiable, qui a depuis longtemps courbé l’échine devant les exigences incessantes de son appétit.

Ça donne des petits drames passant peut-être inaperçus au quotidien pour les autres, mais bien réels. Dans la file pour payer sa facture d’électricité, le gourmand ne laissera pas passer le petit vendeur d’arachides. Sortie du bureau pour raccompagner une amie, la gloutonne va intercepter le seau de poissons frits dont les condiments d’accompagnement sont un délice irrésistible pour elle — d’ailleurs, pendant que la vendeuse emballe les six pièces commandées, elle en mange déjà une, soupirant d’aise et bavant presque de bonheur. A l’exemple des rongeurs qui grignotent constamment pour empêcher leurs dents de pousser, nos esclaves de la panse jouent en permanence des mâchoires, incapables de résister à la dorure d’un croissant, au fumet d’une saucisse, ou, tout simplement, à un morceau de viande nageant dans une sauce tomate. Il faut le relever, c’est généralement à la vue de ces différentes denrées que le désir (voire la pulsion) de manger naît. La sensation de famine n’est donc pas le moteur de cette conduite.

Il va sans dire qu’en société, un tel trait de comportement a vite fait de coller une image négative à celui qui l’adopte. A vouloir manger de tout partout, le gourmand devient rapidement une gêne pour son entourage. Un objet de moquerie aussi, à voir les clins d’œil et les mouvements de tête discrets qui se font lors des réceptions en direction du goinfre notoire, quand il approche du buffet. Puis les rires étouffés qui fusent çà et là quand il quitte ledit buffet, le plat encombré de mets pas toujours compatibles — du koki et du couscous de manioc, par exemple.

" Je ne peux pas m’en empêcher ". L’excuse est toute trouvée par les gloutons, pour continuer à assouvir leur appétit démesuré. L’être humain a certes des faiblesses, et il n’est pas question ici de huer qui que ce soit. Mais qu’on se dise que l’alcoolique peut sortir le même " je n’y peux rien " pour s’enraciner davantage dans son vice. Tout comme le fumeur de chanvre ou le coureur de jupons… La gourmandise ayant à terme des effets négatifs pour la silhouette et même la santé, elle devrait être moins tolérée (et donc plus combattue) que la passion des voitures de luxe, par exemple. Une religion fort répandue ne la classe pas péché capital pour rien.



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