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Spike Lee, Réalisateur de SHE HATE ME
(18/11/2004)
On le dit timide, froid et taciturne. Pourtant, Spike Lee était de passage à Paris pour discuter de son dernier opus, SHE HATE ME.
Par cinema.tiscali.fr

SHE HATE ME est un film à la construction complexe, qui mélange les genres et les histoires et qui dure 2h20... Cette structure était-elle un défi personnel ?

C'est vrai que le film comporte de multiples histoires, donc c'était un défi. Nous voulions parler de divers thèmes qui puissent ensuite se rejoindre. Le travail sur le scénario a été primordial et nous y avons apporté beaucoup de soin. Ensuite, le montage a lui aussi été très important. Vous signalez que SHE HATE ME dure 2h20 mais dans la salle de montage, on sculpte le film, jusqu'à obtenir la durée idéale. J'ai tout simplement fait le film que je voulais. Car en priorité, j'aime faire les films que je voudrais voir en tant que spectateur. Et comme je n'aime pas ce qui est monocorde, eh bien mes longs métrages changent de ton et de style !

Vous soignez toujours énormément les bandes originales de vos films. Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec Terence Blanchard qui compose pour vous depuis JUNGLE FEVER ?

J'ai un profond respect pour la musique et les musiciens. Pour moi, ce sont les meilleurs artistes, les plus accomplis. Beaucoup plus que les peintres ou que les cinéastes par exemple. Quant à Terence, je dois lui rendre hommage ! C'est un immense trompettiste, il dirige son propre orchestre... En fait, c'est même lui qui reçoit mes scénarii en premier ! Il les lit avant tout le monde, il regarde les rushes au fur et à mesure du tournage, il est l'un des premiers à voir le pré-montage. Et puis Terence et moi, nous nous connaissons depuis longtemps, donc tout va très vite entre nous...

Avant, les personnages de vos films étaient peu aisés. Aujourd'hui, ils sont riches et logent à Manhattan. Voulez-vous toucher un nouveau public, ou est-ce un nouveau regard ?

Vous êtes dur ! La maison des parents de Jack est à Brooklyn ! Mais Jack travaille pour une multinationale et tout ce qui est business ou finance se trouve à Manhattan. Je n'avais pas vraiment le choix. D'autant qu'il gagne beaucoup d'argent, donc pourquoi le ferais-je habiter dans un quartier pauvre ? Et avant tout, je ne veux pas me brider. Plus je fais de films, plus je peux montrer divers aspects de la communauté afro-américaine. Je pense que les films doivent s'éloigner du schéma habituel selon lequel les Noirs sont soit dealers, soit rappeurs, soit sportifs.

Pouvez-vous nous parler de votre rapport avec la France et de votre rencontre avec Jamel Debbouze, qui joue dans SHE HATE ME ?

J'aime la France ! Paris a été l'une des premières villes que j'ai visitées dans le monde après Cannes, où j'étais allé présenter NOLA DARLING N'EN FAIT QU'A SA TETE. Aujourd'hui, j'ai la chance de voyager alors que seulement 25% des américains ont un passeport, ce que je trouve déplorable. Le voyage fait découvrir et comprendre le monde et c'est très important pour moi d'être ici... En ce qui concerne Jamel, il est entré bruyamment dans ma vie ! Il est très talentueux. Je l'ai souvent rencontré à Paris et nous avons envisagé de travailler ensemble. Quand j'en ai parlé à mes producteurs ils étaient enthousiastes mais la grosse difficulté était qu'il parle peu anglais et que je ne parle pas le français. Alors pour rendre notre collaboration fluide, c'était un défi, mais cela a fonctionné !

Pouvons-nous espérer qu'un jour vous fassiez un film sur l'Afrique ?

J'ai déjà tourné en Afrique pour MALCOLM X. Mais effectivement, j'aimerais y faire un film. J'ai envie d'y retrouver mes racines. Vous savez, la science a beaucoup avancé et grâce à l'ADN, nous pouvons savoir d'où nous venons. J'ai donc appris il y a quelques temps que ma famille maternelle venait de Sierra Leone et que celle de mon père était du Cameroun. Car nous autres, afro-américains, ne connaissons pas nos racines, nous n'avons rien à quoi nous rattacher comme une langue ou des coutumes. Alors retrouver ses origines est une grande chance, que j'espère concrétiser avec un film.





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