L'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (Oms) visant à éradiquer la poliomyélite de la surface de la terre, d'ici à l'an 2005, pourrait donc ne pas être atteint. Et pour cause, la propagation du polio virus sauvage persiste dans de nombreux pays d'Afrique centrale et de l'Ouest. Lors d'une conférence de presse organisée par le ministère de la Santé publique à Yaoundé jeudi dernier, le coordonnateur national du Programme élargi de vaccination (Pev), le Dr. Emmanuel Nomo a affirmé que le Cameroun figure parmi ces pays où la menace de la polio demeure. Cette année 2004, trois nouveaux cas de polio virus sauvage ont été enregistrés ici, notamment à Makari, à Kolofata, et au niveau de la frontière entre Melong et Bafang, a déclaré Emmanuel Nomo. L'année dernière, dit-il, ce sont les localités de Lagdo et Kousseri qui connaissaient, chacune, un nouveau cas. Des cas importés, de l'avis du coordonnateur du Pev.
" Les journées nationales de vaccinations lancées en 1996 ont eu un grand succès au Cameroun. En 1999 nous avons atteint un taux de couverture vaccinal de 116 %. Ce qui nous a permis d'arriver au stade de précertification de l'éradication en 2002. Malheureusement, en 2003, il y a eu résurgence des cas de polio importés des pays voisins, en l'occurrence le Nigeria et le Niger qui constituent encore des réservoirs du polio virus sauvage. Des analyses techniques permettent de démontrer que les cas enregistrés au Cameroun ces dernières années sont importés ", explique Emmanuel Nomo. D'où, ajoute-t-il, l'importance des journées nationales de vaccination synchronisées qui démarrent le 19 novembre prochain.
Elles seront menées simultanément dans les pays qui partagent les mêmes frontières, qu'elles soient maritimes ou terrestres. 23 pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre sont concernés : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo B., Côte d'Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Guinée-équatoriale, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Rca, Rdc, Sénégal, Sierra Leone, Soudan, Tchad et Togo. Le but de ces Journées nationales synchronisées est d'arrêter le polio virus sauvage qui continue de circuler malgré la réalisation des Journées nationales de vaccination (Jnv) précédentes. " Les activités transfrontalières permettent une réelle prise en charge des populations qui pourraient échapper aux vaccinations dans les zones frontalières lors des Jnv ", a souligné le ministre de la Santé publique, Urbain Olanguéna Awono qui invite tous les acteurs sociaux, leaders religieux, chefs traditionnels, responsables d'Ongs et autres associations, parents, hommes politiques, etc. à mobiliser les populations afin qu'elles adhèrent massivement aux Journées nationales de vaccination synchronisées qui se dérouleront dans les 159 districts du pays. Au vaccin contre la polio, on associera celui contre l'hépatite B. Celui contre l'hépatite A est prévu pour les Journées nationales de vaccination de 2005. Tout ceci gratuitement mis à la disposition des populations cibles.
Les autorités sanitaires précisent que seuls les enfants de 0 à 5 ans sont concernés par ces campagnes, parce qu'ils sont particulièrement exposés à la poliomyélite ; une maladie infectieuse causées par un virus, le polio virus sauvage, qui entraîne une paralysie des bras et des jambes. Il se transmet d'une personne contaminée à une autre non infectée, par voie féco-orale. Pour éviter la polio, l'enfant doit être complètement vacciné avant son premier anniversaire (12 mois) selon le Programme élargi de vaccination. En plus, il doit prendre des doses supplémentaires de vaccins lors des Journées nationales de vaccination. Faute de quoi, l'on ne pourrait aboutir à l'interruption totale de la circulation du polio virus sauvage qui sévit en Afrique et en Asie. L'Amérique et l'Europe en sont exempts depuis plusieurs années déjà.
Sorce: Le Messager
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