L’archevêque de Douala a décidé de mettre sous embargo, tard dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, l’édition N° 342 de l'hebdomadaire dont il assure la codirection de la publication, avec la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc), était déjà en circulation.
Sous le titre : "Controverse autour d’une élection : Les présidentielles ont-elles divisé l’Eglise?", le contenu qui aurait provoqué le courroux de Mgr Christian Tumi .
Mutations n’a pu rencontrer le Cardinal que des collaborateurs disent "en déplacement". Pas plus qu’il n’a pas été possible de joindre par téléphone, en dépit de multiples tentatives, le Père Antoine de Padoue Chonang, le rédacteur en chef de L’Effort camerounais.
Selon de nombreuses indiscrétions à la cathédrale St Pierre et Paul de Douala, la direction de publication de l’Effort camerounais estime que le contenu et les démarches qui ont conduit à l’élaboration de l’édition incriminée, souffrent de nombreuses entorses.De sources concordantes, tout part de la tribune libre signée de Luc Mbongué en page 2. Le texte incriminé s’intitule : "Devoir de vote et droit à la justice : quand les évêques disent une chose et son contraire".
Etalé sur une page, le texte dans lequel l’auteur prend vertement à partie les évêques du Cameroun qu’il accuse de soumission au président de la République, Paul Biya, et à son pouvoir, est un véritable brûlot. M. Mbongué soupçonne certains évêques qui "prétendent être apolitiques", d’entretenir "un copinage poussé avec Paul Biya". Il en veut pour preuve certains silences qu’il qualifie de "coupables" au sujet de nombreux cas de violation des droits humains.
Grief
Autres faits troublants ayant provoqué le mécontentement de la direction de la publication du journal catholique, affirme-t-on dans l’entourage de l’archevêque de Douala, la publication dans cette édition, du protocole d’interview adressé au président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, Mgr Victor Tonyé Bakot.
Au prétexte qu’il n’a pas répondu au questionnaire qui lui a été adressé par le rédacteur en chef du journal, le libellé intégral du questionnement de l’Effort camerounais est adressé aux lecteurs, en même temps que l’intégralité de la déclaration de Mgr Tonyé Bakot. Dans ce protocole, il lui est demandé d’apporter des éclairages sur les "dysfonctionnements mineurs", contenus dans la lettre de félicitations de la Cenc au président réélu, Paul Biya et d’autres au sujet de la déclaration globale qu’il a faite au nom de ses pairs.
Avant la double page centrale dans laquelle la rédaction tente de répondre aux questions qui diviseraient l’Eglise catholique au sujet de la récente présidentielle, dans un billet signé du Rédacteur en chef, on peut lire, "le Cardinal déraille-t-il?". Une allusion pas du tout appréciée par le principal concerné, qui trouve la question déplacée.
Visiblement, la tourmente continue dans la maison de Dieu qui est au Cameroun. Car, même si dans sa tentative de répondre à la problématique qu’elle s’est donné au sujet de la division de l’Eglise catholique, une chose est sûre : l’Eglise catholique qui est au Cameroun traverse des eaux troubles.
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