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Annulation de la dette des pays pauvres
(05/10/2004)
Une dette excessive constitue la plus grande entrave à la croissance économique des nations africaines.
Par Le Messager
La semaine dernière, le Canada a annoncé l’annulation de la dette que lui devaient trois autres PPTE d’Afrique, à savoir le Sénégal, le Ghana et l’Éthiopie. Ces pays rejoignent la Tanzanie, le Bénin, le Guyana et la Bolivie, dont la dette envers le Canada a également été annulée depuis décembre 2000. Cinq autres pays d’Afrique - le Cameroun, la République démocratique du Congo, Madagascar, le Rwanda et la Zambie - ont vu leurs remboursements de la dette bloqués. En tout, plus de 1,1 milliard de dollars de dette seront remis par l’entremise de l’Initiative canadienne sur l’allégement de la dette.
Le Canada a été le premier pays créancier à réclamer l’effacement de toutes les dettes bilatérales des pays admissibles au programme en faveur des PPTE. Il demeure résolu à poursuivre ce même objectif.



L’initiative Ppte est insuffisante

Nous nous entendons sur l’objectif mais, évidemment, les points de vue sont nombreux quant à la manière de l’atteindre. Bon nombre d’entre vous auront entendu parler de discussions entourant une proposition d’annuler carrément la dette de tous les PPTE. Je comprends l’intention qui sous-tend cette proposition. Le Canada appuie lui aussi une plus grande réduction de la dette et il est d’avis que tout plan raisonnable qui recommande une telle fin mérite un examen attentif.

L’Initiative en faveur des PPTE a procuré un allégement de la dette crucial aux pays qui en ont besoin. Mais l’allégement qu’elle procure est-il suffisant? Non, évidemment. Peut-elle faire plus? Je crois que oui. Mais elle doit jouir du soutien international si elle espère réaliser ses objectifs.

Toute nouvelle proposition, qu’il s’agisse d’une modification de l’Initiative en faveur des PPTE ou de l’instauration d’un nouveau programme doit, il va sans dire, assurer un allégement de la dette profond et durable. Cette condition, bien qu’elle soit importante, ne saurait être la seule condition.

Toute nouvelle proposition doit également comprendre une hausse nette des apports de ressources vers les pays en développement, doit assurer le traitement équitable des pays qui ne sont pas des PPTE et ne doit pas nuire à la capacité des institutions financières internationales d’accorder un financement à d’autres pays pauvres.

Voilà la norme que le Canada appliquera pour évaluer cette proposition et toute autre proposition. Si cette norme est satisfaite, le Canada continuera de faire sa part pour que les pays pauvres sortent du cercle vicieux de la dette et entrent dans le cercle vertueux de la croissance économique durable et continue.
Avant de terminer, j’aimerais vous parler d’une autre de mes attributions en tant que ministre des Finances, une pour laquelle j’ai un grand intérêt personnel.

En mars dernier, j’ai accepté l’invitation du premier ministre britannique, Tony Blair, de faire partie de la Commission pour l’Afrique, en prévision de l’intention du Royaume-Uni de faire des enjeux touchant l’Afrique l’accent principal de sa présidence du processus du G-7 jusqu’en 2005. Le mandat de la Commission est de générer des idées pour aider les pays d’Afrique à réduire la pauvreté, à réaliser pleinement leur potentiel économique et à atteindre leurs objectifs en matière de développement. Je fais plus particulièrement partie du groupe de travail de la Commission sur l’économie africaine.

Pour appuyer cette entreprise, j’ai voulu entendre de premier abord ce que les Africains eux-mêmes pensent et ce qu’ils estiment être les meilleures solutions aux défis qu’ils doivent relever. Alors, en août, j’ai passé du temps en Tanzanie, en Afrique du Sud, au Nigeria et au Mali. J’ai rencontré des ministres et des hauts fonctionnaires, des universitaires, des organisations non gouvernementales, des experts en développement, des représentants du milieu des d’affaires et de la société civile.

J’ai également eu l’insigne honneur de rencontrer plusieurs dirigeants africains, dont le président Benjamin Mkapa de la Tanzanie, le président Touré du Mali, et le président Obasanjo du Nigeria.


Identifier les domaines clés de l’aide

Depuis mon voyage, j’ai continué de demander le points de vue et l’avis de nombreux experts ici même au Canada - des travailleurs en développement, des dirigeants d’entreprises et des universitaires. Cette expérience s’est révélée très enrichissante pour moi et, du point de vue de la politique publique, profondément stimulante.
Le Canada veut contribuer de manière constructive aux travaux de la Commission pour l’Afrique et aux réunions du G-7 de l’an prochain qui seront dirigées par M. Blair et le Royaume-Uni. Nous voulons également identifier des domaines clés dans lesquels le Canada sera en mesure d’apporter son aide.

Un plus grand allégement de la dette pourrait être l’un de ceux-ci. Une plus grande équité réelle en matière de commerce mondial pourrait en être un autre. L’établissement d’un environnement économique menant à la création d’une classe moyenne et d’un secteur privé dynamique en Afrique - comportant un accent particulier sur les petites et moyennes entreprises, le développement à valeur ajoutée et des sources appropriées de capital d’investissement fiable - est un autre domaine essentiel.

Une infrastructure publique vitale (pour les transports, les communications, l’énergie et l’eau) constitue également une haute priorité.

Bien que les besoins et les demandes dans ces domaines et dans bien d’autres sont énormes - et presque déconcertants - j’aimerais émettre deux commentaires.

D’abord, de mon expérience en Afrique, je suis revenu optimiste quant à ce qui peut être accompli, tout en demeurant réaliste sans tomber dans la tristesse et le défaitisme.
Et ensuite, les idées et les solutions ne doivent pas être imposées de l’extérieur. Le leadership et la propriété du processus et du contenu des activités et des solutions futures doivent se retrouver dans des mains africaines. Les pays de l’Ouest et du Nord doivent être là pour aider et non pour contrôler.


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