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Finances Publiques: les conditions du FMI
(03/08/2004)
La liquidation de la Camair. Une nouvelle restructuration de la Campost. La réduction drastique des voyages officiels. L’augmentation de l’impôt sur les alcools et le tabac...sont les mesures urgentes à prendre
Par Redaction

Fmi/Banque mondiale
Le Cameroun proche du point... d'achoppement
La liquidation de la Camair, la restructuration de la Cep, l'augmentation des impôts sur l'alcool et le tabac, et la réduction du coût des voyages officiels sont les mesures urgentes à prendre par notre pays qui aurait déjà totalement dérapé.

Il faut attendre avec impatience le retour de la mission camerounaise rendue à Washington depuis mi-juillet dernier, pour savoir quel est le sort réservé au dossier Cameroun par le Fmi et la Banque mondiale. Le fait en soi que ni le ministre en charge des Finances et du Budget, Michel Meva'a M'Eboutou, ni celui chargé des Affaires économiques, de la Programmation et de l'Aménagement du territoire, Martin Aristide Okouda, ne se soient déplacés pour défendre le dossier dans ces ultimes discussions n'augure rien de bon, la mission réservée au chef de délégation, le président du Comité technique de suivi, M. Mbapou Edjenguele, relevant alors de l'exploit. Selon nos informations en effet, le ministre des Finances et du Budget, Michel Meva'a M'Eboutou, a fait tenir, peu avant le départ de la délégation camerounaise pour la capitale fédérale américaine, siège des institutions de Bretton Woods, une note au chef de mission du Fmi à Yaoundé, elle même consécutive à des entretiens préalables tenus par les deux parties sur la situation relativement critique du dossier camerounais.

M Bio Tchanè (arrivé par ailleurs en fin de séjour), joue à cet égard à la fois un rôle de conseil et de facilitateur entre notre pays et la Banque mondiale. Les propositions ont été jugées insatisfaisantes dans la mesure où, si elles semblaient inclure par moment " quelques mesures fortes ", elles n'étaient cependant pas de nature à " redresser le programme. En l'état, la mise en oeuvre de ce train de mesures ne serait pas suffisante pour justifier l'achèvement d'une autre revue dans le cadre de l'accord au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (Frpc), ni pour établir les six mois d'antécédents de bonne mise en oeuvre des politiques requis avant le point d'achèvement dans le cadre de l'initiative Ppte ".

Le ton est poli mais ferme, qui indique clairement qu'il est urgent de remettre le programme sur les rails : " il faudrait notamment atteindre l'ensemble des objectifs budgétaires du programme pour 2004 et largement rattraper les dérapages constatés en 2003 et au début de 2004 ". Pour cela, indique le Fmi, il est demandé aux autorités camerounaises de prendre " de nouvelles mesures fiscales, outre les mesures envisagées dans le programme pour 2004 " et, surtout, " d'adopter un programme d'actions détaillées en organisant la liquidation de la Camair et la restructuration précise de la Caisse d'épargne postale. " Il est par ailleurs demandé de renforcer le suivi et l'internalisation du programme dans le domaine budgétaire avec, en point d'orgue, " le paiement complet en 2004 des factures des services publics de l'Etat et la réduction des arriérés intérieurs sans accumuler de nouveaux arriérés extérieurs ni contracter des emprunts extérieurs non concessionnels ".


Traitement de cheval

Les autorités du Fmi annoncent donc un troisième trimestre 2004 (celui en cours) particulièrement crucial, en supposant que le second trimestre, déjà dépassé, et dont les résultats devaient être présentés au cours des séances de travail signalées pus haut, n'aura pas connu d'autres dérapages. Il faudrait donc, pendant cette période, à la fois une progression maintenue des recettes non pétrolières et une réduction forte des dépenses courantes, une augmentation des dépenses de restructuration afin de couvrir en partie les coûts non budgétisés de la liquidation de la Camair et de la restructuration de la Cep...
C'est donc à un véritable traitement de cheval que le Fmi soumet le Cameroun. Mais il assure que si ces mesures venaient à être appliquées enfin avec rigueur, cela permettrait entre autres, de dégager " un excédent primaire budgétaire non pétrolier équivalent à 1,1 % du Pib en 2004 ", contre le pourcentage programmé qui était de 1,5 %; " un excédent primaire budgétaire global, y compris les recettes non pétrolières et les dépenses de restructuration, qui serait de 4,7 % du Pib, comparé aux 4,5 qui ont été programmés, ce qui couvrirait le déficit de 2003 "; et enfin " un crédit bancaire net à l'Etat réduit de 0,4 % du Pib, ce qui permettrait de regagner totalement le terrain perdu en 2003 ".

Concrètement, pour l'implémentation de ces mesures, le Fmi propose l'élargissement de l'assiette d'imposition pour des produits comme le tabac ou l'alcool, l'introduction d'une taxe sur le transfert des fonds à l'étranger. D'un autre côté, il faudra sensiblement réduire les dépenses de l'Etat. Durant la période concernée, il est question d'économiser 17 milliards sur les biens et services, 7 milliards sur le budget voyages (du chef de l'Etat ou des autres fonctionnaires lors de leurs déplacements à l'étranger?) et 3 milliards sur les projets de construction non stratégiques. Il faudrait donc pratiquement " un sans faute ", difficile en cette période pré-électorale où, finalement, les mesures à annoncer ne seront que douloureuses, pour espérer obtenir le précieux sésame du point d'achèvement, au mieux en fin d'année, alors que les autorités politiques espéraient l'utiliser comme slogan de campagne électorale.

Même si cela relevait de l'évidence depuis quelques temps, comment en effet expliquer aux Camerounais que Camair, élément de leur fierté nationale, va être totalement liquidée? Comment expliquer encore aux Camerounais, après la promesse faite par le chef de l'Etat en personne, qu'il faut à nouveau restructurer le secteur de l'épargne postale et que, probablement, tous les avoirs gelés jusqu'à présent seront à jamais compromis? Qui prendra sur lui d'annoncer que les impôts sur le tabac et l'alcool vont augmenter, ce qui risque de se traduire par une augmentation des prix à l'achat de ces divers produits, finalement supportée par le consommateur? Voilà pourquoi on est impatient de voir revenir la délégation camerounaise et d'échanger avec elle sur les nouvelles promesses faites encore au nom du gouvernement camerounais.

par Alain B. Batongué, Mutations



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