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Scandale de la bauxite autour de Paul Biya
(27/07/2004)
Paul Biya et le scandale de la bauxite.l'ingénieur conseil italien Massimo Campailla a décidé de passer à la vitesse supérieure en la portant au tout début de juin dernier devant les instances judiciaires européennes
Par Redaction

L’Italien Massimo Campailla porte l’affaire devant un tribunal du Luxembourg. La presse française s’en mêle.

Après avoir écumé pendant plusieurs années les principaux points de décision du pays et les salles de rédaction en se plaignant d'avoir été roulé par la présidence pour une sombre affaire de mise en valeur de la bauxite (entrant dans la fabrication de l'aluminium) de la province de l'Adamaoua, l'ingénieur conseil italien Massimo Campailla a décidé de passer à la vitesse supérieure en la portant au tout début du mois de juin dernier devant les principales instances judiciaires européennes. Il n'en fallait évidemment pas plus pour que cette nébuleuse affaire ne se retrouve dans les médias occidentaux. Dans son édition du 03 juillet dernier, sous la plume de Jean Chatain et le titre " Le scandale de la bauxite ", le quotidien communiste français L'humanité revient sur ce fameux projet minéral en rappelant qu'il devait essentiellement servir "à la mise en valeur du nord du pays et qu'il a été abandonné après l’intervention du groupe Pechiney...et avec la bénédiction du président Biya ".

Dans son article, le journaliste de L'humanité, dont on ne se rappelle pas au passage qu'il ait mené une quelconque enquête sur le terrain, se lance dans une sévère diatribe contre le Cameroun " champion ès corruptions toutes catégories confondues, selon Transparency International ", et son président, Paul Biya, dont il rappelle insidieusement que, " à l'instar de feu le maréchal-gangster Mobutu Sese Seko qui mettait en coupe réglée les richesses de l’ex-Zaïre, ses proches et lui sont régulièrement impliqués dans ce type d'exercice peu honorable".
Si l'on s'en tient au récit de L'humanité, Massimo Campailla aurait, dans un premier temps, appartenu, " à l’entourage direct de Paul Biya. Lequel lui prêta une oreille attentive sur son projet présenté courant des années quatre-vingt de mise en valeur des importants gisements de bauxite dans la province de l’Adamoua à Minim-Martap, gisements estimés être la sixième réserve mondiale actuellement recensée ". Pour le quotidien français, le président camerounais trouvait un intérêt politique direct dans cette région nordiste, l’une des plus pauvres du pays, puisque"étant considérée par lui comme trop encline à manifester et à écouter l’opposition au régime. De plus, la récession de 1989 rendait impératif de générer de nouvelles recettes pour un pays en voie d’asphyxie économique ".

Maffia
L'humanité soutient que c'est fort de ce soutien présidentiel que Massimo Campailla a donc été désigné comme " mandataire " de l’État du Cameroun dans la recherche de partenaires qui devait, selon les projections, générer au Cameroun près de 400.000 emplois induits et plusieurs infrastructures d’importance dans les secteurs énergétique, ferroviaire et portuaire. Ce qu'il aurait effectivement fait en se tournant notamment vers l'Italie, son pays d’origine, où il aurait réussi à réaliser un montage financier de 1.000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros), motivant du même coup le gouvernement camerounais à amorcer les démarches et contacts pour en asseoir les modalités. Selon Jean Chatain, " le texte a été présenté par le gouvernement à l’Assemblée nationale mettant en place un comité chargé de gérer les questions touchant à la production d’aluminium ". Et c'est à ce niveau que, sans raisons apparentes, tout aurait subitement dérapé. " Les proches de Paul Biya se détournent du jour au lendemain du " mandataire " en poste, lequel estime avoir alors été simultanément lâché par son propre pays ", révèle Chatain dans son article.

Pour défendre ses intérêts, Massimo Campailla saisit la chambre administrative de la Cour suprême du Cameroun. Devant le refus du gouvernement d'y envoyer ses représentants, les magistrats la composant en aurait profité pour se dérober à leur tour.
Selon l'explication de Massimo Campailla, reprise par le quotidien communiste : " Les gisements de Minim-Martap étaient et sont délibérément maintenus en réserve coloniale par Pechiney, le groupe multinational français de l’aluminium et pas question pour cette société de tolérer la moindre mise en cause de ce qu’elle considère comme une chasse gardée traditionnelle, presque de droit divin. Or Paul Biya n’a rien à refuser à Pechiney, pas plus d’ailleurs qu’à un certain nombre d’autres intérêts de l’ancienne métropole qui continuent de faire la loi économique au Cameroun. " Dans ses confessions au quotidien français, l’ingénieur-conseil italien va encore plus loin : " Outre son veto sur l’exploitation de la bauxite camerounaise en dehors de ses intérêts, il faut savoir que Pechiney paye l’énergie électrique à Edéa largement au-dessous de son prix de revient, grâce à des contrats de complaisance qu’elle a même cavalièrement violés en ce qui concerne ses obligations de participation aux investissements.

Ce différentiel tarifaire représente plusieurs milliards de francs Cfa par an. Dont le poids est reporté sur le dos soit de l’État du Cameroun, soit des autres consommateurs en renchérissant le prix du kilowattheure ". C'est donc fort d'avoir tenté de mettre fin à cette " maffia " que l'ingénieur conseil italien révéle au journal français avoir subi des menaces, arrestations et brutalités policières et...même une tentative d’assassinat. Après avoir porté en vain l'affaire devant la Commission européenne en 1998 en évoquant la convention de Lomé IV et la convention de Cotonou régissant les relations entre l’Ue et les pays Acp, il vient d'adresser, au début du mois de juin dernier, auprès du tribunal de première instance des Communautés européennes basé au Luxembourg, une autre plainte contre la Commission européenne elle-même. D'après, L'humanité, le motif est simple : " complaisances internes de la Commission avec les lobbies français et italiens bien en cour chez M. Biya ".

En attendant de voir un jour si cette affaire est réelle ou fausse, pour l'instant, le jugement de Jean Chatain sur le sujet est sans appel :" Jugé apparemment crime de lèse-majesté par Pechiney, un projet concernant le devenir économique et social de toute une partie du territoire camerounais a bel et bien été mis sous le boisseau par un gouvernement qui, par ailleurs, s’est illustré par sa boulimie de " privatisations-braderies " au cours desquelles ses membres n’hésitent pas à se sucrer abondamment". Plusieurs années Après le déclenchement de cette ténébreuse affaire, le gouvernement camerounais garde un silence suspect. Pendant ce temps, la campagne de dénigrement du Cameroun et son principal dirigeant orchestrée par Massimo Campailla fait sereinement son chemin à travers le monde.

Les milliards de Minim Martap
A l'origine de l'aluminium, la matière première est la bauxite. C'est un minerai riche en oxyde d'aluminium, qui se forme au cours de millions d'années par l'altération chimique de pierres contenant du silicate d'aluminium. Exploités d'abord en France (région des Baux de Provence), les gisements actuels de bauxite sont principalement situés dans les Caraïbes, en Australie et en Afrique. Pour transformer la bauxite en alumine, le minerai est concassé puis mélangé avec de la chaux et de la soude caustique. Le mélange est ensuite pompé et chauffé dans des récipients pressurisés. Dissoute par la soude, puis séparée de la solution par précipitation, lavée et chauffée, la poudre d'alumine ainsi extraite entre dans la composition de nombreux produits chimiques. Le raffinage de 4 tonnes de bauxite produit 2 tonnes d'alumine.

Grâce à un procédé de réduction électrolytique appelé fusion, l'alumine est ensuite transformée en aluminium. Pour cela elle est dissoute dans un bain de cryolite, à l'intérieur de grandes cuves garnies de carbone. Sous l'action d'un puissant courant électrique traversant le bain, le métal d'aluminium se sépare de la solution chimique, puis est siphonné à l'extérieur de la cuve. 2 tonnes d'alumine permettent de produire 1 tonne d'aluminium. En sortant des cuves de fusion, l'aluminium est versé dans des fours pour le mélanger de façon très précise à d'autres métaux, formant ainsi divers alliages adaptés à de multiples utilisations. Une fois purifié, le métal est versé dans des moules ou coulé directement sous forme de lingots. Il peut ensuite être soumis à différentes opérations de fabrication (moulage, laminage, forgeage, emboutissage, filage), donnant naissance à de nombreux produits finis.
Évalués à plus d'un milliard de tonnes (précisément 1 116 millions de tonnes), trois gisements de Bauxite existent au Cameroun et sont localisés à : Fongo Tongo, Minim Martap, Ngaoundal. Situé à 600 km de la mer (Douala), le complexe Mini- Martap/Ngaoundal est le plus connu.

par Thierry Ngongang- Quotidiens mutations




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