Le reporter camerounais de la radio britannique et son collègue, venu spécialement de Londres pour réaliser une série de reportages dans la zone de Bakassi, territoire récemment reconnu comme propriété du Cameroun, par l`arrêt de la Cour internationale de justice de La Haye; ont été appréhendés par des militaires au motif qu’ils sont des espions.
Les deux journalistes ont été aussitôt conduits à Limbé, après avoir été dépouillés de leur matériel de travail et de toutes leurs pièces personnelles. Y compris l`autorisation dûment signée par le ministre de la Communication (Mincom), Jacques Fame Ndongo. Lequel document est, à priori, un sauf conduit permettant à tout journaliste étranger de réaliser des tâches de collecte des informations, en toute légalité.
Farouk Chotia et Ange Ngu sont actuellement en résidence surveillée dans un hôtel de la ville balnéaire de Limbé, où, aux dires de notre source, ils subissent des interrogatoires conformément aux instructions du gouverneur de la province du Sud-Ouest, Thomas Edjaké Mbonda, dont l`un des plus proches collaborateurs, le secrétaire général de la province en l`occurrence, serait allé, hier soir, à la rencontre des "prisonniers".Toutes nos tentatives de pouvoir joindre ces confrères au téléphone ce sont avérées infructueuses.
Informés de ces arrestations, les responsables du Mincom ont engagé des négociations avec leurs collègues du ministère de la Défense (Mindef), afin d`obtenir la libération pure et simple des deux "espions". En rappel, ce n`est pas la première fois que des journalistes des organes de presse étrangers ou leurs correspondants ont maille à partir avec les autorités camerounaises. L`on a encore souvenance des déboires de Vincent Tsas, pendant la période dite des années de braise.
Le correspondant de Reuters et de la Bbc avait même été appelé à plier bagages, après plusieurs séances d`interrogatoires musclées dans les services de police ou de gendarmerie. Nicolas Balique et Christophe Champain, tous deux correspondants permanents de Radio France international (Rfi) dans notre pays, n`avaient pas, en leur temps, connu meilleur sort. Au moment où nous mettions sous presse, les tractations se poursuivaient encore entre le Mincom et le Mindef. Afin d`éviter au Cameroun la réputation de fossoyeur de la liberté de la presse.
source: Quotidienmutations, Brice R. Mbodiam
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