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Les forces de l`ordre matraquent les opposants
(08/07/2004)
Fru Ndi, Issa Tchiroma, Jean-jacques Ekindi, Antar Gassagay, Mukuri Maka,... veulent l`informatisation du fichier électoral.
Par Rédaction

Nous sommes au niveau du marché central, devant le Katios Night-club. La marche n’aura duré qu’une dizaine de minutes. Les militants sont stoppés dans leur élan par des gendarmes aux mines impitoyables, casqués et armes au poing. Ils sont là pour disperser cette marche. Les policiers et gendarmes forment un rideau devant les leaders de la Coalition, leurs députés et les militants de leurs partis respectifs.

L’on a donc eu droit à un véritable bras de fer. D’un côté les leaders des partis politiques de la Coalition dont John Fru Ndi, Moukouri Maka, Antar Gassagay, Issa Tchiroma Bakary, auxquels s’est ajouté Jean –Jacques Ekindi. De l’autre côté, des gendarmes et policiers, tous grades confondus, armés jusqu’aux dents : mitraillettes, matraques, boucliers…Les deux camps s’affrontent comme dans un match de rugby, la nasse que forment les agents de maintien de l’ordre étant presque infranchissable. C’est la bousculade entre les deux blocs humains. Même les députés sont brutalisés.

Dans la foule de curieux et de badauds, les réactions sont diverses. «On bouscule un député ? », s’interroge un jeune homme. Son voisin lui rétorque qu’ «un député ne marche pas ; il examine et adopte les lois à l’Assemblée nationale ». Les minutes s’égrènent et la tension monte progressivement entre les forces de l’ordre et les militants de la coalition.

Bousculades et empoignades se poursuivent. Comme des cerbères, les forces de l’ordre ont recours aux coups de matraques et de crosses pour maintenir les militants quasiment hystériques.



La foule brutalisée

Les nombreux badauds venus assister à la marche de la Coalition ont été copieusement violentés. Les agents de maintien de l’ordre ne supportaient pas leur présence. Surtout que ces curieux les ont abondamment hués. La bousculade des populations présentes dans les rues est criarde. Comme à Soweto ou à Pretoria, à l’époque de l’apartheid. La masse de curieux héritent du courroux des policiers et gendarmes.

La confusion s’installe et l’on court dans tous les sens pour se mettre à l’abri. Devant une véranda des boutiques fermées pour la circonstance, trônent le gouverneur et le préfet.
La foule est ainsi écartée des militants de la Coalition. Les routes sont bloquées : devant le supermarché Score, au rond point de l’Intendance et devant l’hôtel Mercure, il est pratiquement impossible à tout usager de la route, piéton ou véhiculé, de circuler et traverser ces différents points de la capitale camerounaise.

Les magasins baissent du coup leurs rideaux, la pharmacie Française et le Centre culturel Français offrent le spectacle d’employés qui lorgnent les mouvements derrière les grilles.


Récidive

La Coalition a organisé sa première marche pour réclamer l’informatisation du fichier électoral le 29 juin dernier à Yaoundé. Elle s’est en effet, proposé d’organiser des manifestations une fois par semaine, jusqu’à la prochaine présidentielle. Il ressort d’un communiqué commis le 05 du mois en cours, par le secrétariat permanent de la Coalition que « le conseil a décidé d’organiser des manifestations publiques à Yaoundé tous les mardi, à partir du 29 juin 2004, pour exiger l’informatisation du processus électoral avant l’élection présidentielle prochaine».

Réagissant au communiqué du Minatd en date du 30 juin dernier sur l’informatisation progressive du fichier électoral, la Coalition a dénoncé la manipulation de l’opinion nationale et internationale, tout en relevant que l’établissement des cartes d’identité nationale est sélective et en faveur des seuls militants du Rdpc, le parti au pouvoir, «au lieu d’en rendre l’acquisition gratuite pour tous les citoyens».

Selon la Coalition, il est inconcevable qu’on puisse réunir plusieurs milliards de nos francs pour l’achat d’un avion présidentiel et qu’on ne puisse pas mobiliser les fonds pour l’informatisation du processus électoral. Le conseil de la coalition exige que «l’informatisation du processus électoral cesse d’être un slogan creux pour devenir une réalité pour tous, au Cameroun. La Coalition maintiendra ses manifestations jusqu’à ce que ceci devienne réalité », s’entête-t-elle dans ses ardeurs politiques.


Ecrans noirs

Dans cette ambiance de Soweto, les journalistes sont principalement visés, y compris ceux de la Crtv dont les caméras sont confisquées. Un reporter de Mutations et son confrère de Le Messager sont particulièrement visés. Ils essayent par toutes les voies, d’approcher les manifestants. Mais ces derniers sont comme dans un enclos éloigné de tout regard. Il était prudent pour les historiens du présent de travailler en toute discrétion. Sans dévoiler leur identité et en gardant leur matériel de travail secret.

Sous peine de s’attirer les foudres des policiers et gendarmes. Ils ont certainement reçu des instructions pour empêcher que les journalistes répercutent les manifestations publiques de la Coalition. Un caméraman de Ariane Télévision, placé devant l’immeuble Shell, sur la façade de l’Avenue Kennedy s’est vu confisqué sa carte professionnelle, car surpris par un flic en civil, en train de prendre des images S’en est d’ailleurs suivie une conversation rocambolesque entre les deux hommes. Le flic : « vous ne savez pas que pour filmer un événement comme celui-ci, il faut une accréditation du ministre de la Communication ? Où est la vôtre ? »

Le caméraman s’étonne et rétorque : « ce n’est pas un événement qui nécessite l’obtention préalable d’une accréditation du ministre de la Communication, parce qu’il n’est pas programmé ». Le flic, en empochant la carte professionnelle du caméraman : «c’est vous qui venez filmer pour montrer ce qui c’est passé ! ».
Cette barbarie durera 6 heures de temps.

Les leaders de la coalition ont été pris en otage de 14h 30 à 20h par les forces de l’ordre. Le prfét du Mfoundi qui était sur les lieux dans l’après-midi est revenu dans la soirée pour négocier le départ des opposants qui ne voulaient plus quitter les lieux comme le leur demandaient les forces de l’ordre auxquelles John Fru Ndi avait tenu un long discours pendant la période de séquestration. Après leur “libération”, ils se sont rendus au domicile du chairman du Sdf à Essos

source: Le Messager, Christian LANG


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