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Le Scnc savoure sa première victoire sur la République du Cameroun...
“Nous avons gagné la première partie de la bataille qui nous oppose à la République du Cameroun. La Commission Africaine des droits de l’Homme et des peuples vient de déclarer recevable notre requête sur ce différend.” C’est en ces termes que Chief Ayamba Ette Otun, chairman du Mouvement irrédentiste du Southern Cameroon’s National Council (Scnc) a mis du baume sur les coeurs de ses camarades en lutte pour la nouvelle indépendance de la partie anglophone du pays. C’était le 19 juin 2004 dans une salle du foyer culturel Wimburg de Bamenda. Les militants et sympathisants du Scnc ont accouru du rivage de l’Atlantique (Limbe et Tiko à la pointe le plus éloignée du Nord-Ouest en passant par les hauteurs du Fako) pour être présents à la publication de la nouvelle parvenue au Cameroun le 16 juin aux environs de 19 heures.
En effet, la Commission africaine des Droits de l’Homme et des peuples qui siège à Banjul en Gambie a déclaré recevable la requête en séparation du Scnc qui entend obtenir le détachement des provinces du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du reste du Cameroun. Pour les leaders de ce mouvement séparatiste, le “test d’admissibilité” de Banjul signifie que le débat sur la forme, notamment la compétence de la commission africaine à connaître de cette affaire est acquise. A en croire le leader du Scnc, la délégation de l’Etat de la République du Cameroun conduite par le ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé des Relations avec le Commonwealth, Joseph Dion Ngute a échoué dans ses réquisitions de voir la commission africaine se déclarer incompétente de connaître de cette affaire. Lors des débats préliminaires de Banjul du 1er au 16 juin, le professeur Carlson Anyangwe parlant au nom du Scnc a fait une esquisse du problème pendant devant cette organe. Pour cet enseignant de droit aujourd’hui en exil en Afrique australe, les termes de la fédération de 1961 ne prévoyaient pas l’annexion d’un des deux Etats par l’autre. Au terme des débats houleux et conformément à l’article 55 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la commission s’est déclarée compétente à connaître de ce litige. Au Scnc on pense que cette “ admissibilité “ est un signe prémonitoire de la victoire finale. Les plaidoiries du Professeur Carlson Anyangwe ayant convaincu la commission.
...vers une indépendance prochaine?
Albert Mukong un des ténors du Scnc est de ceux qui pensent qu’avec la recevabilité de l’affaire dans sa forme, les sceptiques ont toutes les raisons de croire “maintenant en notre cause” et de poursuivre “Je suis à 60% sûr que nous obtiendrons notre indépendance et que la République du Cameroun acceptera le verdict de la Commission africaine” Nfor Ngala Nfor vice chairman se veut plus prudent “Nous ne pourrions vaincre qu’avec l’aide des pays amis et la communauté internationale commence déjà à comprendre notre problème”. Il fait un pied de nez à ceux des fils du Southerns Cameroons qui veulent détourner à des fins alimentaristes, le problème anglophone. “C’est nous les Southern Cameroonians qui retardons notre libération du joug de la République du Cameroun” serine-t-il. Et de poursuivre “la volonté du peuple ne saurait être confisquée par quelqu’un”; raison pour laquelle il lance un appel en direction des autres factions. L’heure n’étant plus à la lutte de positionnement; tous devraient regarder dans la même direction. Aussi estime-t-il qu’il est temps que chaque fils, amis et sympathisants du Scnc apporte sa modeste contribution surtout financière pour préparer cette offensive juridique devant de la Commission de l’U.A.
Et le vétéran Stephen Ndi de renchérir “ c’est le moment de travailler durement. Tous les Southern Cameroonians doivent rejoindre le train; en priant et en jeûnant constamment; et au-delà, en faisant des contributions financières, intellectuelles substantielles étant entendu que notre problème a atteint une étape “méritoire”. Taku Sylvester ex-officier de police en retraite et chairman de la Southern Zone (Sud-Ouest) a prescrit le contact des hommes d’affaires pour mobiliser ces fonds. Afin d’éviter tout désagrément entre ceux-ci et les agents de la république a-t-il recommandé, “nous devons utiliser des mots de passe pour désigner des hommes d’affaire à contacter, ou ceux qui ont fait le geste qui sauve” parole d’un officier de police dirait-on. Au demeurant cette première victoire célébrée samedi dernier a connu la participation de plusieurs activistes du Scnc dont certains venus du Nigeria. Et Hitler Mbinglo chairman du Northern Zone (Nord-Ouest) de rassurer le public que la victoire finale ne saurait retarder. A condition que chacun s’y implique.
Faut-il le rappeler c’est à la 32e session ordinaire tenue du 5 au 9 mai 2003 à Niamey au Niger que cette affaire a été enregistrée au rôle de la commission africaine.
Donat SUFFO, Le Messager
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