Pour en débattre, les initiateurs du conclave ont fait appel aux experts des pays d’Afrique centrale à forte dépendance économique desdites industries ; mais aussi aux ressortissants de certains Etats comme le Royaume-Uni, la France, le Nigeria, la Rdc et l’Angola. Avec eux, les organisations étatiques en charge de la gestion des intérêts des Etats dans le secteur des industries extractives, et les représentants des gouvernements des pays concernés, notamment les ministres en charge des mines, des finances et de diverses sortes de programmes économiques observeront les travaux.
Pendant quatre jours, plusieurs organisations internationales et autres partenaires au développement, les chambres consulaires, les associations professionnelles du secteur des industries extractives participeront également à ces réflexions. Le but, annonce t-on, étant de d’ " apporter un appui à toutes [ces] parties présentes du secteur des industries extractives dans les pays concernés en vue de développer un cadre approprié, compréhensible et facile d’accès au public… "
Un dessein plutôt louable, qui a d’ailleurs suscité l’implication personnelle du Premier ministre Peter Mafany Musonge, ainsi que du Secrétaire exécutif de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), tous deux annoncés à la cérémonie d’ouverture de ce matin. En guise de rappel, l’initiative sur la transparence de la gestion des recettes et des dépenses pétrolières et minières est une idée du chef de gouvernement britanique, Tony Blair.
Lancée au cours du sommet mondial sur le développement durable tenu en Afrique du Sud en septembre 2002, l’idée a été adoptée en juin 2003 à Evian (France) par les chefs d’Etat et de gouvernement des huit pays les plus industrialisés du monde. Au fond, il s’agit de " lutter contre la corruption et améliorer la transparence ; de renforcer l’intégrité du processus de décision publique et de permettre aux ressources nationales et à l’aide publique au développement d’être utilisées à bon escient ".
D’où l’objectif principal des assises de Yaoundé, qui est de " renforcer les programmes nationaux de gouvernance, en vue d’accroître les efforts déployés pour réduire la pauvreté… ".
Une précision : seuls les pays qui respectent les critères de bonne gouvernance et de transparence tels que élaborés par les concepteurs du projet, bénéficieront du financement des institutions financières internationales !
Parmi les plus importants, la lutte contre les pratiques financières abusives, une totale transparence dans l’attribution des marchés publics et des concessions, l’application sans complaisance des lois anti-corruption, une implication plus significative des opérateurs privés dans l'exécution des programmes de mise en conformité dans les domaines pétroliers et miniers et… la communication systématique, " selon les modalités communes et uniformes ", du montant des recettes et des dépenses liées aux industries extractives.
Beaucoup de pain sur la planche, en somme. Les participants aux assises qui s’ouvrent dans la capitale en profiteront donc, durant toute cette semaine, pour " procéder à un échange d’informations et d’expériences sur les questions relatives à la gestion des revenus provenant des industries extractives de la zone Cemac " ; tout comme il sera question d’ " identifier les opportunités, les contraintes et les démarches à suivre en vue d’atteindre un niveau optimum de transparences dans les industries extractives " ; et, enfin, d’ " arrêter des programmes d’actions incluant des plans de suivi au niveau national, avec un calendrier précis pour la mise en œuvre effective. "
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