Ville balnéaire de la province du Sud, Kribi sera en fête demain. A l’occasion de l’inauguration du terminal du pipeline Tchad-Cameroun. Un oléoduc dont les travaux de construction ont été lancés par les présidents Idriss Deby et Paul Biya, les 18 et 20 octobre 2000, respectivement à Komé et dans le chef-lieu du département de l’Océan.
Ce sera sous la co-présidence des chefs d'Etat du Cameroun et du Tchad. Ils seront entourés pour la circonstance d’une dizaine d’homologues qui ont tenu à rehausser de leur présence l’éclat de la cérémonie. Et, ce faisant, dire leur satisfaction à leurs hôtes pour la parfaite réalisation de ce projet intégrateur, dont de nombreux observateurs avertis s’accordent à dire qu’il est le premier du genre jamais réalisé en Afrique subsaharienne.
Afin que la fête de demain soit un succès sur toute la ligne, aucun détail n’a été négligé dans les préparatifs. C’est ainsi que les réunions se sont multipliées à la présidence de la République et des descentes sur le terrain effectuées, le tout sous la présidence du directeur du Cabinet civil, Edgard Alain Mebe Ngo’o. Il s’agissait de s’assurer que tout sera fin prêt le jour J : la place des cérémonies, les résidences des chefs d’Etat, les autres infrastructures hôtelières, la voirie urbaine, l’éclairage public, l'aérodrome local…
L’on parlera certes du pétrole, des retombées de son exploitation et de l’intégration sous-régionale lors de la rencontre de Kribi, mais, les chefs d’Etat et les invités spéciaux présents dans la ville balnéaire du Sud mettront également à profit cette occasion, pour échanger sur d’autres questions bilatérales et multilatérales.
Joignant l’utile à l’agréable, ils pourraient profiter de la fête de demain pour découvrir ou redécouvrir les charmes de Kribi, qui en regorge au plan touristique : mer, chutes, campements de pygmées…
De nombreuses retombées
La construction du pipeline Tchad-Cameroun qui s’est achevée en juillet 2003, a permis de donner un souffle nouveau aux économies des deux pays. En effet, de nombreux opérateurs économiques nationaux y ont trouvé d’importantes opportunités d’affaires. Lors des travaux côté camerounais, plus de 6000 travailleurs, dont 5500 nationaux et environ 500 ressortissants de la sous-région en ont tiré une source de revenus. Les compensations communautaires et individuelles ont également rapporté beaucoup d’argent aux populations des localités traversées ; cinq milliards de francs ont été consacrés au paiement de ces compensations.
Quant à l’Etat, il perçoit déjà, et continuera à percevoir pendant la phase d’exploitation d’environ 25 ans des royalties qui lui sont dus au titre de droit de transit. Parmi les retombées du pipeline figure également en bonne place l’accès du Cameroun à la transmission par câble à fibres optiques à moindre coût. Ce à quoi il faut ajouter la réhabilitation et la construction de 450 km de routes et 11 ponts dont le plus important est celui sur la rivière Mbéré. Un pont long de 108 m et d’une largeur de 10,3 m.
Les Camerounais, toutes tendances confondues, ont donc de bonnes raisons de se mobiliser, pour réserver un accueil particulièrement chaleureux à leurs illustres hôtes et fêter avec eux l’heureux aboutissement de l’important projet intégrateur qu’est le pipeline Tchad-Cameroun, un exemple en matière de coopération sous-régionale.
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