C'était devant le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minadt), le délégué général à la sûreté nationale (Dgsn) et le secrétaire d’Etat à la défense en charge de la gendarmerie (Sed).
Outre les problèmes de logement et de nutrition, elle a répercuté le désarroi des nombreux inscrits au bac tchadien. "Nous sollicitons l’aide du gouvernement", débite-t-elle. Le Minatd, Marafa Hamidou Yaya, invite tous ces Camerounais en difficulté à se rapprocher du comité local de crise présidé par le préfet, Alain Fritz Ndibi. Les réfugiés et les déplacés seront pris en charge, argumente-t-il.
La mission conduite par Marafa Hamidou Yaya à Kousseri le week-end dernier s’inscrivait dans le cadre de la gestion de la crise humanitaire provoquée par l’afflux des réfugiés dans le chef-lieu du département du Logone et Chari. A cette occasion, le premier stock de l’aide alimentaire d’urgence offerte par le chef de l’Etat a été remis aux autorités locales pour distribution. Cette aide est constituée du savon, sardine, eau minérale, œufs, riz, sucre, lait, produits pharmaceutiques, etc., pour un poids de 30 tonnes. La délégation ministérielle s’est du reste rendue à Maltam I ( 33 km de Kousseri), site devant accueillir les réfugiés provisoirement logés dans des conditions surréalistes à Madana (Enieg de Kousseri), au Collège d’enseignement technique et industriel et au Sultanat de Kousseri.
Selon les explications de Gilbert Loubaki, représentant du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr), ce cadre est destiné à accueillir 50.000 réfugiés. Il a été choisi parce qu’il est moins inondable en période de pluies. 6000 tentes y seront dressées. Cinq personnes seront logées par tentes.
Décongestion de Kousseri
Les travaux d’ingénierie ont en principe débuté le week-end. A en croire Loubaki, l’équilibre écologique du coin ne sera nullement perturbé. Un réservoir d’eau y sera aménagé. De même, des latrines, fosses à ordures, centres de santé, puits modernes et des écoles seront construits dans le coin. Au plus tard samedi prochain, le Hcr envisage de reloger 30.000 personnes "nécessiteuses" à raison de 2000 par jour. Au cas où le flot de réfugiés se fait plus important, le site de Maltam II, ayant également une capacité d’accueil de 50.000 personnes, sera ouvert. Sur les installations de transit des réfugiés, la distribution des vivres (sorgho, mil, soja…) a enfin commencé samedi dernier. L’eau de la Snec y est désormais disponible.
D’après Gilbert Loubaki, lorsque les occupants actuels seront déguerpis, elle profitera aux populations locales, lesquelles se sont montrées hospitalières. S’agissant des risques de contagion de la crise liés à l’exode massif des tchadiens à Kousseri, le Minadt se veut formel : "La tradition de paix du Cameroun est adossée à une tradition de vigilance. Nous ne leur avons pas accordé l’exterritorialité. L’ordre et la discipline vont régner".
A terme, la localité de Poli (province du Nord) pourrait accueillir tous ces réfugiés. Au cours de la séance de travail de samedi dernier, le problème de l’électrification du poste de police situé à la frontière entre le Cameroun au Tchad a été de nouveau posé. Selon l’estimation du responsable local de Aes-Sonel, près de 8 millions de Fcfa sont nécessaires pour cette opération.
Selon Edgar Alain Mebe Ngo’o, délégué général à la Sûreté nationale, cette question sera portée à l’attention de la direction générale de l’entreprise. L’on procédera, le cas échéant, par étapes pour sortir ce point névralgique de l’obscurité. Pour sa part, le Sed, Jean Baptiste Bokam, confie que 450 éléments de forces de défense sont à l’œuvre à Kousseri depuis le déclenchement la crise tchadienne. Ils ont pour rôle d’assurer la sécurité des personnes et des biens.
Source: Le Messager
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