A dix contre onze, Michael Essien et ses coéquipiers se sont imposés 2 buts à 1 face au Nigeria, et affronteront le vainqueur de Tunisie - Cameroun
Par Berisports (Nkwayep Mbouguen)
Agogo, ici en duel avec Yobo, a donné la victoire aux siens
On peut dire une chose au vu de ce quart de finale, c'est que le Ghana ne profite pas d'un arbitrage influencé par le public. Avec un penalty et une expulsion, les Black Stars ont du aller chercher dans leurs ressources pour trouver cette qualification.
On dit souvent qu'une équipe réduite à dix est souvent plus en place et plus difficile à jouer, c'est ce qui s'est passé pour les Ghanéens, qui sont montés d'un cran après l'expulsion du capitaine John Mensah.
Le Ghana n'aura finalement pas fait la même expérience qu'en 2000 où, pays organisateur, il s'était arrêté en quart de finale. En demi-finales, Michael Essien et ses coéquipiers affronteront le vainqueur du match Tunisie - Cameroun.
Un match très du physiquement...
Pour revenir au match, les hostilités se sont déroulées quasiment uniquement sur le plan physique. Dans les duels au milieu de terrain, Mikel, Uche, Essien et Muntari ne se sont pas fait de cadeaux dans ce premier quart.
Les attaquants n'ont pas été plus gâtés, très secoués par les défenseurs, très secoués dans les affrontements: les coups d'épaule, les tacles très durs ont été distribués à foison; et ce n'était pas étonnant de voir, à peine l'heure de jeu arrivée, beaucoup de joueurs à terre se plaignant de crampes, ou Gyan Asamoah demandant son remplacement.
Le Nigeria peut rentrer la tête haute, ayant tenu la dragée haute au Ghana qui était pourtant donné bien au dessus dans les sondages. Les Super Eagles ont peut-être manqué de la petite étincelle qu'il aurait fallu après la 60e minute, pour mettre définitivement K.O. leur adversaire.
...Mais pas en reste techniquement
Techniquement, on a assisté à du très beau spectacle. Les deux attaquants de part et d'autre tout d'abord, qui ont réussi à mettre sous pression les défenses adverses. Contrôles de la poitrine, jeu en pivot ou débordements, les défenseurs avaient fort à faire.
Le milieu de terrain n'était pas en reste, avec aussi de très beaux gestes, comme cette tentative de lob des 35 mètres d'Ayegbeni, déviée au dernier moment par Kingston qui était sorti pour contrer une offensive nigeriane. Côté ghanéen, on a pu une fois de plus se délecter du pied gauche de Muntari: si le milieu nous avait montré puissance depuis de début de la compétition avec de lourdes frappes, il a cette fois-ci montré finesse, avec des dribbles de grand classe, et 3 ou 4 petits ponts en seconde période.
Le match avait commencé sur un faux rythme, phase d'observation entre les deux équipes, qui faisaient plutôt tourner la balle. Et il fallait attendre dix minutes pour voir une première hostilité, lancée par Ayegbeni d'une frappe non cadrée. Dans la foulée, Muntari adressait un bon centre dans la surface, et Yobo manquait de peu de marquer contre son camp, déviant en corner.
Les Ghanéens, qui se trouvaient plus facilement au milieu, prenaient peu à peu le contrôle du match, avant de tomber dans ses travers habituels: le réalisme. Ainsi, Gyan Asamoah, d'une frappe violenté à la 25e minute, heurtait le poteau.
Mais contre le cours du jeu, c'était bien les greens qui allaient frapper le premier coup de ce match: à la 32è minute, Uche, ceinturé par Addo, obtenait un penalty, qu'Ayegbeni ne se faisait pas prier pour transformer.
Les Ghanéens, courageux, ne se décourageaient pas pour autant, et repartaient à l'assaut du but nigerian, à l'image de la frappe de Quincy du gauche, légèrement hors-cadre.
Comme un symbole, celui qui allait remettre son équipe sur les rails, était Michael Essien, d'un coup de tête sur une centre de Quincy, à la dernière seconde de la première période.
En seconde période, le Nigeria allait revenir fort, mettant la pression d'entrée, bien décidé à prendre les choses en main.
Dès les premières minutes, Kingston devait sortir hors de sa surface pour devancer Uche, et Ayegbeni récupérait aux trente mètres avant de tenter un lob somptueux qui se dirigeait sous la transversale du portier ghanéen, qui revenait très vite pour dévier en corner.
A l'heure de jeu, le Ghana allait subir un nouveau coup dur: bien lancé, Peter Odemwingie éliminait facilement Mensah, dernier défenseur qui était alors obligé de faire faute; logiquement, le défenseur et capitaine des Black Stars allait être expulsé, laissant ses coéquipiers à 10.
Et si le Nigeria, en supériorité numérique allait logiquement prendre le contrôle du jeu, les coéquipiers de Nwanko Kanu allaient aussi lever le pied, sans doute à court d'énergie dans ce match très relevé physiquement.
On allait assister alors au réveil du Ghana, qui allait superbement évoluer en contre, avec de belles percées des milieux de terrain face à des Nigerians plus statiques, à l'image de la colère d'Uche, demandant à ses coéquipiers de monter pour presser l'adversaire.
Et c'est les Ghanéens qui allaient créer la surprise: alors qu'ils avaient beaucoup reculé, les Black Stars allaient alors marquer par Agogo, suite à une phase de jeu bien anodine. Et dès lors, le Nigeria allait craquer psychologiquement, ne trouvant plus du tout les ressources pour réagir.
Le Ghana allait même enflammer le public, avec des dribbles et des gestes techniques très provoquants envers des Nigerians qui avaient semble-t-il accepté leur destin: petit ponts, sombreros, passement de jambe, on s'est crus un moment à une séance d'entraînement.
Et à la fin, les Black Stars s'imposaient au forcing, après avoir impressionné une fois de plus par leurs qualités physiques, et leur courage.
L'homme du match : Michael Essien
Le milieu de terrain de Chelsea a enfin pris ses responsabilités dans cette équipe. Auteur du but de l'égalisation, Essien a ensuite remplacé totalement Mensah en seconde période: ayant hérité du brassard après l'expulsion, il s'est positionné en défense centrale où il a irrité les attaquants nigerians.
Au vu de ce match, Essien constitue une pièce de choix pour Leroy, avec sa polyvalence, il a été une très bonne solution pour son équipe, autant après l'ouverture du score qu'après l'expulsion de Mensah, il a répondu présent et a tiré son équipe vers le haut.
Derrière, on a aussi apprécié le match d'Agogo, surtout après l'expulsion, qui tout seul devant, a réussi à gagner ses duels et à se créer des occassions sur des ballons peu évidents. Côté nigerian, Obi Mickel a une fois de plus été le meilleur homme.
