Fru Ndi s’insurge contre la modification de la constitution
Les militants et sympathisants du Social Democratic Front (Sdf), attendaient vraiment la sortie de leur président national, Ni John Fru Ndi. Ils étaient d’autant plus impatients que la nouvelle année a commencé, il y a trois semaines. Et le Chairman a sacrifié à la tradition, en délivrant son message de fin d’année. Il l’a fait hier, lundi 21 janvier 2008, dans la salle de conférence du bureau national du Sdf, situé en contrebas de la maison du parti Rdpc, à Bamenda. Face à une quinzaine de journalistes, John Fru Ndi a dressé un bilan de l’année 2007. Il a constaté, avec regret, qu’une vingtaine de militants du Sdf sont encore détenus à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, " sans fondement et en violation du code de procédure pénale ". On se souvient qu’à la veille du congrès national du Sdf, le 26 mai 2006, ces militants avaient été interpellés, suite à l’assassinat de Grégoire Diboulé à Yaoundé.
Ce dernier a été sauvagement battu à mort, alors qu’il était secrétaire administratif du Comité exécutif provincial de l’une des factions du Sdf pour la province du Centre conduite à l’époque par Bernard Muna qui avait choisi de défier le chairman du Social democratic front. Le parti s’apprêtait à tenir deux congrès, à Bamenda et à Yaoundé. Mais, le parti conduit par John Fru Ndi a toujours nié l’implication des siens dans cette sortie macabre. Le message du Chairman s’est étendu à plusieurs autres sujets dont les élections du 22 juillet 2007 qui, d’après lui, ont été émaillées de fraudes. Sans oublier les problèmes liés à l’emploi des jeunes : " Il y a eu tout un tapage autour de l’atteinte du Point d’achèvement de l’initiative Ppte. Le peuple a consenti des sacrifices énormes pour qu’on en arrive-là, mais il ne tire pas encore les bénéfices liées à cette initiative ", a déploré John Fru Ndi.
Constitution
Le Chairman du Sdf, s’est une fois de plus prononcé sur la modification de l’article 6, alinéa 2 de la constitution du 18 janvier 1996. Une révision devant aboutir à la non limitation du mandat présidentiel. Sur ce point, Fru Ndi a marqué son étonnement par rapport à la position prise dernièrement par le président de la République, Paul Biya, lors de son discours de fin d’année 2007: " En 25 ans de règne, Paul Biya nous a ramenés en arrière. Il suffit de regarder l’état de nos écoles, de nos hôpitaux, des rues dans les villes pour comprendre que les choses ont vraiment dégénéré pendant son séjour à Etoudi ", a-t-il regretté. Il a poursuivi : " Il se fonde sur quoi pour demander une prolongation de son mandat ? ".
La limitation du mandat présidentiel, a conclu Fru Ndi, c’est pour contrôler les dictatures dans des démocraties qui ne sont pas encore bien assises. Et où les pratiques de la gouvernance tardent à s’installer. Comme c’est le cas au Cameroun.
Source: Cameroon Info
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